Antithèse disseration sur l'imagination

Pensez-vous, comme Blaise Pascal, que l’imagination est "maîtresse d'erreur et de fausseté” ?

Néanmoins, l’imagination n’est pas toujours trompeuse et peut même être une passerelle vers la vérité. En effet, lorsque celle-ci est trop dure à supporter, l’imagine permet de faire un détour plaisant qui amène la vérité à être acceptée plus facilement. Il ne s’agit pas ici de remplacer l'authenticité des faits, mais de les amener d’une autre manière. C’est ce que fait l’orateur dans Le pouvoir des fables de Jean de la Fontaine en voyant que le peuple athénien ne se soucie pas du danger qui s’approche. Il tente d’abord une approche directe, mais personne ne veut entendre parler de la potentielle guerre. L’orateur passe alors par une fable, mettant en scène la déesse Cérès et des animaux, ce qui a directement l'effet escompté. L’audience est captivée par l’histoire et l’orateur peut alors faire passer son message, ce qu’il n’aurait pu faire sans sa fable. L’auteur affirme le pouvoir des fables en utilisant l’hyperbole “plaisir extrême”, rappelant que plaire est un aspect indispensable lorsque l’on veut faire passer un message.

L’imagination est donc un vecteur vers la vérité et non son ennemi. Même si elles semblent diamétralement opposées, les deux peuvent se combiner, mêlant le meilleur de chacune. L’apologue est le parfait exemple de ce mélange qui peut être harmonieux. Les fables ont toujours été utilisées pour faire passer des messages, ou dénoncer certains traits de la société que l’on voudrait garder cacher. Dans La fable et la vérité, Florian montre cet aspect de la fable qui dit à la vérité “Grâce à votre raison, et grâce à ma folie, vous verrez ma soeur, que partout nous passerons de compagnie ”. Alors que les deux allégories étaient présentées comme deux opposées, elles se lient à la fin de la fable dans un intérêt commun, tirant profit l’une de l’autre.

On constate également que l'apologue ne séduit pas que le peuple, mais également les philosophes qui eux aussi s’essaient à ce genre à succès. Nombreux sont ceux qui tentent de faire passer leurs messages à travers par exemple des contes philosophiques, adressés à des lecteurs de tout âge. Dans ce genre, on retrouve parmi les plus célèbres auteurs Voltaire ou bien Perrault. Ce dernier tente dans ses écrits de briser les préjugés néfastes contre ces contes en déclarant “ que ces bagatelles n'étaient pas de pures bagatelles, qu'elles renfermaient une morale utile et que le récit enjoué dont elles étaient enveloppées n'avait été choisi que pour les faire entrer plus agréablement dans l'esprit et d'une manière qui instruisit et divertit tout ensemble.”. Ainsi, même les philosophes au raisonnement logique apprécient les contes, et