Philosophie
Mémoire : Philosophie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresent, chacune à sa manière, d’atteindre le réel, de constituer un rapport propre au réel, c’est que ce n’est pas directement le réel, qui est l’objet de sa réflexion mais notre rapport au réel, la diversité de ses formes et ses fondements.
Cette leçon aborde notamment les notions suivantes du programme : Le sujet. La conscience. La perception. L’inconscient. Autrui. La culture. Le langage. La technique. La religion. La raison et le réel. Théorie et expérience. La démonstration. La matière et l’esprit. La politique. La société. La justice et le droit. La morale. La liberté. La morale. Le bonheur.
Repères : absolu/relatif ; en acte/en puissance ; contingent/nécessaire/possible ; croire/savoir ; en fait/en droit ; légal/ légitime ; objectif/subjectif ; obligation/contrainte ; origine/fondement ; universel/général/particulier/singulier.
Nous avons mis en tête des parties de la leçon et de certains paragraphes des titres et des numéros, comme on le fait en général dans une leçon, dans le but de faciliter votre lecture en rendant plus manifeste la construction du devoir et l’ordre des idées (de leur exposition et de leur discussion). Nous les avons mis entre crochets, dans la mesure où nous souhaitions que cette leçon puisse constituer aussi un exemple possible de dissertation ; or, dans une dissertation, il ne faut pas mettre de titre, car la réflexion que l’on mène doit être continue et enchaînée : les « transitions » sont les moments où l’on explicite le passage d’une idée à une autre, d’un point de vue à un autre, c’est-à-dire ce qui correspond en général à un nouveau titre dans un article ou un traité. N’oubliez donc pas que, dans vos propres copies, y compris le jour du baccalauréat, vous ne devez pas utiliser ce procédé typographique du titre ou des numéros, qui n’est ici qu’une aide pédagogique et est destiné à favoriser et à soutenir votre attention. Quand vous avez un texte à rédiger, il faut le faire de telle manière que les paragraphes ou phrases de transition, ainsi que les termes et locutions de liaison (« en effet », « par exemple », « mais », « cependant », « en dépit de ce que nous venons de voir », etc.), indiquent suffisamment clairement la suite logique et l’enchaînement de vos idées et de votre analyse ; il n’y a pas à craindre, en général, de faire trop lourd sur ce point. De même, nous avons ajouté au texte ci-dessous quelques explications en note, parce qu’il ne s’agit pas ici seulement de montrer comment pouvait être traité le sujet proposé, mais de vous instruire comme dans un cours. Cependant, dans vos propres copies, notamment le jour du baccalauréat, il faut éviter d’ajouter des notes à votre texte (sauf pour corriger brièvement une imperfection que vous remarquez dans votre rédaction au moment de l’ultime relecture). En sorte de faciliter votre lecture et de vous aider à prendre une vue d’ensemble de la leçon, nous avons également mis certaines parties du texte en gras dans la mesure où elles expriment l’idée générale de la partie ou du paragraphe, comme c’est le cas dans les conclusions partielles que constituent notamment les transitions. Enfin deux notes (notes 3 et 27) ont pour but de vous aider à saisir le mouvement et la construction d’ensemble de la pensée au cours de la leçon. Elles n’ajoutent rien au texte mais cherchent à montrer comment il est construit et pourquoi. Ces deux notes ont une grande importance pour vous faire apparaître en quoi cette leçon peut vous montrer concrètement ce que c’est qu’une dissertation et ce qu’il faut essayer de faire, vous-mêmes, quand il vous faut en rédiger.
[Introduction] Les sens semblent être la fonction de notre rapport au monde et à nous-même la plus simple, la plus précoce, la plus universelle : outre que nous semblons la partager avec tous les animaux, elle est présente au moins dès la naissance ; avant même que le nouveau-né ne puisse se déplacer et entreprendre la moindre exploration, il est en relation avec le monde et avec lui-même par la sensation ; du fait de la sensation, il n’est jamais sans rien savoir de la réalité. On peut dire, de façon simplifiée, que grâce à elle le monde paraît se donner de lui-même à nous, se présenter lui-même à nous, voire se rendre présent lui-même en nous, sans que nous n’ayons rien à faire, à la différence des situations où nous nous efforçons de prendre connaissance de lui scientifiquement, d’agir de façon maîtrisée et technique sur lui, ou même seulement de nous déplacer et d’aller au devant de lui pour l’explorer ou enquêter : c’est ce qui permet de caractériser la sensibilité comme réceptivité et passivité pures. Les sens semblent ainsi nous fournir des connaissances de la façon la plus simple, la plus naturelle, la plus ancienne, la plus constante ; mais toutes nos connaissances nous sont-elles fournies par les sens ou bien certaines ne semblent-elles pas venir d’autres sources (la tradition et
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l’instruction, la réflexion, le raisonnement, le calcul, etc.) ? Et, même dans les connaissances qui nous viennent par les sens, tout nous vient-il des sens et par les sens, ou bien faut-il reconnaître que ce qui vient proprement des sens et par les sens doit être élaboré ou rendu possible ou accessible par une autre fonction de l’esprit (comme ce que l’on appelle la raison, l’entendement, l’intelligence, ce qui semble être le cas de façon évidente quand il s’agit des élaborations scientifiques), voire une autre fonction vitale comme la capacité du déplacement volontaire et réglé (comme c’est visible dans les conduites d’exploration, d’enquête, de découverte : même si l’on accepte, par hypothèse et provisoirement, que la connaissance qu’on y acquiert soit le fruit de l’expérience sensible, il a fallu, dans ce cas, aller chercher cette expérience sensible, elle n’est acquise, par nature ici, qu’au terme d’une exploration et d’une recherche, qui ont dû avoir leurs propres principes d’organisation et où la sensibilité perceptive et réceptive n’est pas tout). Pour se demander si les sens ne sont pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances, il faut d’abord apercevoir dans quelle mesure et de quelle manière ils nous fournissent des connaissances et quelle est la nature des connaissances qu’ils nous fournissent ; ensuite, il faut examiner si d’autres sortes de connaissances n’échappent pas par principe à toute possibilité d’expérience par les sens, relevant ainsi d’autres fonctions de l’esprit (une « raison pure », un « entendement pur ») ; si c’était le cas, les sens ne nous fourniraient pas toutes nos connaissances. Mais, même si ce n’était pas le cas (dans le cas où aucune connaissance véritable ne paraîtrait pouvoir être fournie par la raison ou l’entendement seuls), il faudrait encore examiner si les sens seuls en sont capables, ou bien si toute connaissance, lors même qu’elle exige un rapport à une réalité que seuls les sens rendent possible, n’exige pas aussi de mettre en œuvre des fonctions rationnelles (relevant de la raison) ou intellectuelles (relevant de l’entendement).
[I - Élaboration du problème - Détermination du sens de la question et de ses termes tels qu’ils rendent le problème possible et significatif, et élimination de ceux qui ne correspondraient pas à un problème philosophique, c’est-à-dire tel que l’on puisse le traiter par argumentation fondée sur l’analyse des notions, mais, par exemple à une question de fait].
[1 - Diversité de fait des connaissances humaines et de leur origine]
Si, d’une part, par « connaissances », nous entendons tout ce dont nous « avons connaissance » (et pas seulement connaissance objective et scientifique), tout ce dont nous avons un savoir quelconque, ce que nous n’ignorons pas (comme on dit : « avoir connaissance de… » ou « avoir eu connaissance de… », pour signifier qu’on en a peut-être seulement entendu parler, ou qu’on l’a vu représenté), quels que soient le mode, la nature, la qualité, la sûreté de cette connaissance (indépendamment de son degré de vérité) ; et si, d’autre part, par « sens » (ou « sensibilité »), nous entendons la fonction de notre esprit qui nous met en présence et en relation directe et sans intermédiaire avec les réalités du monde, nous les fait constater et enregistrer passivement, sans rien y ajouter, sans rien y mettre de nous-même (de notre subjectivité), c’est-à-dire, peut-on par conséquent espérer, selon leur objectivité, alors, il faut reconnaître qu’il y a beaucoup de choses dont nous pouvons prendre connaissance autrement qu’en les observant et en en faisant l’expérience par les sens, mais du fait qu’on nous en parle, qu’on nous les apprend par le discours, les signes, les représentations ou bien du fait que nous vivons à leur contact, au milieu d’elles.
[a] D’abord, en effet, il y a beaucoup de choses dont nous pouvons prendre connaissance autrement qu’en en faisant l’expérience par les sens, mais du fait qu’on nous en parle ou qu’on nous les représente. C’est une connaissance « par ouï-dire », connaissance par opinion, par croyance, par représentation et imagination, fondée sur la simple réception de ce qu’affirme ou que nous représente un autre. C’est nécessairement le cas quand il s’agit de connaître tout ce à quoi nous n’avons pu être présents, parce
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