Commentaire Le Lac De Lamartine
Compte Rendu : Commentaire Le Lac De Lamartine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresps n’a point de rive ». et ce temps est capricieux ,il efface certains souvenirs mais en garde intacts certains « toujours jaloux …10ème strophe ».
Comment faire revivre le souvenir du bonheur passé que le temps a estompé et le pérenniser à jamais ? c’est au lac que le poète s’adresse non seulement pour lui revivre son amour mais pour le prolonger « Ô lac,…gardez au moins le souvenir ».(13ème strophe)il prend le lac à témoin dans une sorte de familiarité avec le tutoiement « regarde », tu me vois et tu dois te rappeler ta visiteuse de l’an passé pour la restituer . c’est un thème cher aux romantiques d’une nature bienveillante à qui l’on peut confier les secrets et à qui on peut tout demander. Le poète demandera au lac, et à tout ce qui l’entoure, végétation, grottes, vent, de ne dire qu’une seules chose « ils ont aimé », alors qu’on s’attendait à « ils se sont aimés »comme un témoignage d’amours réciproques, mais ce n’est pas cette acception que retient Lamartine , mais « ils ont aimé » pour immortaliser ce moment d’intimité qui donne à ce lieu comme une prise de possession pour l’éternité de la présence des deux personnages.
Cependant, le temps ne peut s’arrêter de couler. L’allégorie temps-oiseau prend ici une importance particulière. «ô temps !suspend ton vol »est un impératif adressé au temps comme un oiseau pour suspendre son vol et se reposer . la notion du temps est perçue d’une façon subjective, les moments d’attentes semblent interminables et ceux du bonheur trop courts. On demande au temps d’accélérer dans les moments difficiles comme l’oiseau face au danger et on lui demande de ralentir sa course pour pérenniser les instants « délices », « assez de malheureux ici bas vous implore »correspond à cette demande d’accélérer le temps pour soulager les souffrances que l’on ressent.
La métaphore du temps assimilé à l’océan des âges donne en comparaison de la petitesse du lac , une impression d’immensité ,d’infini. Mais l’océan pour les romantiques a une connotation d’aventures, de dangers, de tempête qui englouti les hommes « que faites vous des jours que vous engloutissez ? ». le passé simple du cinquième quatrain « frappèrent » montre le caractère bref et laissa imprévisible des cations fatales de cet océan. Le poète tourmenté, « jette(r) l’ancre »dans le lac, car ce dernier, à l’image de tous les éléments de la nature dans la doctrine romantique, n’admet pas la notion d u temps, il ne connait ni présent, ni passé . «ô lac !rochers muets !grottes !foret obscure ! vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir ».l’imparfait du troisième quatrain affirme la durée et la continuité des actions du lac devant la fuite du temps .
La « belle nature »apparait alors comme une divinité consolatrice et comme le seul garant de la permanence de l’amour du poète . après la constatation amère du fatalisme du temps et les supplications vaines au temps d’arrêter son écoulement implacable. Lamartine souligne de là, à travers son expérience personnelle et son lyrisme, la fragilité de la destinée humaine et donne à son œuvre une portée universelle.
Les participes passés « poussés », « emportés » soulignent la passivité et l’impuissance de l’homme face au temps , soumis à son mouvement perpétuel.
Le poète , menant une réflexion métaphysique sur cette problématique existentielle, médite et s’interroge sur sa condition d’homme, sa faiblesse vis-à-vis du tout puissant Temps capable de donner et d’ôter(v43). « ne pourrons-nous ? » cette formule interrogative répétée deux fois dans le texte , comme d’ailleurs d’autres questions(« nous rendez-vous ces extases ? », « ce temps qui les efface ne nous les rendra plus ? »), dévoile la résignation de l’être humain dépossédé de ses rares moments de bonheur.
Il est judicieux de souligner l’emploi du pronom « nous » dans chacune de ces interrogations . c’est un « nous » qui englobe tous les hommes de la terre, un nous universel.
Lamartine, comme tous les écrivains romantiques, s’octroie le droit de parler au nom de toute l’humanité. Il s’approprie le titre de prophète qui implore les divinités (ici le temps )pour adoucir le sort
...