Philo: Langage
Documents Gratuits : Philo: Langage. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresnt déjà certains philosophes tels que Voltaire, Rousseau ou encore Diderot pendant le siècle des Lumières au café Procope, précurseur des cafés littéraires. Cependant et de manière plus générale, il est difficile d'imaginer la pensée s'affranchir du langage, langage qui pourrait être défini comme tout système ordonné et intelligible de signes, signes sonores constituants la parole ou visuels dans le cas des sourds-muets, puisque nos idées s'illustrent par les mots ; en d'autres termes, nous pensons en mots. Nonobstant cette affirmation, peut-on avoir des idées sans qu'on puisse les dire ?
Extrait du document:
L'hypothétique incapacité à exprimer ses idées dégagée par la reformulation de la problématique selon les différents degrés du verbe «pouvoir» suggère une difficulté, une impossibilité à exprimer ce à quoi l'on pense. Cependant, si l'on considère le rapport étroit établi entre langage et pensée, il semble improbable de concevoir une telle chose ; en effet, toute idée, tout objet de la pensée quel qu'il soit, passe par le langage puisque le langage est l'expression et même plus, une condition de la pensée ; il ne peut y avoir de pensée construite sans langage, et c'est d'ailleurs ce qu'affirmait Platon dans Théétète, soutenant que lorsqu'une âme pense, elle ne fait que dialoguer, discuter avec elle-même, et une discussion, par définition, a nécessairement recours au langage, aux mots. Aussi et suivant cette même logique platonicienne, avoir une opinion signifie que l'âme « parle d'une seule voix en silence à elle-même ».
Est-il possible de posséder des représentations abstraites et générales, des objets de pensée sans avoir la puissance de les énoncer et de les exprimer ? Peut-on penser sans avoir le pouvoir d'exprimer les idées correspondantes ? Tel est le sens de cet intitulé de sujet qui se rattache au thème du langage. • Peut-on avoir des pensées sans qu'on puisse les dire ? Y a-t-il des phénomènes de l'esprit qui débordent le langage ? En bref, y a-t-il de l'inexprimable ou de l'ineffable, le langage étant fondamentalement inapte à exprimer certaines expériences ou représentations ? Tel est le problème soulevé par ce sujet dont l'enjeu est manifeste car la mise en cause du langage implique un recours à d'autres modes d'appropriation du vrai (intuition, etc.). Si je réponds affirmativement, alors l'ineffable semble une limite infranchissable.
Car le langage, le « dire », la parole sont adaptés à la pratique. Or l'idée, se présentant dans sa fluidité et sa mobilité, se rattache alors à l'intuition, cette vision directe de l'esprit par l'esprit. « Intuition signifie [...] d'abord conscience, mais conscience immédiate, vision qui se distingue à peine de l'objet vu, connaissance qui est contact, et même coïncidence. » (Bergson, La Pensée et le Mouvant, PUF). L'idée peut donc ne se présenter que comme coïncidence immédiate, objet de l'intuition, sans intervention de la parole. Au sein de la durée concrète, l'idée, cette représentation fluide, n'est pas nécessairement énonçable.Transition Qu'est-ce, toutefois, qu'une idée ? Il y a, dans ce terme, une connotation intellectuelle.
...