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Enquête Sur l'Intériorisation Des Normes Et Des Valeurs Dans La Famille Et à l'École

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ttentes de ceux avec qui il entre en contact. Pour éviter les tensions et les conflits, les comportements doivent être régis par des normes inspirées de valeurs, c’est à dire par la culture.

Cette dernière apparaît comme le fondement de la régulation sociale. Mais encore faut-il que cette culture soit partagée par les différents acteurs. C’est la socialisation qui remplie cette mission. Nous pouvons la définir comme l’ensemble des mécanismes qui participent à l’intériorisation par les individus de la culture de la société à laquelle ils appartiennent. La socialisation permet à chaque individu de s’inscrire dans son propre cadre social. Ainsi, elle contribue à l’équilibre social et à la construction des identités personnelles. Elle passe par la soumission aux contraintes sociales et par l’interprétation propre aux individus. La socialisation n’est pas acquise une fois pour toute, elle agit tout au long de la vie parce que la position sociale des individus évolue et parce que les sociétés changent. C’est en effet, un processus continue : chaque fois qu’un individu doit tenir un nouveau rôle ou occuper un nouveau statut, il doit se socialiser (ou être socialisé) à ce nouveau contexte social.

Ce processus de socialisation s’effectue dans la famille, qui est une instance de socialisation primaire, puis à l’école, instance de socialisation secondaire. Dans un premier temps, nous préciserons plus en détail la notion complexe de socialisation, puis dans un second temps nous allons nous pencher sur la transmission des normes et des valeurs dans la famille, dans un troisième temps au sein de l’école, avant de voir dans un quatrième et dernier temps la corrélation que l’on peut faire entre le processus de socialisation au sein de ces deux instances.

I/ la socialisation, un processus d’apprentissage des normes et des valeurs

La socialisation, un processus à deux fonctions essentielles pour les individus et la société

En premier lieu, la socialisation permet d’apprendre et d’intérioriser les modèles culturels (le langage, les valeurs, normes et rôles sociaux). Ces modèles sont transmis explicitement par certaines institutions appelées instances telles que la famille, l’école aux individus dés leur naissance et ce processus se poursuivra implicitement dans d’autres cadres du milieu d’appartenance ou de référence.

Lors de ce processus, l’individu acquiert certes des connaissances et des modèles mais les intériorise également en les intégrant dans sa personnalité. Il faut que les pratiques artificielles apparaissent finalement pour l’individu comme naturelle.

En deuxième lieu, la socialisation permet de favoriser l’adaptation de chaque individu à la vie sociale c’est à dire d’intégrer l’individu à un groupe.

Vivre en société suppose que les individus connaissent et respectent l’essentielle des normes collectivement admises. C’est ce qui permet à chacun de s’adapter à la vie en société. Cela révèle donc qu’un certain « vivre ensemble » est possible et qu’on ne vit pas en permanence une guerre de tous contre tous sans impliquer pour autant une uniformité totale, ni une soumission à des règles immuables.

Dés que les normes et les valeurs seront intériorisées par l’individu, celles-ci guideront ses actions et son comportement va spontanément correspondre à ce que le groupe considère comme acceptable.

Cette assimilation des modèles culturels par l’individu limitera le risque d’être considéré comme déviant et ainsi l’individu aura le sentiment d’être totalement libre alors que ses actions seront le reflet de sa socialisation.

La socialisation est d’autant plus nécessaire que la densité démographique est forte et que les interrelations sont nombreuses, comme c’est le cas dans les sociétés modernes urbanisées.

Le processus de socialisation est au cœur de la relation entre les hommes et de la dualité individu/société. C’est ce patrimoine culturel qui permet aux membres de la société d’entretenir des relations sociales et donc maintenir un certain degré de cohésion entre les individus. Tous peuvent s’accorder sur le sens donner aux actions, ainsi les comportements deviennent prévisibles. Par exemple, chacun sait qu’il faut saluer son interlocuteur avant d’engager la conversation. Il met en relief la contradiction entre les aspirations individuelles à la liberté et les nécessités de toute vie sociale, d’où la complexité des mécanismes de socialisation.

La socialisation, un processus complexe, aux différentes formes et dimensions

Les mécanismes de socialisation permettent à chaque individu de s’intégrer à son environnement social, tout en se forgeant son identité et sa personnalité.

Il le fait à la fois en se pliant aux contraintes sociales qui imposent certains comportements et en interdit d’autres, et en se donnant une marge de liberté plus ou moins grande selon les atouts dont il dispose.

Il s’agit de connaître les valeurs que la société considère comme un idéal, de les respecter en conformant aux normes guidant les manières de penser, d’être et d’agir. La socialisation est donc, au moins en partie, une contrainte exercée sur les individus. Pour s’intégrer à une société, on doit accepter et suivre ses lois et règles diverses. La socialisation pousse à la conformité. En effet, elle conditionne certains comportements en fonction des statuts et des rôles sociaux : statuts liés aux genres, au métier, à l’âge…

En même temps, chacun est différent dans ses aspirations et ses façons d’agir. L’apprentissage des valeurs et des normes inclut une part d’interprétation liée à l’histoire individuelle et familiale, au groupe social auquel on appartient. Se faire une place dans la société, c’est à la fois être comme les autres et être un autre. La socialisation est donc aussi un ajustement qui permet de suivre les règles communes à sa façon, avec une marge de liberté (plus ou moins grande selon le contexte culturel et historique).

Mais il faut ajouter qu’il existe toujours des individus et des groupes sociaux qui récusent plus ou moins nettement les valeurs et les normes. La socialisation qui n’influence jamais de la même façon tous les individus n’empêche ni les conflits, ni les comportements minoritaires plus ou moins déviants, ni les évolutions du système de valeurs.

La socialisation se présente sous différentes formes.

Berger P. et Luckmann T. dans leur ouvrage La construction sociale de la réalité (1966). Les auteurs soulignent l’importance la socialisation primaire qui peut se définir comme l ‘ensemble des expériences associées à l’enfance. La transmission de certaines valeurs de classe et de dispositions sexuées s’effectue, de façon largement inconsciente, durant les premières années de la vie ; dans l’apprentissage du langage et de l’ensemble des savoirs qui permettent aux individus d’acquérir des « modèles prédéfinis de conduites typiques ». Ils insistent sur l’articulation entre la famille et l’école dans ce processus de socialisation. Mais ils soulignent que la socialisation n’est jamais totalement réussie et qu’elle n’est jamais totale ni terminée. La socialisation secondaire est donc très importante. Elle renvoie à l’apprentissage et aux expériences réalisées dans le cadre scolaire. Plus objectivée et institutionnalisée, elle a une importante dimension informelle et ne se réduit pas à l’apprentissage strict (lecture, calcul). Les médias, l’environnement familial large, les groupes de pairs contribuent aussi à la socialisation secondaire.

Berger et Luckmann se sont interrogés sur les rapports entres les deux formes de socialisation. Si le plus souvent la structure de base de la socialisation secondaire ressemble à celle de la socialisation primaire, il n’en va pas toujours ainsi. Dans certains cas, la socialisation secondaire est en rupture avec la socialisation primaire. Il faut alors que se produisent des chocs biographiques afin de remettre en cause l’identité construite par la socialisation primaire. Lorsque la différence est forte on parle d’alternation. Ce processus est nécessairement un processus social qui suppose un contexte institutionnel et des interactions sociales.

Les auteurs mettent aussi en exergues une autre nature de socialisation : la resocialisation. Cette resocialisation a lieu dans les institutions dites « totales » telles que l’armée, la prison, l’asile ou encore les camps de concentration. Elle se manifeste par une volonté de couper brutalement l’individu de sa vie sociale antérieure par la mise en œuvre de rituels d’admissions (par exemple, on peut citer comme rituels la coupe de cheveux, le changement de vêtements, l’attribution d’un numéro matricule) qui le dépossèdent de tous les marqueurs de son ancienne identité sociale. Elle se caractérise ensuite par une prise en charge totale de la personne, un contrôle permanent du temps et de l’espace, une soumission complète aux représentants de l’institution. Ce contrôle planifié des moindres détails de l’existence peut déboucher sur une destruction de la personnalité. Il secrète de la part des individus des adaptations secondaires qui peuvent être dysfonctionnelles par rapport aux buts de l’institution.

La socialisation peut se présenter également sous diverses

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