Les artistes face à la guerre : Dénonciation et art de la propagande
Discours : Les artistes face à la guerre : Dénonciation et art de la propagande. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar clemydissert • 24 Avril 2016 • Discours • 2 348 Mots (10 Pages) • 1 870 Vues
Histoire des arts
Les artistes face à la guerre : Dénonciation et art de la propagande
- Introduction :
Durant la Première et la Seconde Guerre Mondiale, certains artistes ont exprimé leurs avis, en dénonçant ou en favorisant ces Guerres, selon des avis partagés.
Comment les artistes ont-ils faits pour exprimer leurs opinions ?
Quels artistes dénonçaient, et lesquels favorisaient ces guerres ?
- Dénonciation de la Première Guerre Mondiale : Otto DIX, « Les joueurs de cartes ».
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- Présentation de l’œuvre et de son auteur
- L’œuvre : Les joueurs de cartes ; c’est une huile sur toile, peinte en 1920, donc au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Elle représente une scène de la vie quotidienne : trois hommes jouent aux cartes.
- L’auteur : Otto DIX, peintre expressionniste allemand. Il est né en 1881 et est décédé en 1969. Lui-même ancien combattant pendant la Première Guerre Mondiale, engagé volontaire, il a peint des invalides de la Grande Guerre: «les gueules cassées ».
- Le mouvement artistique est l’expressionnisme, il est né au début du XXe siècle, en Europe du nord, principalement en Allemagne. La réalité est déformée, afin d’inspirer une réaction émotionnelle au spectateur.
- Description de l’œuvre
- La scène se déroule en Allemagne (on aperçoit des journaux allemands dans le fond de la salle), dans une pièce sombre (fond noir, un seul point de lumière en haut à gauche de l’œuvre).
- L’homme de droite porte la croix de Fer : cette décoration militaire décorait les soldats qui avaient eu un comportement héroïque lors du combat.
- Les personnages sont mis en évidence par des couleurs vives, qui tranchent avec le fond sombre : du bleu, du jaune, du vert, la couleur de la peau.
- Leur aspect est à peine humain. L’un d’eux tient ses cartes avec le pied. Otto DIX met l’accent sur les visages et les mains : mais les regards sont vides. Les membres inférieurs ne sont quasiment pas représentés.
- L’analyse de l’œuvre
- Dans cette peinture, Otto DIX a choisi de dénoncer les effets physiques de la guerre et ses atrocités.
- Ces trois « gueules cassées » incarnent les séquelles de la guerre, ils montrent sa cruauté. La souffrance est bien visible sur ces trois combattants rescapés. Ils souffriront toute leur vie de la cruauté de la guerre ; la récompense militaire (la croix de fer) ne leur fera pas oublier les horreurs vécues.
- Les trois hommes jouent aux cartes et nous dévoilent leurs jeux (les cartes sont visibles) : les « jeux sont faits », leur destin est écrit.
- Otto DIX a fait le choix de peindre les horreurs de la guerre pour rappeler aux hommes de ne pas la refaire. D’ailleurs, profondément marqué par la guerre, Otto Dix fera preuve d’un antimilitarisme radical.
La société allemande a été choquée par cette peinture, car elle ne représente pas les soldats en héros. Par la suite, les nazis ont même supprimé certaines de ses toiles, les considérant comme des « œuvres dégénérées » (œuvre portant atteinte à la race aryenne selon les nazis).
- Art de la propagande au service de la Première Guerre Mondiale : Abel Faivre, « L’or combat pour la victoire ».
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- Présentation de l’œuvre et de son auteur
- « L’or combat pour la victoire » est une affiche de propagande en temps de guerre qui s’adresse à la population arrière. Elle a été faite en 1915 par Abel FAIVRE.
- Ce dernier était un affichiste, peintre, illustrateur et caricaturiste français du XXe siècle. Il est né à Lyon en 1853 et meurt à Nice en 1945. Cet artiste est connu comme caricaturiste dans plusieurs journaux (« L’assiette au beurre », « La Baïonnette », « Le Figaro »).
- La technique de reproduction choisie est celle de la lithographie. Ce procédé, rapide et peu coûteux, permet une diffusion à grande échelle des affiches de propagande.
- Description de l’œuvre
- Ce dessin est composé d’une pièce de monnaie et d’un personnage se détachant sur un fond blanc. Il s’agit d’un soldat allemand (on le reconnait grâce à son casque à pointe), le fusil en main. Il est à genoux, déséquilibré et assailli par un coq agressif qui est lancé à l’attaque et son bec visant les yeux exorbités de terreur du soldat effrayé. Le coq est sur une pièce de monnaie française, et en déborde.
- Le coq et la devise « Liberté, égalité, fraternité » identifient la pièce d’or française.
- Les deux slogans qui figurent sur cette affiche sont :
« Pour la France versez votre or,
L’or combat pour la victoire ».
C ‘est un double appel au civisme et au patriotisme pour défendre la patrie.
- Analyse de l’œuvre
- C’est une affiche de propagande pour l’emprunt: en 1914, les gouvernements français et allemands, pensent que la guerre sera courte et ne prévoient pas le financement et la mobilisation économique nécessaires à une guerre qui dure.
- Dès 1915, les premiers besoins d’argent apparaissent. Les commandes de matériels de guerre imposent un effort industriel sans précédent, or l’appareil productif français est concentré dans les régions du nord et de l’est occupées par l’armée allemande. Le premier emprunt dit « de Défense nationale » est lancé en novembre 1915.
- Pour être efficace, l’affiche doit envoyer un message clair et frappant. Dans cette affiche, l’appel au civisme et au patriotisme repose sur le parallèle établi entre le soldat se battant sur le front et le civil qui soutient financièrement l’effort de guerre.
Le message est évident : comme le « poilu » verse son sang, le Français resté à l’arrière doit « verser son or ». En France, ces campagnes sont couronnées de succès puisque les emprunts d’État souscrits par les épargnants ont couvert la moitié des dépenses de guerre.
Avec cette affiche, l’Etat français incite les gens à verser de l’argent au pays, et encourage l’emprunt lancé auprès des populations. Elle explique au peuple qu’en donnant de l’argent, ils contribueront à la victoire de la France.
- Dénonciation de la Seconde Guerre Mondiale, « le bain de sang » de Garvens:
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- Présentation de l’œuvre
- « Le bain de sang » est une BD pantomime de l'allemand Garvens, parue en 1940, met en scène un soldat anglais accompagné d'un soldat français près d'une mare de sang.
- La caricature est composée de quatre vignettes, chacune allant de un à trois à l’exception de la dernière image qui n'est dotée que de traits.
- Description de l’œuvre
- La première vignette et son nombre « ein » (un en allemand) présente les deux personnages : d’un part un soldat anglais rigolard, reconnaissable à la forme de son casque plat (le MKII surnommé « plat à barbe »), à sa pipe et à ses grandes dents. Et d’autre part le français moustachu. Tout deux, qui prenne un air sérieux, se serrent la main et lèvent celle de gauche de façon théâtrale avec trois doigts en l’air.
- Dans la deuxième vignettes et son nombre « zwei » (deux en allemand), les deux soldats, penchés et en face de la marre de sang, s’apprêtent à se jeter la tête la première dans le « bain ». L’anglais sourit ironiquement en se tournant vers le pauvre français qui semble sérieux et qui a l’air de porter une grande importance à l’acte auquel il se prête.
- La troisième vignette, que nous pouvons comparer au dernier acte d’une pièce de théâtre, et son nombre « drei » (trois en allemand), montre le plongeon du français qui a obéi aveuglement aux ordres de l’anglais. Ce dernier prend un malin plaisir à le voir en danger au fond du bassin. On le remarque a son sourire perfide et ironique. Il se tape sur les cuisses pour le moquer du français naïf et montrer sa satisfaction.
- La quatrième et dernière vignette, la seule qui n’est pas accompagné d’un nombre, présente le départ du soldat anglais les mains dans les poches et l’appel à l’aide en vain du français. Ses mains émergées sont couvertes de sang et ses doigts sont recroquevillés.
- Analyse de l’œuvre
- Les trois nombres qui accompagnent les images évoquent les trois coups de théâtre avant le commencement de la pièce. Toute fois le nombre absent de la dernière image exprime soit le levé du rideau soit le fait que l’acte de l’anglais soit honteux et laid, il a préféré annoncé au français trois étapes et lui a caché bien évidemment la quatrième.
- Les deux bras brandit en l’air rappellent les bras tendu de façon violente et rapide d’Hitler lorsqu’il harangue la foule au cours de ses discours officiels.
- En effet, on peut voir ici une allusion au rembarquement des troupes alliées à Dunkerque, en juin 1940, au cours duquel de nombreux soldats français ont péri parce que les Anglais ont fait passer d’abord les leurs.
- Le caricaturiste allemand dénonce en 1940 de façon cruelle la ruse des anglais et la sottise des français. L’auteur veut ainsi mettre en garde les français contre les anglais.
- L’art de la propagande au service de la Seconde Guerre Mondiale, « Deutschlands Sieg, Europas Freiheit ».
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- Présentation de l’œuvre
- Ce document est une affiche de propagande allemande faite par le gouvernement allemand durant la Seconde Guerre Mondiale pour convaincre les peuples européens que l’Allemagne est le rempart contre le communisme instauré en URSS.
- Description de l’œuvre
- Un slogan est inscrit sous l’image : « Deutsclands Sieg, Europas Freiheit », que l’on peut traduire par « la victoire allemande, [c’est] la liberté de l’Europe».
- Au premier plan, nous voyons un soldat allemand (on reconnait qu’il est allemand grâce a son casque le stahlhel, et grâce à son uniforme, celui de la Wehrmacht, l’armée allemande) domptant un dragon rouge et qui l’étrangle grâce a deux grands éclairs blancs qui partent de ses mains et aussi grâce à une grenade allemande.
- L’arrière plan est pratiquement entièrement noir avec, dans le coin en bas à gauche, un petit paysage dessiné. On y observe un paysan en train de labourer et une église derrière lui. C’est donc l’Europe rurale qui est représenté ici.
- Analyse de l’œuvre
- Le dragon est couché et touché mortellement par les mains allemandes. Il porte sur le front l’étoile rouge soviétique, ce qui nous révèle qu’il représente l’URSS, et donc le communisme.
- Le gouvernement allemand a publié cette affiche parce qu’en 1941 une grande partie de l’Europe était encore très rurale. D’abord le communisme russe faisait très peur aux européens qui tenaient à conserver un système capitaliste. Ici l’URSS est assimilé à Satan par le dragon rouge ; et les allemands sont présentés comme la solution contre l’expansionnisme russe. Ensuite il fallait à tout prix convaincre les paysans des pays vaincus de la nécessité de la présence allemande. C’est pour cela que le paysage rural figure sur l’affiche : pour toucher les paysans dont les terres sont occupés.
V) Les artistes face à la guerre
1) La Première Guerre Mondiale
- Beaucoup d’artistes du XXème siècle furent enrôlés dans les armées au cœur de la Première Guerre Mondiale. C’est le cas d’Otto Dix, qui témoignera, après la fin des conflits, de l’horreur des tranchées, des batailles en montrant sans tabou les corps blessés, les terres dévastées, les silhouettes menaçantes des troupes ennemies dans des peintures pleines de violence, de brutalité et de désespoir.
Œuvre d’Otto Dix, le Soldat blessé, qui date de 1916, c’est une gravure.
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Œuvre d’Otto Dix, Assaut sous les gaz, réalisé en 1924, c’est également une gravure.
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- George Grosz est lui aussi un artiste dénonçant la guerre il nous le montre avec son tableau Sonnenfinsternis, datant de 1926, c’est une huile sur toile. Il choisit de montrer avec cynisme et un sens poussé du grotesque et de l’absurde, les jeux de pouvoirs auxquels se livrent les puissants et les financiers, n’hésitant pas à précipiter dans la guerre un continent et des populations entières.[pic 7]
2) La Seconde Guerre Mondiale
John Heartfield, exprime dans ses collages photographiques, dès les années 1920, l'inquiétude provoquée par la montée du nazisme en Europe entre les deux guerres. Il mettra en scène plusieurs fois Hitler, cherchant à le montrer sous un jour peu avenant, motivé par la soif de pouvoir, de richesse et de domination du monde qui le conduira à envahir une partie de l'Europe quelques années plus tard. Heartfield apparaît comme un visionnaire à une époque où Hitler n'est pas encore le dictateur sanguinaire que l'on connaît.
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