La Date De Naissance Influence-T-Elle Les Trajectoires Scolaires Et Professionnelles ? Une Évaluation Sur Données Françaises Julien Grenet Presses De Sciences Po | Revue Économique 2010/3 - Vol. 61 Pages 589 À 598
Mémoire : La Date De Naissance Influence-T-Elle Les Trajectoires Scolaires Et Professionnelles ? Une Évaluation Sur Données Françaises Julien Grenet Presses De Sciences Po | Revue Économique 2010/3 - Vol. 61 Pages 589 À 598. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresst très fort au moment de l’entrée à l’école primaire et tend ensuite à diminuer à mesure que les élèves avancent dans le cursus éducatif, sans pour autant disparaître complètement. L’écart chute plus vite en mathématiques qu’en français. L’étude ne relève aucun effet du genre mais souligne que le fait d’être issu d’un milieu défavorisé accentue l’effet du mois de naissance à l’école primaire.
L’IMPACT DU MOIS DE NAISSANCE SUR LES TRAJECTOIRES SCOLAIRES
Le système éducatif français présente deux caractéristiques institutionnelles qui contribuent à amplifier les effets de la date de naissance : la pratique massive du redoublement et l’orientation en fin de troisième.
Mois de naissance et redoublement : l’influence du mois de naissance semble surtout intervenir lors du cursus primaire, avec des effets forts : à 15 ans, 51% des élèves nés en décembre ont redoublé, contre 36% pour janvier. La probabilité d’avoir redoublé pour un élève qui rentre au collège est deux fois plus haute pour ceux de décembre : les effets de l’âge sur le redoublement se calment par la suite. Encore une fois, à l’école primaire, l’origine sociale accentue l’effet d’âge.
Mois de naissance et orientation en fin de troisième : Le mois de naissance augmente de manière significative la probabilité d’être orienté en lycée professionnel en fin de troisième : la pénalité subie par les élèves nés en décembre par rapport aux élèves nés en janvier est de l’ordre de 3 points de pourcentage (pour un taux global d’orientation dans la voie professionnelle égal à 30 %). Le fait d’être né en décembre plutôt qu’en janvier réduit d’autant la probabilité être orienté en lycée général. Le mois de naissance ne semble pas avoir, en revanche, d’impact significatif sur la probabilité d’abandonner ses études avant le lycée.
LES EFFETS DU MOIS DE NAISSANCE PERSISTENT-ILS À L’ÂGE ADULTE ?
Etude à partir de données sur l’emploi, le salaire et le niveau de formation.
Mois de naissance et niveau de formation : conséquence de ce qui est dit plus haut, le fait d’être né en décembre augmente la probabilité d’obtenir un diplôme professionnel, ce que les données confirment. Les hommes sont cependant plus touchés : les hommes atteignent un niveau de diplôme moindre alors que les femmes ont un diplôme supérieur mais dont le type varie.
Mois de naissance, emploi et salaires : l’effet est inexistant sur le temps de travail. Néanmoins, chez les hommes, on relève plus de chômage et un moindre accès à un poste de fonctionnaire. L’impact sur le salaire existe, relativement plus fort chez les hommes, ce qu’explique la structure des diplômes.
CONCLUSION
Les effets de l’âge sont plus importants que ce que les enquêtes précédentes laissaient paraitre : si l’écart est très fort à l’entrée en CP, il diminue sans jamais disparaitre jusqu’en terminale. Ces effets affectent durablement les trajectoires scolaires. Redoublement, orientation différenciée conduisent à une structure inégale des diplômes que reproduit dans une moindre proportion la structure des salaires. Les hommes sont relativement plus touchés. Les résultats suggèrent que si le mois de naissance des individus n’exerce pas une influence déterminante sur leur destin professionnel, il handicape néanmoins le parcours scolaire de ceux qui sont nés en fin d’année.
Julien Grenet propose ici une solution en ces termes : « Dans la mesure où l’on ne choisit pas sa date de naissance, il paraîtrait souhaitable que le système éducatif prévoit un certain nombre de mécanismes institutionnels pour corriger les inégalités scolaires liées à ce facteur.
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