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La Politque Economique Conjoncturelle

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Selon le principe keynésien, en période de ralentissement de l’activité économique, l’État doit relancer la demande (consommation et investissement) pour stimuler l’activité économique en distribuant des revenus, en augmentant la dépense publique et/ou en abaissant le taux d’intérêt (politique budgétaire et politique monétaire).

Mais la hausse de la demande peut dégénérer en inflation si la production n’augmente pas suffisamment et une partie de la demande peut se porter sur des importations, ce qui déséquilibre la balance courante.

La politique de rigueur

La politique de rigueur a pour objectifs la maitrise de l’inflation et l’amélioration du solde de la balance commerciale (il s’agit de rendre l’économie compétitive).

• La rigueur est salariale (freinage de la croissance des salaires),

• Rigueur budgétaire (réduction des dépenses de l’État) et

• monétaire

Ces mesures de rigueur ont l’effet inverse de la relance par la demande : elles diminuent la demande des ménages en freinant la croissance des salaires et la demande des entreprises en augmentant les taux d’intérêt. La demande devient inférieure à l’offre, ce qui fait baisser l’inflation. Par ailleurs, la baisse de la demande se traduit par une baisse de la consommation de produits étrangers (baisse des importations), alors que la diminution de l’inflation restaure la compétitivité prix et entraîne l’augmentation des exportations (les produits français sont moins chers).

Mais le ralentissement de la demande va diminuer la croissance et faire augmenter le chômage.

(Une politique « stop (rigueur) and go (relance) » est une politique qui combine une politique de relance et une politique de rigueur.)

Une politique de relance ne ferait qu’accentuer le déficit public et mettrait en doute la solvabilité de l’économie française et sa capacité à rembourser.

II. La politique budgétaire

A. Les principes

Le budget de l’État est une loi (la « loi de finances ») votée chaque année par le Parlement, qui prévoit et autorise les ressources de l’État (impôts et taxes) et ses dépenses.

Lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes, le budget est en déficit. La situation de déficit budgétaire se traduit par un recours à l’emprunt et par l’augmentation de la dette publique.

La politique budgétaire est une politique conjoncturelle qui a pour instrument le budget de l’État (dépenses publiques et fiscalité). Elle peut être orientée vers :

• la relance par la demande (par le déficit budgétaire) ou,

• au contraire, vers l’assainissement de l’économie par le désendettement de l’État (réduction des dépenses publiques, rigueur budgétaire).

Dans la zone euro, les politiques budgétaires sont soumises au respect des règles du Pacte de stabilité et de croissance (PSC) : les déficits budgétaires des États membres ne doivent pas dépasser 3 % du PIB.

B. Les mécanismes

1. L’effet multiplicateur du déficit budgétaire

Le multiplicateur budgétaire est un multiplicateur keynésien : une augmentation du déficit budgétaire (accroissement des dépenses publiques ou baisse de la fiscalité) entraîne une variation amplifiée de la demande, et donc de la production nationale.

Le multiplicateur peut agir par le biais des dépenses publiques, c’est-à-dire que l’État remplace l’investissement productif défaillant, celui des entreprises privées, par des investissements publics : par exemple, les politiques de grands travaux (cf. Roosevelt et le New Deal).

Le multiplicateur peut aussi agir à partir d’une baisse d’impôts qui va redonner du pouvoir d’achat aux ménages et relancer ainsi la demande.

L’effet multiplicateur du déficit budgétaire n’est efficace qu’à condition que la propension marginale à consommer soit suffisamment importante et que la demande supplémentaire des agents économiques s’adresse en priorité aux producteurs nationaux, ce qui est loin d’être toujours le cas compte tenu de l’ouverture croissante des économies.

L’effet multiplicateur du déficit budgétaire (multiplicateur keynésien) est extrêmement risqué pour plusieurs raisons :

- L’Etat creuse davantage le déficit public : lorsqu’il accorde des baisses d’impôts et lorsqu’il augmente les revenus de transfert

- L’Etat par la politique des grands travaux favorise l’investissement, mais celui-ci se fait au détriment du secteur privé.

Ces mesures ont pour but de relancer la consommation des ménages, mais ceux-ci peuvent soit épargner soit consommer des produits étrangers.

2. Le rôle de stabilisateur automatique conjoncturel du déficit budgétaire

Les budgets publics enregistrent, en général, des excédents en phase de croissance de l’économie dus au caractère procyclique des recettes fiscales. En effet, les recettes tirées des impôts et des taxes appliqués aux revenus ou aux dépenses augmentent en phase de croissance.

Par contre, ces mêmes budgets connaissent des déficits en phase de récession. Cela est dû au caractère contracyclique des dépenses publiques. En effet, les indemnités versées aux chômeurs augmentent en phase de ralentissement de l’économie.

Ainsi, toute augmentation initiale de l’activité est donc réduite par le fonctionnement des stabilisateurs automatiques. La situation est symétrique lorsque l’économie connaît un ralentissement : les dépenses d’indemnisation du chômage évitent une baisse trop brutale des revenus, et donc de la demande.

C. L’objectif de cohésion sociale

La cohésion sociale décrit la situation d’un groupe solidaire attaché à l’existence de buts communs.

Tout objectif de cohésion sociale nécessite la lutte contre tout ce qui porte atteinte à la solidarité et à l’intégration (il s’agit de permettre à tous les individus de consommer) des membres du groupe : la pauvreté, l’exclusion, les disparités régionales de l’emploi ou du niveau de vie, les insuffisances de la protection sociale, le manque de solidarité entre les générations. L’Europe favorise le développement de certaines régions.

Une mesure comme le RSA a vocation à accompagner les personnes sans emploi ou avec de faibles revenus d’activité, pour améliorer leur situation, favorisant ainsi la cohésion sociale.

D. Les limites de la politique budgétaire

1. La soutenabilité budgétaire et l’effet « boule de neige »

La notion de soutenabilité des finances publiques concerne la capacité d’un État à rester solvable, c’est-à-dire à conserver des marges de manœuvre budgétaires suffisantes pour honorer ses engagements. Il ne faut pas que l’Etat soit « étranglé » sous les dettes.

L’effet « boule de neige » est le processus cumulatif d’accroissement de la dette en raison de la charge trop lourde que représente le paiement des intérêts. Le besoin de financement de l’État augmente, ce qui le contraint à s’endetter davantage. Le poids de la dette devient insoutenable.

2. Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC)

Les déficits autorisés par le Pacte de stabilité européen sont limités à 3 % du produit intérieur brut.

Il existe deux situations dans lesquelles un déficit supérieur à 3 % du PIB sera considéré comme exceptionnel et temporaire, et n’entraînera pas de sanction :

– lorsque le déficit est consécutif à une grave récession économique (avec une chute du PIB réel supérieure à 2 %) ;

– lorsque le déficit résulte d’une circonstance inhabituelle indépendante de la volonté de l’État membre et ayant des effets sensibles sur la situation financière des administrations publiques.

3. L’effet d’éviction

Pour financer le déficit, l’État doit emprunter sur les marchés en risquant d’évincer les acteurs privés : c’est l’effet d’éviction. Le recours à l’emprunt détourne l’épargne des ménages vers le secteur public au détriment du secteur privé, ce qui provoque une baisse de l’investissement et, par là, un ralentissement de l’activité économique.

4. Les réactions des agents économiques

Selon la théorie des anticipations rationnelles de Robert Lucas, les agents économiques prévoient les effets d’une mesure de politique économique et agissent en conséquence, lui retirant ainsi son efficacité. Les ménages, par exemple, face à une hausse du déficit budgétaire, anticipent une augmentation plus

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