Toutes Nos Connaissances Peuvent Elles Être Acquises Par Nos Sens ?
Rapports de Stage : Toutes Nos Connaissances Peuvent Elles Être Acquises Par Nos Sens ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresquise de cette manière-là, puisque nous sommes incapables d’avoir vécu et observé physiquement ces événements ou faits; c’est ainsi que l’on connaît le passé de notre pays, les deux grandes guerres mondiales qui ont bouleversé le monde, qui était Hitler... ; ce sont des connaissances communes, tout le monde y à accès : c’est l’action de l’enseignement. La plupart de nos connaissances ont été acquises non pas pour en avoir fait l’expérience directe et sensible mais par le discours, la conversation, la lecture... c’est le rôle de l’éducation de nous donner la connaissance en nous évitant l’expérience sensible de manière à apprendre plus vite. Il y a encore un autre moyen permettant d’accéder à la connaissance, en dehors de l’expérience sensible et de la parole, qui est l’immersion, le contact avec autrui; nous acquérons tous nos réflexes et comportements humains grâce à notre contact permanent avec la communauté; nous apprenons ainsi, presque inconsciemment, quelles choses sont bonnes à manger, comment aimer une autre personne, les habitudes à avoir en société, le mode d’existence à adopter... tout cela sont autant de connaissances inaccessibles par le discours ou l’expérience sensible, et seulement offertes par la participation et l’immersion dans un milieu. On pourrait croire jusqu’ici que les sens ne sont donc pas suffisants à toutes nos connaissances; mais si nous considérons que le discours et la parole nécessitent l’ouïe, que la lecture ne peut être exécutée sans l’aide de la vue, et que l’immersion au sein d’un groupe se fait par les sens en regardant, écoutant, touchant, goûtant... on peut en conclure que si l’on n’acquiert pas les connaissances - que nous offrent l’éducation, le discours, la lecture... - grâce à l’expérience sensible, elles nous sont du moins introduites par le biais des sens : langagières, elles nécessitent l’ouïe; écrites, elles sollicitent la vue.
Mais l’expérience venant des sens suffit elle à fonder une connaissance solide ? Que penser d’un médecin qui n’aurait que ”de l’expérience”, et dont les connaissances proviendraient du seul examen de nombreux cas et de la seule observation ? Si l’expérience sensible est la source légitime d’un savoir pratique, peut elle prétendre l’être aussi de l’ensemble de la connaissance, y compris scientifique et théorique ? Humer affirme : “Toutes les lois de la nature et toutes les opérations des corps sans exception se connaissent seulement par l’expérience”; est ce dire que le seul pouvoir de la raison ne compte pour rien dans la connaissance ? Dans ce cas comment distinguerions nous la connaissance commune de la connaissance scientifique ?
II - Les connaissances issues de la rationalité
En effet, il faut distinguer les vérités de faits et les vérités de raison; que César soit mort assassiné relève des premières; que le carré de l'hypoténuse soit égal à la somme des carrés des deux autres côtés relève des secondes. Hume sépara donc les connaissances en deux : celles qui ont pour objet les relations d’idée, et celles qui ont pour objet les faits. Ainsi, il y a bien un domaine dont la rigueur se fonde sur la cohérence interne du discours et non sur l’expérience sensible : c’est le cas des mathématiques, qui nous font connaître des propositions générales sans le secours du vécu, des sens; elles se basent sur leur nécessité propre interne. Les mathématiques sont issues de la raison; et la raison se base sur des principes. Le premier principe est celui de l’identité, le discours rationnel énonce qu’une chose est ce qu’elle est (A = A). Le second principe est celui de la non-contradiction, de deux propositions contradictoires, l’une est vraie et l’autre est fausse, il est impossible que soient simultanément vrais : “A est vrai” et “A n’est pas vrai”. C’est le système de la logique édifié par Aristote. L’objet qu’étudient les mathématiques n’est aucun objet dont on puisse faire l’expérience sensible, c’est l’entièreté des termes élémentaires et abstraits, et des relations entre ces éléments qu’il est possible de concevoir. Les mathématiques sont dans leur intégralité comprise dans l’ensemble des connexions logiques élémentaires, théoriquement explicables et qui comportent une démonstration. Ainsi, les mathématiques ne portent pas sur des objets existants dans la réalité sensible, présents dans la nature, mais sur des objets définis par une convention, une décision de l’esprit selon les lois de la logique et de l’entendement. Les mathématiques, bien appliquées, se montrent ainsi fiables et offrent un savoir qui ne peut être erroné car leur fondement est le raisonnement; la connaissance acquise est donc juste et vraie.
L’expérience sensible quant à elle, peut se révéler trompeuse et nous induire en erreur. Les illusions perceptives sont innombrables : une tour carrée éloignée paraît ronde, un carré blanc sur fond noir paraît plus grand qu’il n’est... On ne parle pas d’erreur des sens, ils ne nous trompent pas, ils nous apportent les données telles qu’elles sont; les illusions sont dû à notre interprétation personnelle, à notre jugement perceptif qui se révèle erroné; c’est pourquoi il est utile et même indispensable de concevoir une méthode pour distinguer les illusions fournies par les sens et les connaissances objectives qu’ils nous apportent. D’autre part, il y a un seuil de perceptibilité humaine qui nous impose une limite dans la perception de notre entourage; il existe en effet des choses que les sens ne peuvent nous fournir, ou même supposer; l’infiniment petit et l’infiniment grand par nature ne peuvent être l’objet d’une expérience sensible. Il y a sous la conscience claire une chaîne de paliers de conscience de plus en plus flous, inconscients. Cette part de l’esprit, inconsciente, est inaccessible aux réalités qui l’entourent, du moins par l’expérience sensible; ainsi, les sens, même dans le domaine de l’expérience sensible, ne nous offrent pas toutes nos connaissances, ils ne sont pas assez puissants pour nous donner toutes les informations. Il s’agit donc d’élaborer un moyen de combler à ce manque, de remédier à cette insuffisance afin de pouvoir accéder à la connaissance pleine et entière. L’élaboration scientifique et technique est le moyen imaginable permettant à l’expérience de nous instruire objectivement, avec fiabilité et preuves à l’appui. Les sciences expérimentales sont produites par l’esprit humain qui, d’un côté, se pose des questions sur des phénomènes présents dans la nature, et d’un autre côté, imagine une expérimentation qui lui permettra de s’instruire; l’expérimentateur est un juge qui essaie de laisser la nature lui dévoiler ce qu’il a cherché à voir. Aucune idée scientifique n’a d’intérêt si elle n’est pas prouvée; c’est pourquoi la méthode scientifique est le combiné d’une création intellectuelle et théorique associée à une invention technique; les instruments vont permettre le lien de la théorie avec la réalité; sans eux, l’expérimentation sensible n’est plus possible. Tout ce qui est en lien avec l’expérience sensible peut être reconnu comme une réalité objective; mais tout ce que les sens fournissent n’est pas forcément véridique, étant donné les erreurs humaines d’interprétation. Il faut donc une méthode, qui joint un ensemble de moyens théoriques et techniques, et un ensemble de rationalité et de conceptualisation.
III - L’origine des concepts et des idées qui sont indispensables à la connaissance
On doit bien admettre, avec les rationalistes, que sont présents dans l’esprit des principes intellectuels, raisonnables, sans lesquels les données que nous apporte l’expérience sensible ne nous serviraient à rien ; en effet, la perception ne nous offrirait que des impressions momentanées indéterminables, inconnaissables de manière objective s’il n’y avait ces principes. Lorsque l’on perçoit quelque chose, en nous-même se déroule une activité psychique consciente, la pensée, un processus grâce auquel l’homme peut construire, en contact avec la réalité, des concepts qu’il associe pour s’instruire, inventer, et agir. La question qui se pose maintenant est : d’où viennent ces pensées et concepts sans lesquels la connaissance est impossible. Faut-il penser, comme les empiristes, que les sens sont capables de produire eux même les pensées et concepts ?
Les empiristes affirment que l’expérience sensible est l’origine de la connaissance juste, ils sont contre les pensées ou idées se manifestant de manière innée dans l’homme. Pour eux, la
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