L'Espagne et sa géographie.
Fiche : L'Espagne et sa géographie.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Samira Salhi • 26 Juin 2016 • Fiche • 2 303 Mots (10 Pages) • 824 Vues
À l'extrémité sud-ouest de l'Europe, l'Espagne (46,9 millions d'habitants en 2010) n'est séparée de l'Afrique que par un bras de mer étroit. Cette particularité a joué un rôle majeur dans son histoire. Disposant, comme la France, à la fois d'une façade méditerranéenne et d'une façade atlantique, l'Espagne a participé à l'histoire de la Méditerranée et à celle de l'expansion européenne dans le monde (la langue espagnole est, de nos jours, la deuxième langue la plus parlée). L'Espagne a connu un déclin économique, démographique et politique durable – à la fin du XVIe siècle – et n'a retrouvé une place de premier plan en Europe qu'à partir du dernier tiers du XXe siècle. Elle est désormais un pays démocratique et son entrée dans l’Union européenne (U.E.), en 1986, a permis de grands changements économiques et sociaux.
. Le territoire
Au sein de l'Europe, le territoire de l'Espagne se distingue par son originalité. Cet État qui dépasse le demi-million de kilomètres carrés (504 750 km2) est de configuration massive, montagnes et hauts plateaux dominent et les influences continentales accentuent la sécheresse propre au climat méditerranéen.
Toutefois, si l'on a pu écrire que l'Espagne était « invertébrée » (Ortega y Gasset, 1921), ce fut davantage en raison de la diversité des cultures et des langues (castillan, basque, catalan, galicien) présentes sur le territoire que de la disposition du relief. Si l'on ajoute de fortes disparités de revenusEspagne : régions et revenu par habitant (P.I.B. par habitant) selon les régions, on comprend les préoccupations de l'État de maintenir l'unité. La Constitution de 1978 apporta une réponse originale au problème en instaurant le régime des autonomies régionales qui, en ce début de XXIe siècle, fait l'objet d'attentions politiques pour être mis à jour.
Espagne : régions et revenu par habitant
Dessin
Espagne : régions et revenu par habitant
Espagne. Régions autonomes et disparités de revenus.
Crédits: Encyclopædia Universalis France Consulter
• Les traits majeurs du milieu physique
Comparée à la forme effilée de l'Italie ou à l'importance de la Grèce insulaire, la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal) fait figure de (petit) continent. En outre, avec un relief où les hautes plaines évoquent les cuvettes africaines et avec un climat où la sécheresse sévère du sud-est rappelle la proximité géographique du désert saharien, la péninsule Ibérique, dont l'Espagne occupe plus de 80 p. 100 du territoire, se distingue nettement du reste de l'Europe.Désert de Tabernas, Andalousie
Désert de Tabernas, Andalousie
Photographie
Désert de Tabernas, Andalousie
En Andalousie, le désert de Tabernas, dans la province d'Almeria.
Crédits: C. Sappa/ DEA/ De Agostini/ Getty Consulter
Une configuration massive où dominent hautes plaines et plateaux
La forme ramassée du territoire espagnol et son littoral peu découpé résultent de la présence d'un massif ancien qui a résisté à tous les plissements postérieurs à sa formation.
Les mouvements orogéniques alpins ont cependant soulevé ce socle rigide. Plus de la moitié de la superficie de l'Espagne se trouve au-dessus de 600 mètres (altitude de Madrid), tandis que des blocs soulevés forment de moyennes montagnes qui compartimentent l'espace. Ainsi, les sierras centrales (de Gredos et de Guadarrama), qui culminent à 2 592 mètres, séparent les hauts plateaux de Vieille-Castille au nord-ouest, de ceux, moins élevés, de Nouvelle-Castille au sud-est. C'est uniquement en bordure du socle que s'élèvent les chaînes de plissement alpin des Pyrénées (au Nord) et Bétique (au Sud) dont les sommets dépassent 3 400 mètres.
Le massif ancien a été soumis à de longues périodes d'aplanissement qui ont dégagé des crêtes de quartzite demeurées en relief, en raison de leur résistance à l'érosion, et qui soulignent la planéité d'ensemble plus qu'elles ne la rompent. Celle-ci se retrouve encore plus à l'est où le calcaire recouvrant le socle est découpé en hauts plateaux (páramos).
L'exacerbation de la sécheresse méditerranéenne
À l'exception d'une étroite bande septentrionale, l'Espagne est comprise dans le domaine climatique méditerranéen. La chaleur et la durée de la saison sèche augmentent en allant vers le sud jusqu'à une latitude qui est déjà celle de l'Afrique du Nord. La sécheresse augmente également à mesure que l'on s'éloigne de l'Atlantique, et la forme massive de l'Espagne renforce cet effet continental. En certains points de l'intérieur, où les précipitations moyennes annuelles sont inférieures à 300 mm (bassin de l'Ebre, la Manche, etc.), on constate même des formes d'endoréisme. Et dans le sud-est, entre Almería et Alicante, existent des conditions subdésertiques où des paysages de steppe à alfa évoquent ceux des hauts plateaux algériens. D'une façon générale, la fréquence de la végétation clairsemée accroît les risques d'érosion des sols, par ailleurs dépourvus d'humus. En Vieille-Castille et León, la dégradation du climat méditerranéen sous l'effet de l'altitude génère des hivers rigoureux réduisant encore la durée de la période végétative.
• Les rapports des hommes à leur environnement
Les conditions climatiques, orographiques et pédologiques peuvent être, selon le contexte économique, autant des sujétions que des avantages. Ainsi, à quelques exceptions près, les richesses minières (cuivre, fer, plomb dans les sierras d'Andalousie), si elles enrichirent de grandes sociétés ne furent pas à l'origine d'une industrialisation durable. Il reste que l'Espagne est confrontée à des problèmes récurrents liés à son relief, à son climat ou à sa position géographique, notamment les communications, les ressources en eau et la distribution des richesses et des hommes.
Les transports
Le problème des voies de communication est en cours de résolution. L'engouement pour les voies navigables au XVIIIe siècle ne fut qu'une chimère qui laissa toutefois d'étonnants vestiges (canal de Castille). Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'établissement d'un réseau ferré rayonnant autour de Madrid n'apporta pas non plus la solution escomptée. Les contraintes du relief, nécessitant de nombreux et coûteux ouvrages d'art, ainsi que la pauvreté et le dépeuplement des régions centrales qui étaient desservies, en compromirent la rentabilité. Le choix malencontreux d'un écartement spécifique des voies par rapport aux pays européens ne fit qu'accroître l'isolement de l'Espagne. Aussi, le transport des marchandises s'effectue principalement par la route, le cabotage, pourtant traditionnel, n'y remédiant que faiblement. Quant au train à grande vitesse qui relie Madrid à Séville depuis 1992 et, plus récemment, Madrid à Barcelone, il ne concerne que le trafic des voyageurs. L'amélioration des communications demeure donc un objectif prioritaire de l'État qui a reçu de la Communauté européenne (après son adhésion en 1986) une aide considérable. La construction d’autoroutes, avec celle de logements, était l’une des bases de l’économie espagnole jusqu’à la crise économique mondiale de 2008-2009 qui a particulièrement touché les secteurs du bâtiment et des travaux publics.
L'eau
Les Espagnols ont une culture de l'eau très ancienne, développée notamment dans les huertas du Levant. À l'image de nombreux usages qui avaient été développés par l'Islam en ce domaine, le célèbre tribunal de l'eau de Valence, qui arbitre depuis plus d'un millénaire les éventuels conflits entre usagers pour l'irrigation, ne fut jamais remis en cause. À cette culture populaire est venu s'ajouter, à partir du XVIIIe siècle, le savoir-faire des ingénieurs. S'ils ont permis de se prémunir contre l'irrégularité climatique interannuelle et ont fourni un apport d'énergie non négligeable, les nombreux et grands barrages espagnols se sont inscrits dans le cadre d'une politique de l'offre d'une eau bon marché subventionnée par l'État, préconisée à la fin du XIXe siècle et érigée en norme depuis lors.
En raison de l'ampleur des cultures irriguées, qui représentent l'essentiel de la consommation nette de l'eau, l'Espagne figure parmi les trois plus gros consommateurs d'eau par habitant en Europe. Les bas prix sont accusés d'être à l'origine de gaspillages et de l'extension imprudente des terres irriguées qui augmentent les risques de pénuries locales. La question de l'eau est devenue un enjeu politique majeur, les régions autonomes en revendiquent parfois
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