Tatie Danielle

rofonde se lie entre les deux femmes. Jusqu’au jour où Sandrine décide à sont tour d’abandonner la vieille dame pour rejoindre son touriste américain. Tatie Danielle se laisse aller, elle se néglige jusqu’à l’intervention des pompiers. Elle se retrouve alors en maison de retraite, où elle mène la vie dure aux résidents. Les Billard quand à eux qui ont été montré du doigt par cet abandon, continuent malgré tout à s’occuper d’elle, Catherine lui rend visite tous les dimanches. Jusqu’au jour où Sandrine, sa seule amie, revient chercher Tatie Danielle, qui l’attendait tant depuis sa fuite, et l’emmène en vacances dans les Alpes.

Les relations qu’elle entretien avec son entourage

* Relations avec Odile :

Tatie Danielle prend plaisir à lui rendre la vie impossible. Elle la méprise, l’appelle « la dinde » en parlant à Garde à vous, l’accuse d’actes qu’elle-même commet comme de voler de l’argent, de laisser la porte d’entrée ouverte. Elle la fait passer pour une mauvaise gouvernante auprès de ses neveux, maltraitante et voulant la « dépouiller ». Elle la réveille la nuit pour un verre d’eau sucré, critique constamment sa cuisine. Lui fait sortir le chien, c’est d’ailleurs plus le chien qui la promène que l’inverse. Elle lui fait nettoyer le lustre, ce qui lui aura été fatal. Même morte, Tatie Danielle continue de critiquer Odile et elle n’éprouve aucun sentiment face à cette mort.

* Relations avec ses neveux :

Lorsque Tatie Danielle était dans sa maison à Auxerre, ses neveux la considèrent comme leur adorable grande tante, « la mamie que les enfants n’ont jamais eu » comme dit Catherine. Elle voit en elle la mère qu’elle a perdue étant jeune. Ils la pensent gentille et tendre. Tati Danielle évite les relations avec eux, elle ne répond pas au téléphone, n’ouvre pas le courrier qu’elle reçoit de leur part. Elle n’est pas enjouée de les recevoir au point qu’elle simule d’être malade la veille de leur arrivée. Elle n’a aucun attachement apparent à ses neveux et à leurs deux enfants.

Lorsqu’ils arrivent, elle est au lit, se laisse voir comme pratiquement mourante, se plaint d’Odile et les accueillent comme ses neveux chéris, alors qu’elle les critiquait la veille. Aussitôt ses derniers repartis, elle se relève et s’empiffre de gourmandises offertes par ses neveux.

A son arrivée à Paris après la mort de sa gouvernante, son naturel s’installe dans la relation avec ses neveux. Ses neveux sont à sa merci, aux petits soins pour elle, ils répondent à tous ses caprices. Pour elle, ils sont redevables de l’argent de la maison qu’elle leurs a donné. Elle critique la cuisine de Catherine, impose son rythme de vie à la famille, n’est jamais contente quoi qu’ils fassent. Elle met des coups à leur chien. Dès qu’elle se retrouve seule avec le petit dernier, Jean-Christophe, qui n’arrête pas d’essayer de lui apporter de l’affection en lui faisant des dessins et des baisers, elle le repousse constamment et à la première occasion elle l’oublie volontairement dans le jardin public où elle devait le promener. Elle fait exprès de faire sa toilette à l’heure où ses neveux doivent se préparer pour les mettre en retard.

Plus elle est désagréable, plus ses neveux font asseaux de gentillesse, ce qui irrite la vieille dame. C’est elle qui choisit le programme télévisuel. Elle émet des critiques constantes ce qui ne manque pas de toucher Catherine qui pense ne pas être aimée par Tatie Danielle. La relation que la vieille dame entretien avec Jeanne est la même, constamment à la piquer au vif, elle l’a qualifie d’ailleurs « d’idiote » lorsqu’elle en parle à son Edward.

Lorsqu’elle apprend que toute la famille part en vacances en Grèce et qu’elle va être confiée à une inconnue, sa seule idée est de se venger. Elle mange comme jamais dans le but de se rendre malade pour embêter les Billards. Lorsqu’ils reçoivent un couple d’amis, elle se fait remarquer en urinant sur le canapé devant tout le monde.

Ses neveux se rendent compte qu’ils ont fait une erreur de la prendre chez eux, ils se rendent compte qu’elle est méchante. Ils se sentent dépassés par la situation et ne maîtrisent plus rien. Tatie Danielle les surprend lors d’une relation sexuelle, elle fait en sorte de se faire remarquer afin de les mettre mal à l’aise. Elle ne manque pas de s’en plaindre à son défunt mari en les qualifiant de « bêtes ». Ses neveux se demandent ce qu’ils ont pu faire pour qu’elle les déteste ainsi. Ils culpabilisent de l’abandonner et en même temps sont tellement heureux de partir sans elle en vacances.

* Relations avec Sandrine :

La rencontre avec Sandrine, « la femme à qui on m’abandonne », comme elle dit, ne change pas, au départ, le comportement de tatie Danielle. Elle essai, comme à son habitude, de pousser à bout la jeune femme. Elle fait semblant d’avoir des fuites nocturnes, elle vide son verre d’eau dans le lit en se réveillant. Elle l’appelle la nuit pour avoir un verre d’eau sucré, lui vole son argent et lui fait des réflexions.

Sandrine, contrairement aux autres protagonistes, ne se laisse pas faire. Elle ne répond pas aux caprices de la vieille dame. Elle en vient même à la gifler car Tatie Danielle a Sali (« dégueulassé ») les toilettes et lui a dis qu’elle était là pour sa, passer derrière elle. Suite à cet incident la vieille dame comprend que son comportement ne prend pas avec Sandrine. Elle se prend alors d’amitié pour elle, lui propose de l’argent pour faire réparer sa voiture. Pour la première fois dans le film, on voit une Tatie Danielle qui prend du plaisir, notamment à se promener avec elle, elle sourit de nouveau. Une complicité naît entre les deux femmes. Elles abandonnent ensemble le chien des neveux avant de partir en week-end. Elles font des projets de vacances ensemble. Tatie Danielle lui offre un bijou de valeur pour lui traduire son attachement.

Une violente dispute éclate entre les deux femmes lorsque Sandrine veut partir rejoindre son touriste américain. Tatie Danielle ne supporte pas ce nouvel abandon et expulse Sandrine de la maison avant de se laisser complètement aller. Elle a trouvé en Sandrine, une relation qui lui permettait d’avancer, de ce retrouver en tant que personne, certainement comme elle l’était avant la disparition de son mari.

* Relations avec son mari :

Tatie Danielle continue d’entretenir une relation interposée avec son mari, à travers un cadre toujours présent dans sa chambre. Celui-ci est son confident à qui elle exprime ses plaintes. Plaintes auxquelles il répond d’ailleurs (pour elle).

Symptomatologie et hypothèses explicatives du comportement de Mme Billard

On peut observer chez tatie Danielle des troubles de la personnalité, tels que de l’irritabilité permanente, de l’autoritarisme, de la défiance et des récriminations, les comportements d’exigence et parfois même tyranniques, l’intolérance à la frustration, l’obligatoire immédiateté des réponses qui échouent à combler les manques. Elle présente des troubles caractériels et relationnels. Elle fait preuve d’agressions verbales sur son entourage mais jamais physique. Agressions verbales qui se traduisent le plus souvent par des demandes (« j’ai soif ») qu’elle émet d’une façon autoritaire et qui doivent être réalisées immédiatement sans jamais accorder le moindre remerciement. Elle serait tout à fait en mesure de subvenir elle-même à ses demandes, mais préfère se faire servir. Elle se rend dépendante d’autrui. Elle use des critiques franches et des moqueries.

On remarque chez Tatie Danielle des pertes sèches. Pertes liées certainement à l’âge, aux différents changements corporels, mais surtout de « l’objet perdu » : son mari. Le travail de deuil n’est pas abouti, une part d’elle est partie avec son mari. Sa seule envie exprimée durant le film est de rejoindre son Edward. La seule issue qui lui permet de vivre ou plutôt de « survivre » est de se réfugier dans cette dépression d’hostilité. On remarque à plusieurs reprise dans le film, notamment lorsqu’elle repousse à plusieurs reprise le petit Jean-Christophe, que son seuil de tolérance à des stimuli est faible et ces stimuli sont systématiquement perçus négativement, provoquant des sautes d’humeur ou des comportements agressifs. Freud parle dans la dépression et notamment celle venant d’un deuil, du Moi qui s’identifie à « l’objet perdu », prenant à son propre compte les sentiments d’amour et surtout de haine vis-à-vis de cet objet. Si l’objet est perdu, l’amour pour l’objet ne l’est pas, ce qui laisse opérer un processus de régression. L’amour pour l’objet intègre une identification, laissant place à la haine ou l’hostilité apportant une certaine jouissance qui permet à la personne de retourner au stade sadique.

Tatie Danielle devait tout de même avoir auparavant