L'Histoire éclaire le présent
Commentaire d'oeuvre : L'Histoire éclaire le présent. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar olfolf • 24 Septembre 2017 • Commentaire d'oeuvre • 1 226 Mots (5 Pages) • 801 Vues
« INNOVE OU CRÈVE »
A Rochefort, « la force du mou est étrangement plus forte que celle du dur » ! L’Homonyme largement répandu en France est pourtant le nom d’un lieu particulier, qui honore la signification latine et éblouit par sa singularité: Roca Fortis. C’est ici, au fond d’un estuaire de Charentes-Maritime, que Colbert du Terron convaincu Louis XIV de construire un arsenal maritime. Il s’agissait d’initier la création et le développement d’une marine de guerre. Initiative militaire donc, mais avec un double effet escompté, la protection du commerce et l’essor de l’économie internationale. Les dimensions symbolique et politique se joignent à l’esprit et la finalité du projet puisque le rayonnement terrestre de la France devait ainsi se prolonger en mer et sublimer la grandeur du Roy. A Rochefort, l’on a construit à partir de rien et les trois siècles de son fonctionnement en temps qu’arsenal ont été les géniteurs d’un esprit d’innovation et d’amélioration technique. Au delà d’un symbole d’organisation militaire, l’arsenal est le témoin d’une audace technique et politique irréfutable. Déjà, l’investissement était colossal et Louis XIX -a priori douteux et réticent- laissera Colbert -a fortiori confiant et convaincant- lancer ce gargantuesque programme. Si en une décennie à peine, la France est devenue la première puissance maritime mondiale et que le défi originel était relever, un autre défi permanent et -in situ- de Rochefort à été relevé tout au long de sa construction Ce sont ces fondations elle-mêmes
La vase est le fondement de Rochefort. Entrainant dans son sillage moustiques et toutes les difficultés liées à un sol gorgé d’eau. Cela représente un problème pour le Roy qui trouve la zone insalubre et inefficace car s’avérant tout simplement être un cauchemar logistique. Mais ces problèmes du sol vont déclencher des solutions et nourrir une esprit porté sur l’innovation, puisque vitale. Il y a eu chez les Hommes de Rochefort la capacité de surpasser les contraintes environnementales, une innovation par la contrainte donc où se dessine encore la composition permanente de l’Homme avec la nature.
« La nouvelle ville (Rochefort) s’éleva sur la rive la plus basse, la plus marécageuse et par conséquence de la plus insalubre, il en résulta que la population appelée à desservir l’arsenal fut décimée par tous les types de fièvres et rémittentes , par toutes les formes de la perniciosité » Par ses dires, Simonot, souligne l’entrave principale à l’édification de la cité de Colbert: la vase ! C’est en effet un problème récurent qui importune le quotidien des ingénieurs, ouvriers et autres corps de métier oeuvrant au sein de l’arsenal. Les eaux de la Charente tiennent continuellement dans leur cours de la vase en suspension. Cette dernière composée de couches de sédiments se dépose dans le fond de l’estuaire ce qui réduit la vitesse d’écoulement de l’eau et la praticabilité du canal par les différents bateaux, de surcroît, les navires de guerres qui ont un très grands tirant d’eau. Cette vase contraint à laver tous les jours à marée-basse les cales, puisqu’à chaque marée, soi deux fois par jour, une couche de vase d’environ sept millimètres se forme! En l’espace d’une journée seulement ces couches accumulées s’élèvent à une hauteur telle que les portes des formes de radoubs en sont totalement obstruées. Afin que le projet ne s’enlise pas; la lutte contre l’envasement mobilise l’énergie et le génie des divers responsables du port.
C’est ainsi qu’en 1816 que Monsieur Jean-Baptiste Hubert officier du génie maritime, probablement inspiré par les collines d’Anvers, invente un moulin à draguer de plus de 30m de hauteur. Autrefois les boeufs trainaient une drague destinée au curage de ces vases mais c’était un labeur qui durait plusieurs mois et coutait 20 à 25 000 francs. Tandis que le prix d’un seul curage a permis à rentabiliser la construction de la machine. D’un point de vue technique, la drague est reliée à un câble d’un mouvement de va et vient dont l’énergie est fournit par le moulin à vent. L’accès à la double forme de radoub est ainsi débarrassé de la vase accumulée depuis la dernière fermeture, merveilleux ! Une fois en place, l’utilisation du moulin réclamait juste le salaire- et non pas le juste salaire- de deux condamnés qui étaient affectés d’une douce corvée de surveillance. Tout compte fait, l’économie de cinquante-six boeufs et de leur conducteur.
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