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La Place Des Femmes Dans L'Économie

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la société.

Le potentiel des femmes n’est pas utilisé avec la même valeur que celui des hommes. Pourtant leur utilité et leur caractère essentiel a déjà été prouvé. Nous allons montrer que les femmes se sont déjà révélées utiles et même indispensables pour l’économie d’un pays, pendant des périodes de crises essentiellement, comme la Révolution industrielle ou la Première Guerre mondiale. Mais hors ces périodes où toute la main d’œuvre possible est appelée, leur présence n’est pas déterminante. Plusieurs facteurs en sont les causes. Les raisons sont diverses : des contraintes qu’elles soient culturelles ou sociales, seront abordées. Nous allons délimiter notre sujet à la France, de la révolution industrielle, soit la fin du XIXème siècle à nos jours. En effet, la révolution industrielle est le prélude du combat des femmes et de la revendication de leurs droits dans l’économie.

La question qui nous guidera tout au long de ce Travail Personnel Encadré est : en quoi le rôle des femmes dans une économie peut-il être déterminant mais sous évalué ?

Nous répondrons à cette question en deux parties. La première va porter sur les différents événements qui ont permis de montrer qu’elles étaient capables de diriger une économie. La deuxième portera sur les divers facteurs qui empêchent le progrès total de leur participation.

I- La "montée" des femmes

A- Le constat

1) Les femmes à la place des hommes pendant la guerre

La Grande Guerre a été perçue par les contemporains comme une période de bouleversement de la place des femmes dans la société. En quatre ans et demi, près de huit millions d’hommes sont mobilisés, soit plus de 60% des actifs, qu’il faut donc remplacer. La part des femmes dans l’industrie et le commerce passe de 32% à la veille de la guerre à 40% fin 1917.

Les conditions des femmes lors de la Première Guerre sont difficiles. Elles assurent en effet toujours leur rôle traditionnel, c’est-à-dire leur statut de mère. Mais en plus de ce travail, elles doivent remplacer les hommes partis se battre. La guerre correspond à une forte hausse du travail au féminin. Elles ont accès à des secteurs qui leur étaient jusque là étrangers.

La première guerre mondiale est un accélérateur à la progression des femmes dans le monde du travail. Les hommes sont engagés dans le conflit, et les femmes les remplacent durant quatre ans dans toutes les professions, y compris les plus dures. Il se produit alors un nouveau phénomène : l’élargissement du champ d’activités des femmes. Elles deviennent agents de maitrise, représentants de commerce, conducteurs de tramways, garçons de café: autant de professions qui leur sont privés lorsque les hommes dirigent l’économie, et qui les empêchent de gagner pleinement leur vie. Le fait qu’elles aient toujours leur rôle à assumer n’est pas à oublier, car cela définit leur capacités : elles assument toutes leur double tâche, que l’homme n’a pas à endurer quand il est n’est pas à la guerre : son statut de père au foyer n’est pas aussi important que pour la mère.

Pendant la guerre, mais également après, les femmes effectuent une percée remarquable dans les professions masculines, essentiellement dans le secteur tertiaire. Ainsi, le nombre d’employées est de 40 000 en 1914 et passe à 190 000 en 1941. Malheureusement, l’accès aux professions libérales de type masculin est très lent : Elles sont 5,8% en 1913 et seulement 26,3% en 1950. Cela s’explique par l’hostilité des institutions.

Les médias, notamment par le biais de publicités, intègrent cette féminisation en publiant des affiches où ce sont des femmes qui utilisent les équipements agricoles. Les médias sont utilisés pour mettre les femmes en avant et leur donner un statut important dans l’économie.

L'organisation du travail en raison de sa féminisation subit des modifications. Les tâches sont encore plus divisées sous le prétexte que les femmes sont habituées à la monotonie dans leurs tâches domestiques. Le travail féminin est donc déshumanisé, et même en occupant une place important dans l’économie, leur participation est dévalorisée. Elles sont encore conditionnées dans leur statut traditionnel, qui les empêchent de s’expanser de manière définitive.

Le travail féminin est un travail jugé d'appoint, d'où le renvoi des femmes à leur foyer dès 1919 et malgré l'intérêt pour les patrons d'embaucher cette main d'œuvre qui est deux fois moins rémunérée : le salarié métropolitain touche 9 à 10 francs et jusqu'à 15 francs, et la femme seulement 6 francs. Le travail est pourtant le même, la force avec laquelle l’homme comme la femme s’y engage est jugé similaire. Il y a donc exploitation et inégalité.

La durée de la guerre laisse le temps de renouer avec des luttes féministes fondées surtout sur la notion d'égalité de salaire : le slogan « travail égal, salaire égal » illustre ce combat. Les parlementaires sont interpellés sur cette question. Les féministes demandent le soutien de la CGT, une des revendications portant sur un salaire minimum. Les revendications des femmes et de leur travail commencent à s’inscrire dans l’esprit des gens.

La guerre a donc modifié le rôle et la place des femmes dans le monde du travail et dans la société. Pourtant, depuis les années 1980, les historiens s’accordent à dire que les années 1914-18 ont seulement constituées une parenthèse qui n’a pas affecté durablement la condition du travail des femmes. A la fin de la guerre, on assiste à un renforcement des rôles traditionnels d’épouse et de mère. Cependant, cette guerre remet en question la place de la femme dans le marché du travail.

2) La féminisation de l'emploi

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Au début du XXe siècle, les femmes d’agriculteurs, de commerçants, et d’artisans participent à l’entreprise familiale et sont donc considérés comme actives dans l’économie, même si de manière anonyme. Cependant, durant la première moitié du XXe siècle, la progression du pouvoir d’achat va rendre inutile un deuxième emploi au sein de la famille, et les femmes vont peu à peu disparaitre dans le monde économique.

On assiste néanmoins à une féminisation de l’emploi dans les années 60 qui va augmenter peu à peu jusqu’au XXIe siècle, comme le montre ce graphique : en 1962, selon l’INSEE (l’Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques), le taux d’activité féminin français est trois fois moins important que celui des hommes. En 1996, il a augmenté de 24% tandis que celui des hommes a diminué de 26%. Cela est dû à plusieurs facteurs.

Tout d’abord, la place de la femme dans la société évolue, car les mentalités changent. Cette volonté d’émancipation est adoptée par la femme même, qui désire être indépendante et ne plus dépendre de son mari. Une baisse de la fécondité, amorcée depuis le milieu des années 1960, et un relâchement du lien conjugal dans les années 70 renforcent cette idée d’indépendance. Ensuite, le développement des crèches et du temps partiel dans les emplois favorisent le double statut de la femme : mère et active professionnelle. La recherche des entreprises d’une main d’œuvre bon marché les a incités à engager des femmes.

L’évolution des femmes et de leur accès dans des milieux très masculin, tel que l’armée, est due à l’évolution des mœurs. Aujourd’hui, le barrage entre les hommes et femmes dans certains milieux est moins visible qu’autrefois. Elles ont maintenant droit à une instruction similaire et la même durée de service que leur camarade masculin. Cela prouve qu’elles sont capable de réussir dans tous les milieux professionnels : les facteurs qui les ont empêché de s’émanciper entièrement sont dû aux préjugés et non à leur capacités.

Même si elles sont aujourd’hui plus présentes sur la scène économique, il faut aborder la question du salaire, qui confirme les inégalités encore présentes. Même si l’écart tend à se réduire, il perdure quand même. En 1997, l’écart est estimé à 27% en faveur des hommes.

Cette féminisation comporte des aspects dévalorisant pour la femme. En effet, une opposition entre main d’œuvre masculine et féminine se forge au cours du XIXe siècle, dû au fait que l’activité de la femme peut être dans la sphère domestique. Cette image de femme sans intérêt important pour l’économie va perdurer et l’empêcher de développer son potentiel au cours du siècle suivant.

L’entrée des femmes dans les professions supérieures a accompagné la progression de leur scolarisation dans les années 1970. Ainsi, les femmes ingénieurs, qui ont longtemps tourné autour de 1 à 4% dans les diplômés chaque année, représentent 20% des nouveaux ingénieurs en 1990 et constituent un quart des élèves dans les deux cent trente-six écoles d’ingénieurs françaises en 2002. En ce qui concerne la magistrature, ouverte aux femmes depuis 1946, les femmes sont restées minoritaires jusqu’à la fin des années 1960.

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