« [...] Il est impossible de parler d’un « féminisme » de Mme de Merteuil : l’individualisme ne peut être féministe. »
Fiche : « [...] Il est impossible de parler d’un « féminisme » de Mme de Merteuil : l’individualisme ne peut être féministe. ». Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar nicolasdissert • 4 Mai 2019 • Fiche • 860 Mots (4 Pages) • 777 Vues
Dissertation littéraire : « […] Il est impossible de parler d’un « féminisme » de Mme de Merteuil : l’individualisme ne peut être féministe. »
Il s’agit dans cette partie de montrer que Mme de Merteuil ne peut être considérée comme une femme féministe et donc de mettre en lumière son individualisme. L’individualisme qui, selon Héloïse Lièvre n’est pas compatible avec le féminisme. Il est également nécessaire de préciser que la notion de féminisme n’était pas d’usage au XVIIIe siècle et que dans ce travail, Mme de Merteuil va donc être comparée aux normes actuelles.
En effet, au premier abord, Mme de Merteuil peut sembler féministe. Tout d’abords, elle se rend bien compte qu’il y a des inégalités entre les hommes et les femmes : « on (les femmes) acquiert rarement les qualités dont on peut se passer. Combattant sans risque, vous devez agir sans précaution. Pour vous autres hommes, les défaites ne sont que des succès de moins. Dans cette partie si inégale, notre fortune est de ne pas perdre, et votre malheur de ne pas gagner. » (p.214). Elle souhaite supprimer ces inégalités : en parlant à Valmont, elle dit être : « née pour venger [son] sexe et maîtriser le vôtre » (p.216). Elle tient à montrer qu’elle est supérieure aux hommes, elle dit à Valmont : « Que vos craintes me causent de pitié ! Combien elles me prouvent ma supériorité sur vous ! et vous voulez m’enseigner, me conduire ? » (p. 213).
Elle vante aussi sa capacité à s’être éduquée seule : elle n’est pas allée au Couvent. C’est-à-dire qu’elle n’a pas reçu l’enseignement et l’éducation que l’on donnait aux autres femmes. Pour cette raison, elle n’a pas les mêmes standards et la même manière de penser que les autres femmes de son époque ce qui lui permet de se rendre compte des inégalités qui séparent les hommes des femmes.
De plus, Mme de Merteuil cherche à jouir de sa liberté, sans être dominée par un homme : elle dit : « Vous m’avez vue, […], faire de ces hommes si redoutables le jouet de mes caprices ou de mes fantaisies ; ôter aux uns la volonté, aux autres la puissance de me nuire » (p. 215). D’une certaine manière, Mme de Merteuil pourrait complétement s’apparenter au portait d’une personne féministe d’aujourd’hui.
Cependant, Mme de Merteuil fait preuve d’individualisme : elle range toutes les femmes dans un même panier et s’affirme différentes de ses congénères. Elle méprise les autre femmes qu’elle juge faibles et naïves : « gardez vos conseils, […], pour ces femmes à délire et qui se disent à sentiment, […], qui n’ayant jamais réfléchi confondent sans cesse l’amour et l’Amant. », « Mais moi, qu’ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? » (p.216). Ici, Mme de Merteuil entre en contradiction avec elle-même : elle se dit vengeuse de son sexe, ce qui implique qu’elle prétend être une représentante des femmes, qu’elle est de leur côté et qu’elle est là pour les aider toutes. Et à la fois, elle se distingue des autres femmes qu’elle juge inférieures et les rabaisse complètement.
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