Les Etats-Unis de 1918 à nos jours
Dissertation : Les Etats-Unis de 1918 à nos jours. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Inès Resp • 12 Octobre 2016 • Dissertation • 3 614 Mots (15 Pages) • 1 764 Vues
Les Etats-Unis et la promotion de la démocratie dans le monde de 1918 à nos jours.
Le XX siècle est celui de l'affirmation de la puissance états-unienne sur la scène mondiale et même, à partir de 1945, de la mise en place progressive de son hégémonie dans le cadre de la Guerre Froide. Indépendant de la Couronne britannique depuis la Déclaration d'Indépendance du 4 juillet 1776, les États-Unis (EU) apparaissent, comparativement au « vieux continent », comme un « pays neuf » ayant longtemps préféré prospérer à l'intérieur de ses frontières protectrices, plutôt que de risquer l'aventure à une échelle trop vaste. En 1823, la doctrine Monroe (du nom du cinquième président des États-Unis, républicain, élu pour deux mandats de 1817 à 1825) fixe pour plusieurs décennies l'attitude que les EU comptent adopter vis à vis du continent qui assure encore, alors, la domination sur le monde. Il s'agit de délimiter des sphères d'influence : les EU s'engagent à ne pas s'occuper des affaires européennes à condition que les Européens en fassent de même sur le continent américain. Toutefois, dès la naissance de la nation américaine se développe un discours messianique de portée universaliste, la sacralisation de principes démocratiques et libéraux pensés comme fondements d'un modèle exportable. En 1845, le journaliste new-yorkais John O'Sullivan évoque la "destinée manifeste" pesant sur la politique états-unienne censément guidée par la providence divine. Même si l'expression à au départ un usage strictement interne visant à justifier la colonisation des terres indiennes et la conquête de l'ouest, elle sera reprise tout au long des XIXe et XXe siècles pour justifier les interventions grandissantes des EU dans le monde. Dès 1918, la guerre hispano-américaine constitue l'application la plus osée de la doctrine Monroe : les Espagnols subissent une défaite les contraignant à abandonner Cuba, Puerto Rico ou encore les Philippines, alors que le gouvernement américain n'hésite pas à mettre en scène la victoire. En avril 1917, l'entrée en guerre tardive des EU dans un conflit essentiellement européen marque incontestablement une rupture liée à l'essor de la puissance économique, diplomatique et militaire US. Lorsque Woodrow Wilson (28ème président du pays, démocrate) développe dans un discours de janvier 1918 ses « 14 points » devant organiser l'ordre mondial au lendemain du conflit, il signifie la volonté de son gouvernement d'assumer la dimension nouvelle qu'à prise le pays, au nom de principes idéalistes que « l'américain moyen » ne fait pas forcément siens. Ainsi, il s'agit de mener une réflexion sur les évolutions de la politique étrangère des États-Unis dans le monde depuis 1918.
Nous pourrons donc nous demander omment naît et se déploie la puissance des Etats-Unis depuis 1918 ? Quelles en sont les caractéristiques et en quoi consiste le rapport au monde des Américains tout au long du XXème siècle ? Comment le pays est-il passé de l'isolationnisme à l'interventionnisme, voire à l'unilatéralisme ?
De ce fait, nous analyserons tout d'abord la période de 1918 à 1941, tentarive d'isolationnisme des Etats-Unis qui sont obligés de prendre leurs reponsabilités, ensuite de 1941 à 1941 l'affirmation des Etats-Unis en tant que leader du monde libre et finalement de 1991 à nos jours.
Durant la Première Guerre mondiale, les Etats-Unis ont d’abord observé une stricte neutralité militaire conformément à la doctrine Monroe. La doctrine Monroe est issue d’un discours du Président Républicain J Monroe en 1823 et revendique une forme d’hégémonisme des Etats-Unis sur l’ensemble du continent américain et en contre partie, ils s’excluent de se mêler des affaires européennes. Cependant, différents événements les ont poussés à intervenir en 1917 (notamment la guerre sous-marine à outrance décidé par les puissances de l’axe. Ils entrent en guerre le 2 avril 1917. Ils envoient du ravitaillement, de l’argent et des troupes aux côtés de la Triple Entente. En 1918, les Etats-Unis sont la seule nation en capacité de dominer la hiérarchie économique mondiale. Ils sont à l’origine de 16% du commerce mondial et disposent de 60% du stock d’or mondial. Leur appareil productif est performant et ils sont les créanciers de l’Europe. Le Président démocrate Thomas W. Wilson aspire à un programme ambitieux de paix mondiale faisant une large place au « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » et le présente au Congrès au début 1918. C’est ce que l’on appelle « les 14 points de Wilson ». Ils donnent la tâche aux Etats-Unis de défendre la liberté dans le monde et de refonder l’ordre international sur les principes du Droit et de la Liberté. Le wilsonisme vaudra à son auteur le prix Nobel de la paix en 1919.
Favorablement accueilli en Europe, le wilsonisme est contesté par de nombreux américains. L’ancien Président Théodore Roosevelt refuse le principe de la Société des Nations au nom de l’isolationnisme. En 1920, le Sénat rejette le Traité de Versailles dont le préambule fondait la Société des Nations, et les démocrates sont battus aux élections présidentielles de novembre 1920 par le républicain Warren G Harding dont le slogan était « America first ». L’idéal wilsonien a échoué. On parle des « roaring twenties » qui marque un repli sur soi des Etats-Unis (1920-1933) L’isolationnisme est une doctrine diplomatique dominante aux Etats-Unis au XIXèlme siècle et dans l’entre deux-guerres. Elle pose le principe de la non-ingérence des Etats-Unis dans les conflits extérieurs et sa neutralité dans les conflits en Europe. Face à la crise mondiale de 1929, le repli sur les intérêts nationaux l’emporte et les Etats-Unis affichent même une certaine neutralité à l’égard des régimes fascistes en Europe. Ils relèvent leurs tarifs douaniers et rapatrient leurs capitaux. Le démocrate Franklin Delano Roosevelt est élu en 1932 et ne change pas de politique extérieure. Il doit compter avec le nationalisme de l’opinion publique américaine et donne la priorité au redressement intérieur par sa politique de New Deal. Les Etats-Unis reconnaissent l’URSS en 1933, accordent l’indépendance aux Philippines en 1934 abandonnent l’étalon-or et dévaluent le dollar. Ils entretiennent une politique de « bon voisinage » avec l’Amérique Latine. Durant l’entre deux guerres, les Etats-Unis se recentrent sur leur territoire et la gestion de la grande crise et leur politique extérieure consiste à maintenir un équilibre entre la défense de leurs intérêts économiques et le refus de tout engagement contraignant. La crise n’entrave pas l’essor de l’influence culturelle des Etats-Unis illustrée par 3 prix Nobel de littérature dans les années 1930 et la diffusion internationale de productions destinées à un large public, tels les films hollywoodiens qui véhiculent l’image d’une société américaine jeune, dynamique, moderne.
Les Etats-Unis ne condamnent que moralement l’agression japonaise contre la Chine en 1931 et quand l’Italie menace l’Ethiopie, le Congrès américain vote une première loi de neutralité en 1935 et interdisent la vente d’armes aux pays en guerre et aux citoyens américains de voyager sur des vaisseaux appartenant à des nations belligérantes. Elle a été amendée en février 1936 pour s’étendre aussi à l’interdiction de prêts à des pays en guerre. La loi Cash and Carry est votée en novembre 1939 pour diminuer la portée des lois de neutralité parce que la défaite de la Grande Bretagne apparaît comme une éventualité et que la menace nazie inquiète davantage les Etats-Unis : cette loi autorise la vente sous conditions de matériel de guerre aux nations belligérantes. Les pays doivent venir eux-mêmes s’approvisionner, payer cash et assurer le transport La loi Prêt-bail est votée en mars 1941 et permet d’aider le Royaume-Uni et les pays en guerre contre l’Axe en leur fournissant une aide matérielle sans s’engager officiellement dans la guerre. Elle a été présentée par le Président Roosevelt comme « une tuyau d’arrosage à un voisin dont la maison est en feu ». Elle autorise le président des Etats-Unis a « vendre, céder, échanger, louer, ou doter par d’autres moyens tout matériel de défense à tout gouvernement dont « le Président estime la défense vitale aux intérêts des Etats-Unis. La Grande-Bretagne a donc bénéficié d’un crédit de 7 milliards de $. C’est le Président Roosevelt qui fait entrer les Etats-Unis dans la guerre en prenant conscience que la politique d’apaisement avec l’Allemagne nazie est inefficace. Le 7 avril 1941, suite à l’agression japonaise contre la base militaire américaine de Pearl Harbor à Hawaï, dans le Pacifique, les Etats-Unis s’engagent dans une Alliance avec l’URSS et le Royaume-Uni. A Pearl Harbor étaient stationnés, 86 navires, 231 avions, et 25000 hommes. La base a été attaquée depuis 6 porte-avions par 353 avions japonais en deux vagues successives faisant 2400 morts américains et 64 morts japonais. Dès janvier 1942, le Président Roosevelt lance le « Victory Program », très conséquent qui absorbe 80% du budget fédéral. L’économie est convertie en « économie de guerre ». Les industries sont orientées vers la fabrication massive d’armement passant ainsi de 2100 avions construits en 1940 à 97000 en 1944 et de 350 chars à 30 000. En 1945, les Etats-Unis représentent 50% de la production industrielle mondiale. En outre, la conscription est rétablie et 16 millions d’hommes sont mobilisés (dont 4 millions envoyés au front) ce qui porte l’armée américaine de 190000 soldats en 1939 à 11 millions en 1945. Cet effort de guerre considérable est relativement soutenu par la population d’autant qu’à partir de juin 1942, la bataille de Midway permet aux Etats-Unis de stopper l’avance japonaise et de reprendre confiance. De plus, les Liberty ship, 2751 cargos construits par les Etats-Unis entre 1941 et 1945, permettent de ravitailler les Alliés et illustrent bien la puissance de guerre des américains. C’est le Président Roosevelt qui détermine les priorités militaires et il fait le choix, avec les Etats-Majors, d’une stratégie de débarquement d’abord en Afrique du Nord en 1942, puis en Italie du Sud en 1943, en France en juin 1944 et dans le Pacifique. Enfin, le Manhattan Project permet d’asseoir la supériorité scientifique et militaire des Etats-Unis de manière incontestable. C’est le projet secret lancé en 1942 visant à doter le pays de la bombe atomique. C’est ce qui permettra au Président Truman de sortir de la guerre sur le front japonais, sans débarquement, 3 et de riposter à la multiplication des attentats kamikazes des pilotes japonais le 6 et le 9 août 1945 sur Hiroshima et Nagasaki. Cette puissance de frappe accompagne la volonté des Etats-Unis de jouer un rôle déterminant dans l’organisation d’un nouveau monde, et ce bien avant la chute du nazisme.
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