Correction du commentaire sur Candide ou l’optimisme, de Voltaire
Mémoires Gratuits : Correction du commentaire sur Candide ou l’optimisme, de Voltaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireslaissant libre champ à l’imagination.
Les personnages semblent mener une vie dans un monde clos et réduit, comme coupé du monde réel : leur univers se borne au château et à ses environs immédiats (chasse, ferme, écuries) : son château…une porte et des fenêtres, …Sa grande salle, une tapisserie…ses basses-cours…
2 . Personnages stéréotypés conte : le roi, la reine, le prince et la princesse, le héros :
—Ici, seigneur et de sa famille (Monsieur le baron… Madame la baronne… Le fils du baron…Sa fille —héros jeune et sympathique (physionomie annonçait son âme, mœurs les plus douces, Candide), la —belle jeune fille (âgée de dix sept ans, fraîche, grasse, appétissante.
—noms porteurs de sens typiques du conte : Monsieur le baron, madame la baronne, le fils (idée de pouvoir) Candide (idée de naïveté) Pangloss (idée d’habileté, ou de quantité de paroles). On pense à « Cendrillon », au « Petit Poucet », au « Roi » ou à la « Reine » Seule la jeune fille a un vrai prénom, mais il est vieillot et démodé (Cunégonde).
—Caractères à peine esquissés (puissant seigneur, mœurs douces, grande considération, fraîche …).
3.Le schéma narratif du conte : situation initiale, perturbation annoncée
Les personnages vivent heureux dans ce qui semble un paradis que rien ne semble devoir menacer (imparfaits duratifs de verbes d’action : annonçait, soupçonnaient, enseignait, écoutait, prouvait…), car ils ont toutes les qualités : ton est de l’éloge au superlatif (les plus douces, un des plus puissants, une très grande, admirablement, le plus beau des …, la meilleure des baronnes possibles.)
Cependant le titre annonce qu’un malheur se prépare : Candide sera chassé de ce petit paradis : comment Candide fut…et comment il fut chassé d’icelui. Le passé simple passif indique une idée de rupture brutale. Comme dans tous les contes, un élément perturbateur va intervenir, pour pousser le jeune héros hors de l’enceinte sécurisante de la maison.
4. le style volontairement enfantin du langage du conte : l’admiration naïve du narrateur, les formules enfantines de discours et non de récit (appellation Monsieur le baron, Madame la baronne, les répétitions dans le discours de Pangloss, le meilleur des mondes possibles, le plus beau des châteaux,… …la meilleure des baronnes possibles…exprimées avec un langage simple et facile à comprendre, adapté au jeune auditeur des contes qu’est en principe l’enfant)
Nous avons vu en quoi le premier chapitre de Candide semble se présenter comme un authentique conte. Nous allons maintenant nous pencher sur la satire qui se cache derrière cette apparence anodine de conte pour enfants.
II.Nous allons en effet voir que ce conte de fées n’en est pas vraiment un, et que les personnages des seigneurs sont ridiculisés par le biais d’une ironie mordante .
1. critique de l’attachement au nom et au titre, symboles de la « naissance »
Désignation grotesque du baron : nom imprononçable, à allitération en d-t (dentales), impression de bégaiement (Thunder-ten-Tronckh ).
Répétition ironique car exagérée du titre (4 fois) pour montrer que le baron, comme sa femme, n’existe qu’à travers son titre.( Personnages creux, outres gonflées de vent (la baronne est énorme !) Pourtant ce titre est le plus bas de la hiérarchie (baron, comte, marquis, duc, prince, roi).
Le baron exige d’être appelé « Monseigneur », titre réservé aux ducs et aux princes. (Ils l’appelaient tous Monseigneur) La baronne est préoccupée uniquement de tenir son rang : elle faisait les honneurs de sa maison
2. critique de la volonté de paraître, donc de la vanité de la noblesse
—la sœur a des prétentions extravagantes dans le choix d’un mari (parce qu’il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers de noblesse), dont la noblesse et la valeur ne font de doute pour personne (un bon et honnête gentilhomme). Contradiction ironique entre le nombre de quartiers de noblesse et le refus de la demoiselle.
—Voltaire met en regard ironiquement le sentiment de puissance du baron, et l’insignifiance de son château, c’est-à-dire de sa « Maison », en donnant des détails prouvant que le château est minuscule et archaïque (une porte et des fenêtres, sa grande salle) et petitement décoré (une tapisserie). Il montre que le baron veut mener grand train (la chasse à courre, sport ruineux, est le privilège de la noblesse) mais qu’il n’en a pas les moyens (les chiens de ses basses-cours composaient une meute dans le besoin, ses palefreniers étaient ses piqueurs…).
(Le baron est donc montré singeant un vrai roi (le vicaire du village était son grand aumônier) . Peinture de la noblesse vaniteuse, ruinée , qui s’accroche à ses privilèges, et sacrifie tout à l’apparence, ce qui ne trompe pas le peuple (Ils riaient quand il faisait des contes)
3. critique de la sottise des nobles sur le plan intellectuel
La sœur du baron refuse d’épouser un mari excellent par vanité (un bon et honnête gentilhomme)., en faisant ainsi la preuve de son manque de bon sens. Le baron croit Pangloss comme un « oracle », c’est-à-dire aveuglément, sans réfléchir. Or Pangloss enseigne des absurdités au nom ronflant. Le fils du baron est dit en tout digne de son père, c’est-à-dire qu’il est aussi sot que lui. Enfin, le baron ne voit pas que ses domestiques se moquent de lui (Ils l’appelaient tous Monseigneur, et ils riaient…). La critique aboutit à une satire d’une noblesse sotte, inculte, crédule, caricaturée à travers la famille du baron, emblématique d’une certaine noblesse dont Voltaire eut à souffrir (histoire du chevalier de Rohan, qui obtint du roi que Voltaire fût jeté à la Bastille)
Nous avons vu que ce conte de fées dissimulait en fait une satire
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