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Chapitre 3 de Candide, du début jusqu'à « n’oubliant jamais Mlle Cunégonde »

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tion des instruments de musique. C’est hyperbolique car il n’y a pas autant d’instruments de musiques sur un champ de bataille mais réaliste car les musiciens précédaient les troupes dans la guerre réellement. Le mot « harmonie » renvoie explicitement à Leibniz et à son harmonie préétablie. Dans cette perspective, la guerre s’inscrit dans une logique d’une volonté providentielle.

B. Le point de vue

Voltaire adopte le point de vue naïf du jeune Candide qui considère la guerre avec ses préjugés philosophique. La guerre est un jeu séduisant pour Candide : « Les canons renversèrent d’abord à peu près six milles hommes ». Le mot « renverser » fait penser à des soldats de plomb qui tombent. Cela déréalise la scène de la guerre.

C. L’aspect moral

La guerre est moralement et socialement valorisée et justifiée. On le voit au choix des termes « coquins » et « infectés » qui présentent les victimes comme des parasites dont la disparition est anodine voir bénéfique. La guerre est présentée comme une œuvre utile et équitable.

On a une comptabilité abstraite et globale, une énumération de chiffres qui s’intègrent dans un total donné à la fin.

L’importance des chiffres semble valoriser la guerre dans la mesure où plus il y a de mort, plus le succès est grand.

Il y a une absence totale d’émotion qui justifie cette interprétation. Mort n’est qu’une abstraction.

D. L’aspect philosophique

Tout le passage est une illustration des leçons de Pangloss. La guerre est débarrassée de son horreur par le langage. La manière dont on nomme les choses fait que c’est valorisé.

Ce vocabulaire philosophique dans un ordre naturel.

Conclusion au I.

Ainsi Candide demeure attaché à sa référence idéologique, les enseignements de Pangloss.

Il est incapable d’analyser correctement une situation parce qu’il est prisonnier de ses dogmes stériles. L’absurdité des idées de Leibniz n’en apparaît que mieux au lecteur.

II. La boucherie : Un tableau pathétique

Dans la deuxième partie du texte, on a un deuxième point de vue. L’éloignement volontaire du champ de bataille conduit Candide à l’arrière où il va découvrir les effets de cette boucherie héroïque sur les populations civiles. La dénonciation prend dans la deuxième partie du texte la forme d’une vision réaliste de l’horreur.

A. Les victimes

A l’ordre et l’élégance du début succède une impression de chaos.

La mort est omniprésente : « mort », « mourir », « donner la mort »…

Ce n’est pas une mort abstraite.

Les exactions commises sur les civiles sont présentées sous la forme d’une série de participe passé qui montre que les actions sont subies.

L’assonance en « é » (« criblé, éventré, à demi brûlé ») crée un effet de rime et accentue l’horreur par cette reprise obsessionnelle.

Selon le même procédé d’accumulation, il y a des détails anatomiques macabres : cervelles répandus, mamelles sanglantes…

La précision de cette description suscite l’horreur et l’indignation.

Pour compléter ce tableau pathétique, le texte insiste sur l’idée que la violence n’épargne personne et sont donc évoqués successivement les êtres faibles, sans défense, qui pâtissent de la guerre : vieillard, femmes, enfants, filles.

B. Une cruauté universelle

Cette cruauté n’est pas le fait d’une armée particulière. Elle est la conséquence obligée de la guerre.

Candide rencontre dans les deux camps la même atrocité.

La rime en « ar » dans las noms des belligérants souligne la symétrie de la cruauté et son universalité.

On peut relever un parallélisme sur les actions des deux armées.

Conclusion au II.

C’est ici en suscitant l’émotion du lecteur que Voltaire condamne l’horreur de la guerre.

III. Une dénonciation efficace

Si le registre pathétique contribue à rendre la guerre condamnable, c’est l’ironie qui va achever la dénonciation de la guerre en démontant tous les mécanismes qui pourraient la justifier.

A. Deux points de vue

Il y a dans le texte coexistence de deux visions inconciliables :

D’une part, la représentation théâtrale et de l’autre le réalisme de l’horreur.

L’oxymore « boucherie héroïque » amorce une satire violente.

L’héroïsme guerrier est une fausse valeur associée à un terme dévalorisant qui montre la réalité de la guerre.

B. L’impossibilité d’une justification à la guerre

Il y a une allusion aux lois du droit de la guerre, associée dans la même phrase à des massacres civils.

Cela rend ce droit inepte. Le côté inacceptable de la guerre rend hypocrite toute loi qui viserait à le codifier.

De plus, les héros sont associés à des actes d’une violence coupable sur des êtres sans défense. Le mot héros est ainsi cité 2 fois dans le texte : « Les filles éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros » et « Les héros abares l’avaient traité de même. ».

Or, il n’y a rien d’héroïque dans ces actes.

Cela signifie donc qu’il n’y a pas de héros à la guerre.

C. Dénonciation de la religion

Voltaire s’en prend à la religion car elle sert de légitimation aux atrocités commises par les rois. Ceux-ci font en effet chanter un « Te Deum » juste avant la bataille pour remercier D ieu.

Il déplore donc que la religion soit associée à des massacres.

La religion n’est pas digne de foi puisqu’elle se fait complice de toutes les infamies. Elle sert de caution aux horreurs de la guerre. Cela replace la guerre dans la logique d’une intervention divine.

D. L’humour

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