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La « Guerre Froide » (1947-1991) : conflit idéologique, conflit de puissances.

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Par   •  21 Avril 2020  •  Dissertation  •  2 520 Mots (11 Pages)  •  1 514 Vues

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COMPOSITION : La « Guerre Froide » (1947-1991) : conflit idéologique, conflit de puissances. 

La Grande Alliance, unissant les Etats-Unis et l’Union soviétique, ne survit pas à la victoire de 1945. Dès 1947, les 2 superpuissances entrent dans une ère d’affrontements qui ne s’achève qu’en 1991 : c’est la guerre froide. La guerre froide correspond à une période de tensions et d'affrontements entre les Etats-Unis et l'URSS. Au vu de la puissance des deux « supergrands » (URSS et États-Unis) un conflit direct est impossible : tous deux sont rapidement détenteurs de l’arme atomique. C’est la raison pour laquelle cette guerre est dite « froide » ». Deux modèles idéologiques s’affrontent : la démocratie et le capitalisme incarnés par les États-Unis et leurs alliés d’un côté et le socialisme et la dictature du prolétariat, tous deux promesse d’un monde sans classe sociale, incarnés par l’URSS et ses alliés.  Aux motivations idéologiques de cette guerre indirecte menée par des alliés, s’ajoutent des considérations géopolitiques. 

En quoi la la « Guerre froide », conflit idéologique, est aussi un conflit de puissances ?

Les motivations idéologiques de la guerre froide apparaissent nettement dans les crises de Berlin, mais aussi lors de la crise de Cuba ou la guerre du Vietnam. De même, chacun de ces affrontements est la preuve que la guerre froide est aussi un conflit de puissances.

        

La guerre froide, un conflit idéologique avant tout symbolisé par le cas de Berlin.

En 1945, Berlin, comme le reste de l'Allemagne, est divisée en 4 zones occupées et administrées par les 4 puissances vainqueurs de la 2GM. Berlin est un symbole car la ville, coupée en deux, apparaît comme un microcosme d’un monde bipolarisé et d’une Europe fracturée par le « rideau de fer ». La ville est située dans la zone d’occupation soviétique mais administrée conjointement par les Américains, les Britanniques, les Français (ces 3 zones formant le Berlin-Ouest) et les Soviétiques (Berlin-Est). En 1948 Staline décide de fermer les voies terrestres et fluviales d’accès à Berlin-Ouest afin de faire pression sur les Américains qui viennent de créer une monnaie (Deutschemark) dans leur zone d’occupation. L'objectif est de forcer les alliés occidentaux à quitter leurs zones d'occupation et d'étendre le modèle communiste à la totalité de la ville, d’autant que les communistes ont échoué dans plusieurs pays d'Europe. Il s’agit pour les Soviétiques de montrer leur puissance face aux trois Alliés occidentaux qui viennent de fusionner leurs zones en attendant de réunifier l'Allemagne sous influence occidentale = Staline ne veut pas perdre un état de plus, après l’échec des communistes en Italie, en France et en Finlande et en Yougoslavie. Les Occidentaux ne peuvent rester sans réaction sous peine de voir l’influence communiste progresser. Berlin est un enjeu idéologique = ville ne présente aucun intérêt stratégique => cela ne change rien au territoire dominé par les occidentaux. Truman ne veut pas céder face à Staline car on est à un moment où les pays européens choisissent leur camp et reculer signifierait être faible face à l'URSS => conflit entre deux idéologies, deux modèles de société. Les Etats-Unis et leurs alliés parviennent à contrer le blocus en organisant un pont aérien qui permet de ravitailler la ville pendant un an. Ce pont aérien de près d’un an est un défi économique, logistique et idéologique. Le monde attend en effet de mesurer la détermination des deux supergrands. Les Américains déploient d'énormes moyens car le modèle communiste est incompatible avec leur modèle de démocratie libérale. Suite à cette crise, l'Allemagne est divisée en 1949 en deux états indépendants : la RFA à l'ouest qui correspond à une démocratie libérale bâtie sur le modèle américain. La RDA à l'est, est une dictature communiste calquée sur le régime stalinien.

Cette division de Berlin et de l'Allemagne en deux reflète la bipolarisation du monde. A l'ouest, le bloc occidental mené par les Etats-Unis et à l'est, le bloc soviétique dirigé par l'URSS. Les pays membres de chaque bloc adoptent l'idéologie, le modèle politique et économique de la puissance dominante : démocratie libérale à l'ouest (démocratie, capitalisme), communisme à l'est (parti unique, économie planifiée et collectivisée). Les deux superpuissances passent des accords économiques pour renforcer leurs liens avec leurs alliés : OECE (1947) puis OCDE (1961) à l'ouest, CAEM (1949) à l'est. Elles concluent également des pactes qui placent leurs alliés sous leur protection militaire : OTAN (1949), OTASE, Pacte de Bagdad à l'ouest, Pacte de Varsovie (1955) à l'est. Enfin, chacun des deux grands déploient une propagande massive pour dénigrer l'autre dans sa zone d'influence. Entre 1949 et 1961, 3 millions d'Allemands de l'est ont fui la RDA pour la RFA, attirés par l’idéologie libérale. Les autorités est-allemandes construisent un mur pour arrêter cette fuite : 155 km de long autour de Berlin ouest, celui-ci coupe la ville en deux sur 43 km => Berlin ouest se retrouve isolée du reste de la RDA = c’est l’exemple d’une enclave occidentale, modèle de l‘idéologie occidentale libérale au cœur d’un pays communiste. Ce mur est construit en une nuit et surveillé en permanence par l'armée est-allemande qui surveille le travail des ouvriers. Ce conflit idéologique a pour conséquence de séparer les habitants : des familles, des couples, des amis qui ne voient plus pendant un moment. Les EU se contentent de protester contre la construction du mur. Cette réaction modérée illustre la volonté des EU, mais aussi de l'URSS, d'éviter tout affrontement armé direct. Et par le contexte de coexistence pacifique mis en place à la mort de Staline par son successeur Khrouchtchev. Il faut attendre 1963 pour que les EU s'emparent du mur pour en faire un symbole de la lutte contre l'URSS. Le « Mur de la honte », simple outil de marquage de la frontière, prend une dimension idéologique très claire : il devient le symbole de la faillite du système idéologique soviétique et Berlin-Ouest le symbole de la résistance et de la réussite du modèle de la démocratie libérale capitaliste, puisque 5000 personnes l’ont franchi pour fuir vers le monde libéral de 1961 à 1989. En novembre 1989, après un an d’agitation constante en RDA, la population de Berlin-Est franchit en masse les points de passages (Les Check Points) entre Berlin-Ouest et Berlin-Est. Mikhaïl GORBATCHEV, réformateur soviétique arrivé au pouvoir au Kremlin (1985), porteur d’un programme de réforme de l’État (Glasnost) et de libéralisation du régime (Pérestroïka) n’apporte plus l’aide de l’Armée Rouge à ses alliés européens comme KHROUCTHCHEV à Budapest (1956) ou BREJNEV à Prague (1968). Le mur s’effondre littéralement, les Berlinois le démantèlent, et les régimes prosoviétiques en Europe s’effondrent à leur tour (1989-1991) tandis que l’Allemagne après 40 ans de scission se réunifie (1990). La chute du mur marque la fin des dictatures communistes en Europe de l'est. En 1991, l’implosion de l’URSS marque la fin de ce conflit idéologique par l’effondrement du régime soviétique, modèle de l’idéologie communiste.

Mais l’aspect idéologique du conflit qui oppose les deux blocs se révèle également lors des autres affrontements majeurs de la Guerre froide, la crise de Cuba et de la guerre du Vietnam.

Même si Castro n’est pas, au départ, communiste, sa volonté de lutter contre les inégalités et la misère à Cuba, en particulier contre le très inégal régime de propriété de la terre en redistribuant celle-ci et en nationalisant les sucreries notamment, constitue une attaque contre des intérêts américains (ces entreprises étant de très importants propriétaires fonciers). Cette hostilité des Etats Unis est matérialisée en 1961 avec le débarquement raté d’anticastristes à Cuba dans la « baie des cochons ». Cette hostilité est à l’origine du rapprochement entre Castro et les dirigeants soviétiques et l’entrée officielle de Cuba dans le camp communiste.

Lors de la guerre d'Indochine qui oppose la France à son ancienne colonie de 1946 à 1954, les EU soutiennent la France à partir de 1950, suivant la doctrine Truman de l'endiguement « containment » du communisme. Puis, le Nord étant devenu communiste, soutenu par l'URSS et la Chine de Mao, les EU soutiennent le régime corrompu et dictatorial dirigé par Diem au Sud-Vietnam, car il est anticommuniste et, ce, afin que les autres pays du sud-est asiatique ne tombe pas sous la domination communistes. En effet, selon la « théorie des dominos » formulée par le président Eisenhower lors de son discours du 7 avril 1954, il y a le risque d’une contagion communiste à toute l’Asie du Sud à partir du Vietnam. Cette crainte d’une poussée communiste s’aiguise vers 1960 avec la contestation du régime autoritaire et corrompu du Vietnam du Sud par le Front National de Libération, mouvement à la fois nationaliste et communiste, surnommé Viet Kong par les Américains. C’est pourquoi, dans la guerre civile qui oppose les deux Vietnam, les EU s’engagent de façon croissante contre le Vietnam communiste en envoyant d’abord des conseillers à partir de 1960, puis directement à partir de 1964.

La Guerre froide : un conflit de puissances

A Berlin : La crise du blocus de Berlin est aussi un conflit de puissance: dans le grand jeu des rivalités américano-soviétiques la capacité des États-Unis à protéger leurs alliés coûte que coûte est un signal fort envoyé au monde entier. La compétition se poursuit, notamment dans le domaine spatial ou militaire.

La crise des missiles de Cuba (1962) illustre le maintien des tensions liées à la course aux armements entre les deux superpuissances. Les Etats-Unis et l'URSS se dotent tous les deux d'un armement nucléaire (Bombe atomique en 45 pour les EU, en 49 pour l'URSS / bombe H en 48 pour les EU, en 53 pour l'URSS) et installent des bases de lancement de missiles dans les pays alliés. Cette course à l'armement aboutit à la mise en place d'un « équilibre de la terreur ».        Or en 1962 les avions espions américains U2 révélaient que des rampes de lancement de missiles balistiques ont été installées par les Soviétiques sur l’île de Cuba, dirigée par Fidel CASTRO au pouvoir depuis 1959). Ceux-ci pouvaient donc anéantir les centres névralgiques des États-Unis sans que les dirigeants américains n’aient matériellement le temps d’orchestrer la riposte. C’est une rupture de l’équilibre car jusqu’à présent aucun des deux ne menaçaient directement le territoire de l’autre. Kennedy décide un embargo maritime pour empêche les navires soviétiques d’apporter du matériel militaire à Cuba et assure d’une réplique militaire en cas de lancement d’un missile. Ceci équivaut à déclarer la guerre à l’URSS dans un risque d’affrontement direct. Kennedy rend ses décisions publiques pour faire pression sur Khrouchtchev et faire peser sur lui la responsabilité du déclenchement de la guerre dan le but de le faire reculer. On peut parler d’un bras de fer entre les Etats-Unis et l’URSS : dans un premier temps, Khrouchtchev refuse de céder, déterminé à ce que les navires soviétiques poursuivent leur route jusqu’à Cuba. Ces deux puissances qui s’opposent ont l’arme nucléaire, d’où le risque de précipiter le monde dans une guerre atomique ! Finalement Khrouchtchev rappelle ses navires et accepte le démantèlement des missiles soviétiques à Cuba sous contrôle de l’ONU contre la levée du blocus et la promesse us de ne pas envahir Cuba, en plus du retrait des missiles us de Turquie qui plaçait le territoire soviétique sous le feu us.

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