Art et Beaux-Arts
Dissertation : Art et Beaux-Arts. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar maxlamenaceeeeee • 23 Mars 2020 • Dissertation • 1 451 Mots (6 Pages) • 724 Vues
A) Définitions
Il ne faut pas confondre l’art et les beaux-arts : à l’origine, l'art a un sens plus général, il désigne l’artisanat technique, la technè en grec ancien (cf. l’expression « arts et métiers ») tandis que les beaux-arts (la peinture, la musique, la sculpture, etc.) sont les techniques qui visent à produire de belles œuvres, des œuvres qui plaisent par elles-mêmes.
Jusqu’à la Renaissance, « artiste » et « artisan » ont le même sens. Au mieux, l’artiste est un artisan dont le travail est d’une qualité exceptionnelle.
La notion actuelle d’esthétique (de aisthesis, « sensation » en grec ancien) et la liaison entre « art » et « beauté » viennent du siècle des Lumières (XVIIIe siècle), durant lequel la question du goût devient un thème central de la pensée philosophique. « Art » est alors équivalent à « Beaux-Arts ».
B) L’art comme imitation de la beauté naturelle
Lorsqu’il est identifié à l’artisanat, l’art correspond à une activité soumise à des règles, dont le respect garantit la perfection de l’objet. L’objet ainsi produit pourra être qualifié de « beau ». Ex. : une belle chaise, un beau couteau, une belle charpente, etc.
On peut qualifier d'art « imitatif » l'art dont l’idéal et les règles sont de reproduire avec la plus grande fidélité les objets de la nature et la beauté naturelle. C’est une technique qui, pour fonctionner, demande des règles : on parle de « canon » pour désigner les règles (notamment de proportion) permettant de reproduire correctement des êtres réels.
Platon distingue les idéaux respectifs de ces deux activités : l’artisan est celui qui recherche « l’Idée » de l’objet qu’il fabrique. L’artiste-peintre a pour objectif de reproduire simplement l’apparence des objets tels qu’ils existent dans le monde sensible. En résumé, l’artiste est uniquement dans la copie imitative et l’apparence. L’artisan, qui fabrique des choses réelles, est donc plus proche de la vérité.
C) L’art comme création d’une beauté nouvelle
On dit volontiers d’un artiste qu’il est « créatif ». Ce terme désigne une capacité à produire quelque chose d’entièrement nouveau, qui ne se réduit à rien de ce qui l’a précédé. Selon le peintre Paul Klee, « l’art rend visible l’invisible ». On peut donc dire que l’art possède un rapport à la vérité. Mais il s’agit plus de montrer le réel sous un angle nouveau, que de reproduire une vérité déjà connue. Un artiste ne se contente pas de reproduire la beauté naturelle, mais tente d’en proposer une expression jamais vue auparavant.
Kant définit le « génie » comme l’artiste qui ne se contente pas d’imiter la nature par obéissance à un certain nombre de règles fixes, mais comme celui à travers lequel la nature s’exprime authentiquement, et donne à l’art de nouvelles règles. Cette identification du véritable artiste au « génie » est une figure romantique qui voit dans l’art le moyen de modifier, voire de révolutionner notre perception des choses.
D) L’art et l’histoire
Au cours des siècles, la recherche de la beauté en art a donné lieu à des œuvres très diverses : l’art et ses idéaux ont une histoire évolutive, riche d’information sur les sociétés qui la produise.
Hegel voit dans l'histoire de l'art le révélateur des moments les plus significatifs de l’évolution de l’esprit universel, ou conscience de l’humanité. L’art est ce à travers quoi une société se renvoie sa propre image spirituelle. Une œuvre d’art est pour nous un moyen de contempler notre propre humanité.
Hegel soutient également que notre époque se situe après la « fin (ou mort) de l’art », puisque désormais l’art consiste davantage à réfléchir sur lui-même. L’art moderne pose sans cesse la question du statut de l’œuvre d’art, la question de notre rapport à l’art, ce qui n’était pas le cas des formes antérieures de création artistique (cf. le mouvement du « ready made »).
2Le jugement de goût
A) Goût et désir
Dire que l’on « aime » ou que l’on éprouve du plaisir au contact d’une chose peut être confondu avec le fait de la trouver « belle ». Mais une impression de beauté peut être uniquement due au désir subjectif que l’on ressent : cette impression serait alors « intéressée », alors que la contemplation de la beauté serait « désintéressée ». L’œuvre d’art a sa finalité en elle-même, elle n’est pas censé plaire pour autre chose qu’elle-même.
Kant distingue ainsi le goût, qui consiste à reconnaître et à contempler la beauté d’une chose, et le désir (qui porte sur l’agréable et le bon), qui est censé aboutir à une certaine forme de satisfaction. Dire « ceci est beau » est un jugement de goût. Dans les deux cas, il y a bien du plaisir, mais le sens de ce sentiment change radicalement selon l’objet concerné. Par exemple, je désire manger, et ressentir du plaisir en me nourrissant ; c'est très différent du fait de contempler une nature morte.
B) Subjectivité et objectivité du jugement de goût
L’art est une activité soumise à des règles. On pourrait penser que ces règles établissent aussi les critères qui permettent de juger si une œuvre est « belle » ou non. Il y aurait donc un beau objectif et aisément mesurable par quiconque.
Mais ces critères permettent de mesurer l’académisme d’une œuvre plutôt que sa beauté authentique. Le plaisir ressenti face à un objet naturel
...