L'abstention en France

I)- Introduction :

Ils sont de plus en plus nombreux. Non, il n’est pas question ici des hacktivistes d’Anonymous, mais des abstentionnistes. Jusqu’au début des années 1980, ils se faisaient plutôt discrets et représentaient rarement plus de 20 % des citoyens inscrits sur les listes électorales. Mais qu’est-ce que l’abstentionnisme ? Et qui sont ces abstentionnistes ?

Ainsi nous nous demanderons quelle est l’évolution de l’abstention sous la 5ème république et comment l’expliquer.

Abstention : Le taux d'abstention représente la proportion de citoyens inscrits sur les listes électorales qui ne se sont pas déplacés dans les bureaux de vote. L'abstention ne doit pas être confondue avec les votes blancs ou nuls. Le chiffre de l'abstention est le strict inverse de celui de la participation.

On distingue donc les abstentionnistes des votes blancs qui correspondent aux électeurs participant au scrutin, mais choisissant de mettre un bulletin blanc dans l’urne, ainsi que des votes nuls qui sont les bulletins non valables.

Le vote est la manifestation d'une opinion, d'une volonté ou d'un choix lors d'une consultation au sein d'un corps politique en vue d'une élection, il existe plusieurs type de votes :

Vote Blanc : Le vote blanc consiste à se rendre dans l'isoloir et à ne glisser aucun bulletin dans l'enveloppe. Le vote blanc est aussi à distinguer depuis peu du vote nul. L'électeur qui vote blanc dépose son enveloppe vide dans l'urne, signe le registre, mais son vote n'est pas comptabilisé dans les résultats.

Vote Nul : Celui-ci correspond à un vote entaché d'une irrégularité : deux bulletins glissés dans l'enveloppe, un bulletin raturé ou déchiré, un bulletin au nom d'un candidat qui ne se présente pas... Le vote nul n'entre pas non plus dans le calcul des résultats.

Ainsi nous nous demanderons quelle est l’évolution de l’abstention sous la 5ème république et comment l’expliquer.

II)- Le phénomène de l’abstention :

La participation électorale est considérée comme l'un des traits les plus caractéristiques de la bonne santé d'un régime démocratique. Comme dans bien d'autres pays européens, en France, elle ne cesse pourtant de s'affaiblir sous la cinquième république. La Cinquième République est un régime parlementaire rationalisé, ce qui signifie que le Parlement, bien que votant la loi, doit composer avec un exécutif (Président de la République et Gouvernement) relativement fort. Elle débute le 21 décembre 1958 avec l’élection du Général De Gaule.

III)- Les causes de de l’abstention :

Comme nous avons pu le voir, l’abstention est un comportement qui se développe dans toutes les démocraties occidentales, dont la France, depuis une trentaine d’année. En effet l’abstention est forte et ne cesse d’accroitre puisque deux électeurs sur cinq seulement se sont déplacés en 2009. A présent nous allons nous demander pourquoi ces citoyens s’abstiennent de voter.

Ce phénomène est principalement relié au fait que le scrutin s’éloigne progressivement des principales préoccupations des électeurs ou aux faibles connaissances sur les assemblées élues. Mais l’abstention est également liée au degré d’intégration sociale. Dans « L’abstentionnisme électoral en France » (1968, livre de Alain Lancelot), Alain Lancelot (politologue français) estime que l’abstentionnisme participe tout d’abord d’une faible insertion sociale. Si la hausse de l’abstention concerne tous les groupes sociaux et toutes les classes d’âge, il faut remarquer que tous ne s’abstiennent pas dans les mêmes proportions. Les femmes au foyer, les veuves ou divorcées, les jeunes électeurs, les individus de faible niveau socio-économique ou culturel, les habitants de zone isolées ou de grands ensembles sont plus touchés par l’abstention que les autres catégories sociales.

Comme le souligne Alain Lancelot, l’abstentionnisme est le reflet de « l’intégration à la société ». En clair, plus le lien social est ténu, et plus on aura tendance