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Histoire laicite bauberot

Fiche de lecture : Histoire laicite bauberot. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  14 Juillet 2021  •  Fiche de lecture  •  1 753 Mots (8 Pages)  •  574 Vues

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NOTE DE LECTURE

 « HISTOIRE DE LA LAÏCITE EN FRANCE »

De Jean BAUBEROT

Rédigée par Hocine MELLAL

 le 27 mars 2018

Pour le DU «  Droit , société et pluralisme religieux »

Université de Nantes


L’ouvrage

Cet ouvrage a été écrit par Jean Baubérot, il dresse l'historique de la laïcité en France depuis la révolution de 1789, ainsi que son évolution et ses différentes étapes. D’après lui,  ce changement "violent" de la tradition chrétienne en France, correspond à trois "seuils" de laïcisation.

Editeur : Presses Universitaires de France - PUF

Édition : 6e édition (février 2015)

Collection: Que sais-je ?

Discipline: Histoire et Art

Catégorie: Livre

Date de parution: 26/04/2017

Nombre de pages: 128

Format : 11.5 x 17.6 cm

L’auteur

Jean-Ernest Baubérot est né le 26 juillet 1941 à Châteauponsac (Haute-Vienne) fils du professeur d'histoire René Baubérot. C’est un historien et sociologue français. Il suit des études secondaires au lycée Gay-Lussac à Limoges et obtient le Premier Prix d'Histoire au Concours Général des lycées en 1959 à l'Université Paris IV-Sorbonne . Il obtient un Doctorat en Histoire (sous la direction de Jean-Marie Mayeur) en 1966, un doctorat ès Lettres et Sciences Humaines en 1984. En 1967, il obtient le diplôme de l'École Pratique des Hautes Etudes (EPHE).

Plume, de François Mitterrand pour les sujets concernant la laïcité, il a été conseiller ministériel et ne cache pas ses opinions politiques. Il a d’ailleurs soutenu publiquement plusieurs candidats du Parti Socialiste.

Après avoir occupé la chaire d'« Histoire et sociologie du protestantisme » de 1978 à 1990, il crée et devient titulaire de la chaire d'« Histoire et sociologie de la laïcité » de 1991 à 2007 à l’École Pratique des Hautes Etudes dont il est le président d'honneur et professeur émérite.

Il a écrit vingt-sept ouvrages, dont un roman historique, et a dirigé six livres collectifs. Il est le coauteur d'une «  Déclaration internationale sur la laïcité » signée par 250 universitaires de 30 pays.

Les Grandes lignes de l’ouvrage

Dès l'introduction,considérant que la Révolution française fut le point de départ de l’histoire de la laïcité en France, l’auteur ne tarde pas à nous plonger au cœur de celle-ci. Nous invitant à découvrir le premier seuil de laïcisation (chapitre I). L’instauration d’une église presque nationale conduit au schisme, entre les prêtres jureurs « assermentés » et les réfractaires qui sont poursuivis, le gallicanisme est accentué. Un éclairage est apporté sur la régénérescence de la société. Outre ceux qui sont frappés d’excommunication civile lorsqu’ils refusent d’adhérer au serment solennel, la Nation, la Constitution et la Loi deviennent des « choses sacrées » (p13).    Vient alors la laïcisation de l’état civil et du mariage en 1792. Les registres d’état civil sont transférés en mairie. 

Un bilan est fait sur la Révolution, le constat est sans appel, l'Etat ne peut assumer seul certaines fonctions.  Par la suite l’auteur met en exergue « le conflit des deux France » où deux thèses opposées se développent. Il y a d’une part ceux qui pensent que la France doit redevenir la fille aînée de l’église et d’autre part ceux qui pensent que la France moderne doit rester la fille de la révolution de 1789(Chapitre II).    S’en suivent des débats sur l’école publique et sa morale laïque. Dans le quatrième  chapitre nous assistons à l'évolution de la laïcisation entre le premier et le second seuil. A la fin du XIXème siècle, plusieurs mesures « laïcisatrices » sont prises. Un état des lieux est dressé sur la situation au moment de la séparation des Eglises et de l’État après les "tensions" contre les minorités, comme pour le judaïsme avec « l’affaire Dreyfus ». L'opposition entre le cléricalisme et l'anticléricalisme est toujours autant marqué, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat est donc promulguée en 1905(p.77). On notera que l'épisode de la première guerre mondiale apaisera les tensions entre les "deux France" et sera une période d'accalmie grâce au patriotisme. La laïcité s'encre peu à peu dans le paysage social français. L’auteur conclut par un troisième seuil de laïcisation et un nouveau défi quand l’Islam socialement invisible devient l’Islam des familles beaucoup plus perceptible (p.113).

Quelques passages choisis

« La déclaration des droits (tel le Décalogue) est gravée sur deux tablettes déposées sur « l’autel de la patrie ». Là, « le président de la fête les élève dans ses mains, comme le prêtre élevait l’ostensoir, et les présente à la foule, admise à les adorer pendant le reste du jour ». Le « fanatisme révolutionnaire », comme son homologue religieux, prend l’être humain tout entier. A la conception médiatrice de l’Eglise catholique (« hors de l’église point de salut ») correspond à la croyance révolutionnaire « la toute-puissance des institutions sur le bonheur des hommes » (p13-14).  Dans ce passage, l’auteur décrit une scène où il met en exergue le caractère sacré voir « divin » du protocole, où l’on retrouve le mimétisme au geste près d’un office religieux. L’État révolutionnaire met ainsi en place une nouvelle Eglise constitutionnelle de substitution, salutaire, qui n’aura d’existence que par lui. 

La bonne analyse de l’auteur nous éclaire sur le ressenti des acteurs de l’Eglise catholique confronté à la loi (1905) qui prévoit d’impacter son pouvoir hiérarchique. L'auteur nous invite également à nous interroger dans ce contexte, sur ce modèle républicain où cette démocratisation  est perçue par les évêques comme une privation de leur liberté : « Ce type de loi correspond à l’individualisme républicain : on assure la liberté aux citoyens par rapport aux groupes constitués ; la constitution d’Église catholiques dissidentes,  républicaine , doit être possible. Cette démocratisation par le biais de la loi apparaît aux évêques comme une atteinte à leur liberté » (p.74-75)

Même si la laïcité n’est que le principe de séparation dans l’Etat de la société civile et de la société religieuse, pour une partie de la population elle représente bien plus. C’est une valeur à défendre  qui sur le plan idéologique peut conduire à une certaine confusion. Avec les débats autour de l’Islam il arrive qu’elle se retrouve instrumentalisée par le monde politique afin de courtiser les partisans d’une « laïcité agressive » comme « Durant le quinquennat de Sarkozy, la référence sociale à la laïcité tend de plus en plus à se focaliser sur l’Islam (comme elle insistait unilatéralement quelques décennies auparavant sur l’école privée) »(p.116).  

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