Voyage et litterature
Mémoires Gratuits : Voyage et litterature. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiressité de Pline l'Ancien, elle, est universelle et, dans les pays exotiques qu'il décrit, il signale les voies de communication, précise les distances sur terre et sur mer autant qu'il étudie la faune, la flore et les coutumes des habitants. Il faut bien dire, cependant qu'il est surtout attiré par ce qui est merveilleux et extraordinaire (Pline, Histoire naturelle). Ces deux auteurs utilisent sans nul doute les récits des explorateurs qui se multiplient à l'époque, l'empereur Claude lui-même présentant son expédition en Grande-Bretagne, pendant l'année 43, comme une exploration. Un ouvrage, de date inconnue mais vraisemblablement du 1er siècle avant ou après J.-C, est entièrement consacré à l'Etna et révèle, chez son auteur, des préoccupations nettement scientifiques (Ætna). Un peu plus tard, du temps des Antonins, Tacite écrit deux ouvrages, l'Agricola (description des îles britanniques) et la Germanie : ce sont là deux civilisations agricoles et guerrières, présentant, malgré la diversité des tribus, une unité sociologique. Les Bretons, malgré tout, ont subi assez vite l'influence romaine ; les Germains, eux, constituent un monde plus enclavé. À l'époque où l'empereur Trajan met en oeuvre un plan de campagne contre les Germains, Tacite a voulu éclairer ses compatriotes, toujours attirés par des récits plus ou moins merveilleux concernant des peuples éloignés et mal connus, sur la Germanie. Cet ouvrage fourmille de renseignements géographiques (Tacite, Germanie) et ethnographiques. À l'époque du relâchement des moeurs à Rome, il présente des Germains vertueux, aux plaisirs simples et qui ignorent le pouvoir de l'argent, même si certaines de leurs pratiques sont étonnantes ou même choquantes (Tacite, Germanie). C'est ainsi que peu à peu le public cultivé apprend à connaître les pays "barbares". Des ébauches de cartes, plus exactes quoique encore sommaires, apparaissent ; l'Océan n'est plus, désormais, conçu ni représenté par un fleuve entourant les terres. Germanicus part à la découverte de la mer du Nord, à la suite de son père Drusus qui, en 12 avant J.-C., était arrivé jusqu'à l'embouchure de l'Ems. L'Égypte, aussi, fait l'objet d'expéditions et de recherches archéologiques (Lucain, la Pharsale).
Le voyage se trouve donc dès lors associé à la connaissance scientifique et tous les systèmes philosophiques présentent une section scientifique qui s'élargit à la flore, la faune et aux sciences humaines. On en voyait déjà un exemple chez le poète Lucrèce qui expose dans une philosophie positiviste l'ensemble des phénomènes naturels (Lucrèce, de Rerum natura). Sénèque, lui, a conscience d'appartenir à une époque de grandes investigations, de découvertes d'un monde qu'il juge excellemment agencé par une Providence (Sénèque, Lettres). Bientôt l'imagination poétique, doublée par un certain exotisme littéraire, va jouer : on rêve de villégiatures idéales dans des pays plus ou moins réels, dans des îles... ; et le voyage réel semble même reculer devant le voyage imaginaire. Certains voyages, pourtant, à cette époque, sont tristement réels : ce sont ceux qui permettent de découvrir des pays inconnus grâce à... un exil ! Sénèque en fait l'épreuve en Corse et Ovide à Tomes, sur les bords du Pont-Euxin (Ovide, Tristes). Néanmoins l'Orient lointain, plus ou moins mythique, enflamme l'imagination et s'oppose à l'éloge de l'Italie, comme le faisait Virgile dans ses Géorgiques..
Mais, en parallèle, le patriotisme romain sous l'Empire se revigore (Pline le Jeune, Lettres) et l'évasion touristique se limitera
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