Penser par soi même est il impossible ?

La pensée est, avec le langage articulé, ce qui distingue le plus fondamentalement les hommes des autres animaux. Mais, pas plus que dans la langue ordinaire, le mot « pensée » ne renvoie, chez les philosophes, à un sens constant et unique. Descartes lui donne une acceptation très large : penser, c’est aussi bien douter, comprendre, vouloir, porter des jugements, qu’imaginer ou sentir. La pensée se confond pratiquement avec la conscience, d’où le célèbre « je pense donc je suis ». Kant, en revanche, réserve l’usage de mot « pensée » à la désignation des facultés qui rendent possible la connaissance élaborée : « connaître par concepts et juger ». En tant que produit de l’esprit, la pensée se distingue des actions du corps.

Alors, la pensée est-elle forcément impersonnelle ?

L’expression « penser par soi-même » signifie-t-elle penser tout seul, penser « sans » ou « contre » les autres ? ou bien, exercer son esprit critique, son jugement personnel, faire preuve d’indépendance et d’originalité ?

Nous constaterons qu’il n’est pas impossible de penser par soi-même mais que toutefois, nous sommes beaucoup influencés, ce qui rend cet acte difficile.

Aristote définit l’être humain comme un animal doué de raison. Dans l’esprit du philosophe grec, cela signifiait qu’il n’est pas seulement un corps capable de mouvement, ni une sensibilité capable d’éprouver du plaisir et de la peine, mais qu’il peut aussi former des pensées et des raisonnements qui lui permettent de comprendre le monde et de guider son action. En effet, par exemple, je suis la seule personne à savoir ce qu’il se passe dans ma tête et personne ne peut entrer dans mon cerveau, il semble donc évident que rien ne peut perturber ma pensée et donc que je pense par moi-même.

De plus, si l’on considère comme pensée « toute activité de l’esprit », alors nous pouvons concevoir que l’homme pense seul. Au quotidien, l’homme a, à de multiples reprises, des informations automatiquement traitées par le cerveau : ce sont les réflexes. Lorsqu’on nous clignons des yeux, par exemple, on ne s’en aperçoit pas tout le temps; c’est le cerveau qui traite automatiquement cette information.

D’autre part, grâce à notre expérience personnelle, on fait des déductions. Lorsque l’on fait une erreur, on réfléchit, par quel moyen nous pouvons éviter de refaire cette erreur, comment on peut atteindre notre objectif, réussir l’action que l’on entreprend. Encore une fois, on réfléchit, on pense par nous-même.

Cependant, il est difficile de penser seul et l’exercice de la pensée personnelle est limité.

En effet, la crédulité consiste à croire ce qu’on nous dit ou ce qu’on lit, sans exercer son esprit critique. Par exemple, à la question « Sais-tu qu’il y a de l’or au pied d’un arc en ciel ? », le crédule répondra « C’est génial, je ne savais pas. » Cette personne n’utilise pas sa raison, ne cherche pas à vérifier l’information, elle croit simplement la personne qui lui a dicté cela.

De plus, les médias sont très présents dans la société. Or, ceux-ci ne sont que très rarement objectifs, ils ne servent qu’à projeter des idées chez autrui.