DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Conte urbain: Sans coeur, sans remord

Dissertation : Conte urbain: Sans coeur, sans remord. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  13 Octobre 2015  •  Dissertation  •  1 381 Mots (6 Pages)  •  823 Vues

Page 1 sur 6

Sans cœur, sans remord

        Blanc et plate, voilà ce que c'est une chambre de détention dans un pavillon de la jeunesse. Délinquant, c'est le nom qu'il me donne. Quoi que y en a qui m'appelle attardé ou criminel. C'est pas de ma faute si je suis ici. C'est pas de ma faute si elle est morte. Bon un peu, mais elle avait juste à resté molle durant l'impact.  

        Attendez là! Je sens que je vous perds! Je vais commencer par le commencement et après vous pourrez me juger.  Moi, je m'appelle Mike, Mike Tremblay.  Je viens d'une famille.... disons particulière. Je dis pas ça dans le sens d'excentrique, mais plutôt dans le genre dangereuse et froide.  Jamais vous avez vu un Tremblay à la messe, ça je vous le garantis. Entre ma mère bipolaire, mon père «gambler» et mon frère «dealer» de drogue, bah y a moi.  Mon frère, je l'ai toujours pris comme modèle, le «bad boy» idéal. C'est juste trop tard que je me suis rendu compte que c'était peut-être pas le bon exemple à suivre.  Il s'est fait défigurer par une gang de gars parce qu'y volait dans leur champs de pot. J'ai une belle famille hein?  

        C'est là que je me suis dit qu'il faudrait pas que je suive leurs traces, mais rendu là, j'étais déjà accro à l'héroïne, à l'alcool et au «party».  C'est d'ailleurs en sortant d'une de ces fêtes là, j'étais pas tout à fait à jeun, que j'ai pris mon char pis surprise, j'ai eu un accident.  Le gars que j'ai frappé a été dans le coma pendant à peu près trois semaines et dans un état critique pendant plus de six mois.  Moi je m'en suis bien sorti, la jambe droite dans le plâtre et l'interdiction de conduire pour trois mois. J'ai dix-sept ans et huit mois, on s'entend tu que c'est pas une jambe plâtrée qui allait m'arrêter.  J'avais beau me croire invincible, je m'attendais quand même pas à ce que l'histoire se répète.  

        Ouais, c'était en mars, je suis allé dans un party chez Toupin, après à peu près une heure, on avait ingurgité quatre caisses de vingt-quatre et une bonne dose de drogues. Je vous laisse imaginer le genre d'ambiance qu'il y avait là.  Vers une heure du matin, un con a appelé la police. Son but c'était de terminer notre petite fête. Une chance que j'ai eu le temps de me sauver, sinon c'est clair que j'aurais été arrêté.  J'ai pris mon mon char en me disant «fuck off» je vais conduire avec ma jambe gauche.  C'était disons assez déroutant. Je voyais pas à plus que dix pieds en avant de moi, tout était flou.  C'est donc pour ça qu'en arrivant sur l'autoroute j'ai pas vu le panneau qui disait que j'était en sens contraire.  J'avais juste hâte d'être rendu chez nous, le mal de tête commençait à me pogner.  J'ai accéléré, je devais rouler autour de deux-cent-dix kilomètres heure. Pourquoi ralentir? Il n'y avait personne sur la route.  Enfin, j'ai aperçu la sortie qu'il fallait que je prenne, Saint-Germain-de-Grantham.  En m'engageant dans la courbe à pleine vitesse, j'ai été ébloui par des phares aveuglants.  C'est la dernière image que j'ai de cette soirée là, après j'ai perdu connaissance.  Le lendemain, je me suis réveillé à l'hôpital.  C'est là-bas qu'on m'a appris que j'avais eu un accident d'auto et que l'autre conductrice était morte.  C'est moi qui l'ai tuée. Et alors? On s'en fou! Elle avait juste à rester molle durant l'impact pour survivre!  L'important c'est que moi j'étais pas trop amoché, je pouvais encore me tenir debout. En descendant à la cafétéria infecte de l'établissement, je me suis trouvé un journal et bien entendu, en première page, le gros titre : Accident mortel sur l'autoroute 20, le fautif hospitalisé.  

        Encore un fois, j'étais le méchant, le cave.  Après un séjour d'une semaine à l'hôpital sous observation, ils m'ont laissé sortir. Par ils, je veux dire les médecins et la police.  Présentement, il y a beaucoup de monde en maudit après moi, surtout la famille de la fille morte.  Bien entendu, j'aurai à faire face à la justice, mais est-ce que je serai jugé aux adultes ou si je compte encore pour un mineur?  Peut-importe! Je me fou des conséquences, les lois c'est fait pour être brisées. Pour là, je retourne chez nous, c'est tout ce qui compte. En arrivant à la maison, j'ouvre la télé.  J'apprends aux nouvelles de dix-huit heure que la fille que j'ai tuée s'appelait Nadia Desrochers et qu'elle avait vingt-huit ans.  À ce qui paraît, le soir de l'accident, c'était sa fête. J'ai finit par fermer la télé, découragé par le monde qui s'apitoyait sur le sort de la défunte.  Celui qui m'a le plus tapé sur les nerfs, je dirais que c'est son conjoint. Il la suivait le soir de l'accident. Il arrêtait pas de dire à quel point elle aurait fait une bonne mère pour ses futurs enfants et à quel point il aurait aimé qu'elle reste vivante. «Too bad man» va falloir que tu te trouve une nouvelle blonde pour tes futurs «kids.»

...

Télécharger au format  txt (7.3 Kb)   pdf (113.2 Kb)   docx (10.5 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com