Le Facteur Travail

e section sur l’efficacité du travail

* Une dernière section sur le marché de travail

A – L’aspect quantitatif du travail :

Le facteur travail est l’un des deux facteurs de production utilisé par les entreprises pour produire. Il est fourni par les ménages qui vendent leur travail en échange d’un salaire. La quantité de travail offerte détermine donc la production que peut réaliser une économie. Cette quantité de travail disponible dans un pays dépend du nombre des actifs disponibles pour travailler (la population active) et du nombre d'heurs travaillés (la durée du travail).

I. La population active :

1) Composantes et mesures :

La population totale ne peut être totalement mobilisée pour produire. D'une part, certains n'ont pas l'âge légal pour avoir un emploi. D'autre part, certains individus ont décidé de ne pas avoir un travail rémunéré momentanément. Enfin, d'autres souhaiteraient travailler mais ne trouvent pas d’emploi. C'est pourquoi, on peut distinguer deux types de population :

* La population inactive comprend toutes les personnes qui ne peuvent pas légalement travailler et les personnes qui renoncent provisoirement à un travail rémunéré. Elle est composée des inactifs légaux (jeunes de moins de 16 ans, les prisonniers, retraités) et des inactifs volontaires (personnes en âge de travailler mais n’étant pas à la recherche d’un emploi) ou de la « réserve » (étudiants, homme ou femme au foyer).

* La population active comprend toutes les personnes qui déclarent exercer un emploi ou chercher à exercer un emploi. Elle est donc composée de la :

* La population active occupée : qui comprend les personnes qui exercent effectivement une activité professionnelle rémunérée. La part de cette population est mesurée par le taux d’occupation, qui est obtenu en rapportant la population occupée à la population active en pourcentage.

Taux d'occupation = (population occupée / population active) * 100

* La population au chômage : qui comprend les personnes qui sont à la recherche d'une activité professionnelle rémunérée: c'est la population qui n'occupe pas un travail mais à la recherche d'un (les chômeurs). La part de cette population est mesurée par le taux de chômage, qui est obtenu en rapportant la population inoccupée à la population active en pourcentage.

Taux de chômage = (Population inoccupée /population active) * 100

L'importance de calcul de ce taux c'est qu'il renseigne sur les charges qui pèsent sur les actifs employés dans la mesure où ceux-ci doivent assurer non seulement leurs propres besoins mais aussi ceux de la population inactive et de la population active inoccupée.

Population active = Actifs occupés + Chômeurs = Population occupée + Population inoccupée

La population active est donc inférieure à la population la population de référence, qui peut être la population totale ou une partie de cette population (les femmes, la population âgée entre 15 et 60 ans…) c'est à dire toutes les personnes en âge de travailler. Cette définition est purement conventionnelle. Elle ne retient pas l'activité des hommes ou des femmes au foyer, des bénévoles, des étudiants, qui ne sont pas rémunérés pour le travail et ne passent pas par le marché. La part de population active dans la population de référence peut être mesurée par le taux d'activité qui est le rapport entre la population active et la population inactive en pourcentage.

Taux d'activité global = (population active / population de référence) *100

Le classement de la population se fait de la façon suivante :

Population totale

Population en âge de travailler (15-59 ans)

Population active Population inactive

Actifs occupés = Emplois Chômage Inactifs volontaires Inactifs légaux

Les critères proposés par le BIT peuvent faire l’objet d’un certain nombre de critiques et amènent les remarques suivantes :

Tout d'abord, seul est pris en compte le travail rémunéré pour différencier l'activité de l'inactivité (un travail non rémunéré même intense ne fais pas sortir de la population inactive, c'est le cas du travail des bénévoles, de celui des hommes ou des femmes au foyer, de celui des étudiants).

Ensuite, chômage ne signifie pas inactivité (les chômeurs font partie de la population active) mais absence et recherche d'emploi rémunéré au moment de l’enquête. Il suffit qu'une personne ait effectué un travail productif (moyennant salaire ou traitement divers) ne fut-ce qu'une heure pendant la semaine de référence pour être considéré comme pourvue d'un emploi. Le chômage est une situation extrême d'absence d'emploi rémunéré

2) Les déterminants de la population active :

Plusieurs facteurs sont à l'origine de la variation de volume de la population active.

a) Les facteurs démographiques : La croissance de la population active d’un pays dépend de deux facteurs démographiques :

* L’accroissement naturel de la population : plus l’accroissement naturel est élevé, plus la population active augmente…mais avec un décalage dans le temps de 10, 15, 20 ans ou plus selon l’âge moyen d’entrée des jeunes en activité. Lorsque des classes d’âge « creuses » se présentent sur le marché du travail et remplacent des classes d’âge « pleines », la population active augmente faiblement. Cela a été le cas en Europe pendant les 30 glorieuses. A l’inverse, lorsque des « classes pleines » (celles du baby-boom) prennent la place des classes « creuses » (celles de l’entre-deux- guerres en Europe), la population active augmente fortement. Cela a été le cas en Europe au cours des années 1970 au début des années 2000. Le dynamisme démographique des Etats-Unis explique en partie la forte croissance de sa population active. La taille d’une classe d’âge en âge d’activité dépend de deux facteurs :

* Les naissances qui agissent, en moyenne, une vingtaine d’années plus tard lorsque cette génération se présente sur le marché du travail pour obtenir un emploi.

* Le taux de mortalité de la génération : plus il diminue, plus la génération sera importante au moment de sa vie active.

Classes d’âges entrantes > classes d’âges sortantes => Hausse du stock des actifs

Classes d’âges entrantes < classes d’âges sortantes => Baisse du stock des actifs

* Le solde migratoire : L’ONU définit les migrations comme « les déplacements exceptionnels, entraînant l’installation durable dans un lieu autre que le lieu d’origine, et s’accompagnant d’un changement de lieu de résidence habituelle ». Lorsque l’immigration (entrées sur un territoire de populations étrangères) l’emporte sur l’émigration (sorties), le nombre d’actifs à tendance à augmenter car les immigrés sont, en général, des personnes en âge de travailler. La population augmente d’autant plus vite que le taux d’accroissement migratoire est élevé. Cependant, l’effet de l’accroissement migratoire sur la population active dépend de son rythme, mais aussi du type de migration. C’est l’immigration économique qui produit le plus d’effets : elle implique une augmentation, une masculinisation et un rajeunissement immédiats de la population active.

Solde migratoire = Immigration - Emigration

Accroissement de la population = Accroissement naturel + Solde migratoire

b) – Les facteurs socioéconomiques : Plusieurs facteurs d'ordre non démographique, dépendant des comportements sociaux des individus, peuvent provoquer la variation du volume de la population active tel que le travail de la femme, l'abaissement de l'âge de retraite, allongement de durée des études…

* L’allongement de la durée des études : la hausse de l’âge de scolarité obligatoire de 12 à 14 ans puis à 16 ans en 1968 a fait baisser le taux d’activité des jeunes. La volonté de l’Etat d’élever le niveau d’éducation des jeunes pour leur éviter le chômage et pour accroitre la compétitivité des entreprises françaises, a également joué dans ce sens. Actuellement plus de 60 % d'une génération obtient le bac et 40% un diplôme du supérieur avec un objectif affiché de 50% soit le taux actuel des Etats-Unis.

Le désir des jeunes de prolonger leurs études, au-delà de l’âge de la scolarité obligatoire, pour obtenir des emplois gratifiants et échapper