Candide, commentaire composé du chapitre 3.
Note de Recherches : Candide, commentaire composé du chapitre 3.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresentre registre noble et bas, entre le symbolique et la réalité sordide. les soldats sont a la fois des "héros" , et des victimes anonymes traitées avec mépris : des "coquins" qui "infectaient' la surface de la terre (l.7). Les canons, d'abords instruments de musiques parmi d'autres, deviennent des instrument de mort. Le combat se déroule en trois phases et phrases construites sur un même modèle : la mention des armes ; qui vont de l'assaut à distance vers l'affrontement corps à corps (canon, mousquetaires, baïonnette) ; l'expression imagée de la mort "renversement" "ôta du meilleur des mondes"", "fut la raison suffisante de la mort" (l4 a 8) , le dénombrement des défunts ' a peu près six mille", "neuf a dix mille", "quelques milliers", les approximations montrent a quel point la vie humaine individuelle compte peu dans la guerre. Suit un bilan objectif et sinistre : "le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes" (l9).
D'où la trouvaille verbale finale sous forme d'oxymore la "boucherie héroïque" (l11° réunit significativement les deux faces de la médaille de la guerre et illustre un carnage sanglant et atroce, compare à l'exécution d'animaux dans un abattoir, glorifié sous le masque épique.
II. UN APPEL A L'ÉMOTION : LE MASSACRE DES CIVILS.
A. Des victimes sans défense
Après cette ironie cinglante et froide sur "la guerre en dentelles" des petits soldats de plomb fâchés sur l'herbe qui s'achève en "tas de morts et de mourants" (L.16). Voltaire, par l'intermédiaire de Candide, qui s'enfuit passe aux abords du champ de bataille, dans les "villages" , également ravagé par le conflit, mais ici pas de parade ni flonflons : c'est l'horreur du massacre des civils, qui n'ont rien à voir avec la guerre. Ici, plus de militaires dans leurs beaux uniformes et armés , professionnels, s'affrontant dans un combat égal. Les mêmes soldats se livrent au meurtre sur les êtres les plus faibles de la société : "vieillards", mère et leurs nourrissons, jeunes filles, auxquelles le viol n'est pas épargné "besoins naturels de quelques héros" (L.22)
B. Un chaos tragique
Le réalisme préfigure le tableau Guernica de Picasso, qui décrit le bombardement d'un village durant la guerre d'Espagne en 1937 : comme le peintre cubiste, choqué par l'actualité, l'écrivain traduit sa colère et son épouvante par une femme hurlante tenant son enfant mort, des bouches béantes et des bras levés, la dislocation des corps, mutilés ou réduits à des morceaux tronqués : "criblés de coups", "égorgées" , "mamelle sanglantes", "éventrées", "à demi brûlées", "coupés" (l.19 à 25). L'être humain réduit au cadavre n'a plus d'âge ni de sexe ni de corps : " Des cervelles étaient répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés" (l24).
Au concert militaire se substitue la cacophonie stridente des cris de peur et d'agonie, mêlés aux "derniers soupirs" et au tragique regard muet des vieillards passifs spectateurs de la mort "regardaient mourir leurs femmes égorgées" (l.19). L'horreur est telle que des femmes, pour abréger leurs souffrances, crient non pour appeler à l'aide afin de survivre, mais pour qu'on les achève.
Ce point de vue des victimes réapparaîtra dans Candide : récits de Cunégonde , et de son frère , sur ce conflit des Bulgares et des Abares, de la vieille sur les corsaires ou la guerre civile du Maroc, sur le siège d'Azof. S'y ajoutent la guerre des jésuites contre les Espagnols, des Oreillons contre les jésuites au Paraguay.
III. LA DÉSIGNATION DES RESPONSABLES.
A. Un fléau absurde et sans justification
Volontairement, Voltaire ne donne aucune explication, ni ne prend parti : on sait seulement , à la fin du chapitre 2 que "le roi des Bulgares livra bataille au roi des Abares". Il évoque " les deux armées" (l.2), les deux villages sans préférence ni distinction. Soldats et civils abraes et bulgares sont unis dans un destin identique, manipulés comme des marionnettes qui toutes finissent dans les cendres. Ici, l'auteur joue sur des parallélismes : les soldats des deux camps tombent au même moment et de la même façon ; le premier village, abare, est en cendres; le second , bulgare, est "traité de même" (l.27); les deux rois dans une parfaite symétrie temporelle "font chanter des Te Deux , chacun dans son camp" (l.13à, et l'on aura noté la ressemblance entre les noms des peuples abare et bulgare. Ni vainqueur , ni vaincu, et aucun enjeu ; la guerre ne sert à rien, voilà la conclusion à laquelle Voltaire conduit son lecteur.
B. La responsabilité des rois et de la religion
Il désigne aussi , dans ce passage, les auteurs de cette absurdité révoltante. Ce sont tout d'abord les souverains. Les termes d'Abares et de Bulgares (mongols envahissant l'Europe au premier millénaire), ne désignent aucun pays en particulier au XVIIIème siècle; en revanche, ce combat près de la Wesphalie allemande, vise clairement la guerre de Sept Ans, récemment déclenchée par Frédéric II de Prusse, que Voltaire croyait prince éclairé et pacifique, et qui le bouleversa autant que le séisme de Lisbonne ( début du conte avec ces deux drames). L'auteur vie l'appétit de conquêtes des grands indifférents aux malheurs qu'ils provoquent. il dénonce la caution que les religieux donnent aux conflits au mépris des enseignements chrétiens de respect du prochain : des messes étaient dites par des prêtres pour obtenir de Dieu la victoire ou l'en remercier ( les Te Deum). L'harmonie orchestrale militaire n'évoque pas le paradis comme on pouvait s'y attendre, mas "l'enfer" (l4). Dans des chapitres ultérieurs, cette critique reviendra : allusions aux guerres menées par les père jésuites, aux guerres de religions ( orthodoxes russe contre Turcs d'Azof). la guerre civile marocaine se déroule "sans qu'on manquât aux cinq prières par jour ordonnées par Mahomet".
C. La collusion du droit et de l'optimisme
Responsables
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