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Commentaire Voltaire chapitre 3 de Candide

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en disant que « les deux rois faisaient chanter des Te Deum ». Ensuite, il montre que les raisons du combat ne sont autres que des ripostes non fondées entre les deux clans puisque Candide arrive dans un village bulgare que « les héros abares [avaient] traité de même ». En dernier lieu, il aborde, par l’emploi d’oxymores, la stupidité des troupes qui ont à cœur des actes purement barbares : pour elles, la guerre est une boucherie certes, mais une « boucherie héroïque ».

Enfin, Voltaire veut, une fois de plus dans son œuvre, montrer les limites de l’optimisme. Ainsi, lorsqu’il décrit avec précision des villages en flammes, emplis de filles « éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros », de « cervelles […] répandues sur la terre » et de « bras et jambes coupés », il veut avant tout prouver que le monde dans lequel il vit est loin d’être le « meilleur des mondes possibles ». Candide, toujours convaincu par les propos de Pangloss, prend donc la décision « d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes », ce qui, en d’autres termes, revient à dire que les optimistes, gênés par une réalité trop dure, fuient les difficultés en fermant les yeux sur celles-ci.

À travers cette peinture de la guerre, Voltaire affirme son point de vue sur l’optimisme en se cachant derrière Candide, un héros encore convaincu des valeurs optimistes.

Dans un second temps, nous nous demanderons en quoi Candide est un héros différent des autres.

En premier lieu, nous pouvons affirmer que Candide est bien un héros. En effet, malgré ce qui se passe autour de lui, il est spectateur du désastre, franchit tous les obstacles et en sort indemne. Les mouvements du texte sont liés à ses mouvements, et, si le point de vue est omniscient, il n’en reste pas moins que Candide est au centre du récit. Il est d’abord, dans le premier paragraphe, question du spectacle horrible de la guerre qui se déroule sous ses yeux. Puis, lorsqu’il décide « d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes », il est question d’un village ravagé, toujours sous ses yeux. Enfin, lorsqu’il « s’enfuit au plus vite dans un autre village », Voltaire décrit ce nouveau lieu puis ne parle plus que de son héros pour narrer la suite de ses aventures, laissant derrière lui deux populations mourir chacune des mains de l’autre.

Toutefois, si Candide est au centre des descriptions et sort vivant « du théâtre de la guerre », il est également un véritable antihéros. De fait, il est mort de peur, « trembl[e] comme un philosophe » (notons au passage l’autodérision de Voltaire), « se cach[e] du mieux qu’il p[e]ut », « s’enfuit au plus vite dans un autre village », et, pour lui, Cunégonde est plus importante que la « boucherie héroïque » qui se déroule sous ses yeux. Tellement convaincu par le raisonnement optimiste de Pangloss, Candide ne veut visiblement pas s’attarder sur une vision négative du monde dans lequel il vit, et poursuit son voyage comme si ce qu’il venait de traverser n’était ni plus ni moins qu’un chemin banal pour parvenir à son but.

De ce fait, Candide est un héros étrange, puisque ni vraiment héroïque ni au second plan. De plus, si son voyage a tout d’une quête, nous pouvons remarquer qu’il n’a pas de but précis, qu’il erre sans savoir où il va et ce qu’il veut atteindre. Son voyage initiatique le pousse à découvrir le monde, à voir des horreurs humaines, à réaliser que Pangloss ne détenait pas forcément toute la vérité, mais il reste incorrigiblement optimiste et « ayant entendu dire qu’[en Hollande] tout le monde était riche […] et qu’on y était chrétien, il ne dout[e] pas qu’on ne le trait[e] aussi bien [que] dans le château de monsieur le baron », d’où, rappelons-le, il fut « chassé [à grands coups de pied dans le derrière] pour les beaux yeux de mademoiselle Cunégonde ». (Candide, à la fin du chapitre premier.)

Candide demeure un personnage naïf et, s’il voit et vit des événements horribles, garde son innocence et continue à marcher sur les chemins de l’optimisme à l’image de son maître Pangloss.

Conclusion

Cette étude nous a donc permis de voir quels procédés utilise Voltaire pour élaborer sa critique, puis de voir en quoi Candide est un héros différent des autres.

De fait, à travers un registre profondément ironique, Voltaire parodie le registre épique et montre l’absurdité de la guerre. Il réalise par là une parfaite critique de l’optimisme et s’oppose ainsi, comme il le fait tout au long de son œuvre, au raisonnement

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