L'histoire de la mémoire
Fiche : L'histoire de la mémoire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Chloé Lagodzinski • 19 Avril 2020 • Fiche • 1 134 Mots (5 Pages) • 498 Vues
Fiche courant historiographique : Histoire de la mémoire
L’histoire de la mémoire est un courant historiographique qui né dans les années 80. Il est crée sous l’impulsion de Pierre Nora et son ouvrage Les Lieux de mémoire publié en sept volumes (1984/1992). Cependant il ne faut pas oublier que le précurseur de ce courant est le sociologue Maurice Halbwachs avec son ouvrage La mémoire collective (1950). Pour présenter ce courant je vais procéder en trois étapes. En premier lieu nous ferons un retour historique. Dans une deuxième partie nous nous intéresserons aux outils et enfin nous parlerons de sa réception.
I) Retour historique :
1) Contexte : « La mémoire est aujourd’hui partout, et du même coup la référence à la mémoire » Maurice Aymard. La première prise de conscience de l’intérêt pour la mémoire se fait au début des années 60 avec le procès d’Adolph Eichmann. Ce procès est un véritablement pour les victimes de la Shoah qui osent désormais prendre la parole et témoigner. À la fin des années 70 nous avons, suite à la diffusion du feuilleton Holocauste une véritable prise de conscience en France, en Allemagne et aux Etats-Unis. Certains témoins de la Shoah sont donc amenés à témoigner, ils sont désormais entendus, chose qui à la sortie de la guerre n’était pas le cas. Nous sommes également dans un contexte de « fièvre mémorielle ». En effet, dans les années 80 un goût pour la commémoration et le patrimoine se développe. On peut notamment citer la création de la journée du patrimoine en 1984 ou encore en 1989 la commémoration du bicentenaire de la Révolution française. La peur de la perte des derniers survivants de la Grande Guerre peut également expliquer ce besoin de commémorer, de célébrer. Ce désir de mémoire se fait également ressentir chez les peuples colonisés qui ne veulent plus que leurs histoires soient vues du point de vue colonisateur. Il ne faut plus se baser uniquement sur les archives des colonisateurs mais voir leur point de vue, et de ce fait faire appel à la mémoire des colonisés. On a donc un contexte vraiment favorable à la naissance de ce courant. Il est donc clair que ce courant historiographique est influencé par l’opinion publique de part cette « fièvre mémorielle » mais également par le désir des historiens de comprendre certaines périodes de l’histoire grâce aux témoignages des rescapés.
2) Les représentants de ce courant et leurs oeuvres : Si Pierre Nora est considéré comme le fondateur de ce courant, il n’est pas le seul à le représenter. Comme nous l’avons dit, Maurice Halbwachs ainsi que le philosophe Paul Ricoeur avec La mémoire, l’histoire l’oubli (2003) contribuent à ce courant. Comme historien plus contemporain nous avons Henri Rousso avec son ouvrage sur Vichy, Le syndrome de Vichy de 1944 à nos jours (1984). Pour finir on peut citer l’historienne Annette Wieviorka et son ouvrage, Déportation et génocide. Entre la mémoire et l’oubli (2003) . On a aussi Jacques le Goff et son ouvrage Histoire et mémoire datant de 1988. Plus généralement, les historiens qui représentent ce courant travaillent le plus souvent sur la Seconde Guerre mondiale ou sur la période contemporaine. Une forte demande existe en ce qui concerne les témoignages des rescapés de la Shoah que ce soit de la part des historiens ou de l’opinion publique.
II) Objets d’étude et outils :
1) Les objets d’étude : Pour les objets d’étude, l’histoire de la mémoire est très axée sur la Seconde Guerre mondiale, la colonisation, l’esclavage ou encore la Grande Guerre. Elle traite de sujets dans lesquels il est le plus souvent possible d’obtenir un témoignage oral. Pour l’esclavage ou d’autres objets plus lointains, ils peuvent se baser sur des témoignages écrits. Plus généralement les historiens de ce courant travaillent sur la période contemporaine.
2) Les disciplines utiles à l’histoire de la mémoire : Ce courant historiographique peut être mis en relation avec d’autres disciplines comme la sociologie qui est à l’origine de la notion de mémoire collective. On peut aussi rapprocher ce courant de l’ethnologie et l’anthropologie. Ce courant est aussi très proche de l’histoire du temps présent.
3) Les sources privilégiées : Pour mener à bien leurs recherches les historiens de la mémoire utilisent l’histoire orale. Ils utilisent les témoignages oraux de témoins ou d’acteurs qui sont encore en vie. Ce courant fait donc appel le plus souvent à l’histoire orale
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