Securisations Trajectoire Professionnelle

tels que Pôle Emploi ou des services de réinsertion, pour atteindre ses objectifs personnels. La sécurité de l'emploi est ici rattachée à des services que l'on nomme de " proximité". Cette sécurité tient au fait d’effectuer des formations, des stages et des emplois d'insertion.

Nous pouvons dire que la vision statique de l’emploi est une vision passée puisqu’aujourd’hui, il est rare qu’un employé (en dehors de la fonction publique tel que l’enseignement) effectue toute sa carrière dans le même domaine et dans la même entreprise. Le marché évoluant constamment, il faut former les employés en conséquence.

Comme nous venons de le développer, l'idée actuelle est bien de sécuriser l'emploi. Par là, nous entendons de ne pas perdre son emploi ou du moins de ne pas se retrouver au chômage, tout en évoluant. Cela passe par des stratégies personnelles, des choix mais aussi par l'intermédiaire d'une association, d'un service.

D'autre part, la sécurité de l'emploi répond aux droits des professionnels. Elle lutte contre l'exclusion, la précarité et favorise l'insertion professionnelle tout en conciliant travail et famille. Elle permet aussi de se former tout au long de la vie. On peut alors parler de « déstandardisation » qui suppose la mise en relation des choix personnels, familiaux mais aussi les obligations liés aux engagements professionnels. Pas convaincu des « obligations » que j’ai modifiées. Je voulais mettre « choix » mais je trouve que ça ne va pas avec « engagement ». Si on est engagé on n’a pas de choix.

Pour autant peut-on dire que l'emploi est réellement sécurisé ? En effet, en France, les emplois précaires sont fréquents. L’accès à l’emploi est certes un droit, mais ce droit peut être remis en question par l’impossibilité de l’associer avec la vie personnelle. En effet, les multiples actions mises en parallèles ne sont-elles pas des moyens de se donner bonne conscience, dans une société actuellement en crise et face à de nombreuses difficultés concernant le marché du travail et le chômage ?

Cette notion de sécurisation a fait l'objet de nombreuses études et débats politiques. La société essaye, suite à ces évènements, de mettre en place une nouvelle politique économique et sociale nommée " flexicurité". Notons que la flexicurité est une notion d'égalité de tous par rapport au travail. Elle intègre donc totalement l'idée de sécurisation de l'emploi.

b) Profusion des outils et exigences de transversalité ( définition)

La transversalité est le passage d'un emploi à l'autre, d'une situation à une autre, d'une étape de carrière à une autre par le biais de divers outils et dispositifs mis en place. La transversalité est, ici, nécessaire à la flexicurité, c’est-à-dire à la sécurisation de l'emploi, puisqu'elle permet de varier les possibilités d'emploi tout en les sécurisant par l'intervention de structures, d'agents et d'outils spécialisés. Cette multitude de dispositifs facilite donc le passage d'un emploi à l'autre, mais aussi du chômage à l'emploi. Parmi ceux-ci, nous notons trois outils principaux:

- Celui qui vise à assurer des compétences avérées et transférables pour des salariés.

- L'outil relevant de démarches visant à organiser directement les parcours de telle ou telle catégorie de travailleurs.

- L'outil qui relève directement de la responsabilité de l'entreprise en tant que tel et cherche à mieux baliser le destin des travailleurs employés tant au sein qu'à l'extérieur des firmes.

Il faut savoir que ces trois outils peuvent se combiner pour une meilleure prise en charge, une sécurité d'emploi garantie, notamment pour les individus les moins qualifiés. Ces dispositifs sont avant tout basés sur une " économie fondée sur la connaissance" où la formation est aujourd'hui un des projets principaux des entreprises qui désirent accroitre les compétences de leurs employés pour faire, par la suite, un bénéfice conséquent. Afin de former ses employés, les entreprises ont recours à de nombreux acteurs sociaux et locaux provenant de services de proximités et d'associations.

Cependant, ces dispositifs ont tout de même des aspects négatifs. En effet, de nombreuses catégories de travailleurs restent très largement exclues. Cela serait dû à une insuffisante coordination des interventions. Cela explique que le défi principal des dispositifs préalablement cités est de faire travailler ensemble les opérateurs publics mais aussi privés afin d'assurer une cohésion dans l'idée de sécurisation de l'emploi.

c) .Marché du travail : quatre agendas de réforme

Dans le texte nous pouvons observer quatre "agendas de réforme" régulant le marché du travail. Ces quatre agendas ce sont succédés en ce qui concerne les politiques économiques et sociales du marché du travail et ont permis, chacun à leur manière, une certaine sécurité de l'emploi. Nous allons les définir:

- la flexibilisation du marché du travail : cette flexibilisation permet à l’entreprise de s’adapter à l’évolution de l’offre et de la demande pour faire un maximum de profits. Elle a un impact important sur l’organisation du travail dans l’entreprise puisque les employés travaillent en conséquence. Plus la demande est forte et plus des campagnes de recrutement seront lancées et vice versa. Les entreprises peuvent donc embaucher et licencier en fonction du marché. Elles proposent essentiellement des contrats à durée déterminée et nous pouvons également faire le lien avec les postes proposés en agence d’intérim. La flexibilité du temps de travail entraîne une flexibilité des revenues pour le travailleur. De plus, celui-ci ne dispose pas des mêmes conditions pour les congés maladie, les heures supplémentaires... qu’un travailleur en contrat à durée indéterminée. Ce type de travail est généralement assimilé au travail précaire mais permet à l’entreprise de s’adapter pleinement au marché du travail.

- la promotion du travail décent, au contraire, ne fait pas de lien direct avec le marché du travail. En effet, le sujet du travail décent va se poser avant la préoccupation du marché du travail. Il est fondé avant tout sur le fait que le travail est une source de dignité personnelle. La dimension relations humaines est beaucoup plus présente. Le texte distingue la notion de « capabilités » élaborée par Amartya Sen qui permet à l’individu d’agir en fonction de ses capacités. L’auteur indique que cette idée est essentiellement mise en place dans les pays en voie de développement. En opposition, les pays développés mettent l’accent sur le salariat et le marché du travail. Cependant, ce mode de fonctionnement ne retire pas aux travailleurs ses droits tels que le droit à la rémunération, le droit à la formation ou le droit d’être représenté par un syndicat.

Les deux agendas suivant ont pour effet de nuancer les deux extrêmes que nous venons de voir.

- la flexicurité consiste à apporter une forme de sécurité de l’emploi aux travailleurs malgré l’évolution et le changement du marché du travail. Pour se faire, il faut penser en termes d’évolution de l’emploi et d’évolution des compétences des salariés. Nous pouvons opposer cet élément avec la promotion du travail décent qui limite le salarié à ses capacités. Les entreprises vont donc être amenées à reconfigurer l’emploi par rapport au marché du travail en proposant à ses salariés des formations. Cependant, la flexibilité du marché entraîne parfois une adaptation trop forte de la part des entreprises, ce qui amène à des licenciements, ainsi qu’une adaptation trop légère, ce qui amène à embaucher du personnel.

- les MTT (Marchés Transitionnels du Travail) apportent une vision contraire par rapport à la flexicurité. Dans la flexicurité, on sécurise les salariés par rapport à la flexibilité du travail alors qu’ici, les MTT voient la sécurité du travailleur basée sur la flexibilité du marché. Cette flexibilité est vue comme un moyen de faire évoluer les carrières professionnelles en proposant des formations pour évoluer dans le travail ou pour changer de travail. Lorsqu’on parle de " équiper les gens pour le marché et le marché pour les gens", cela signifie que l’entreprise doit apporter des formations aux salariés pour qu’ils puissent s’adapter à l’évolution du marché du travail mais il faut également adapter ces évolutions en proposant des formations adaptées aux gens. Par exemple, une mère de famille qui souhaite se former doit avoir des horaires de formations correspondants à sa vie personnelle. (Par exemple, la formation se déroulera pendant les heures scolaires) Ainsi, les gens peuvent évoluer en fonction du marché et l’adaptation des formations permettent une égalité des sexes pour ne pas favoriser plus l’homme que la femme ou vice versa.

d) Et dans la crise ?

Le contexte actuel de crise remet en question les quatre agendas énoncés précédemment. En effet, l’agenda de la flexibilité est beaucoup moins utilisé puisque la crise relève d’un disfonctionnement des marchés financiers et non du