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Cours histoire de la vie politique

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Par   •  25 Octobre 2015  •  Cours  •  5 402 Mots (22 Pages)  •  1 458 Vues

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HISTOIRE DE LA VIE POLITIQUE


HISTOIRE DE LA VIE POLITIQUE 18/09

bertrand.simon@univ-paris1.fr et CONSULTER L’EPI REGULIEREMENT

INTRODUCTION

A partir de quand la politique apparait ?

Comment dans l’histoire de la pensée on se met à prendre la politique comme quelque chose a part ? Comment l’état est apparu ?

BIBLIOGRAPHIE (CHOISIR QUELQUES UNS À FEUILLETER ET LIRE 2 ATTENTIVEMENT EN PRENANT DES NOTES)

« Les partis politiques en France au 20eme siècle"

« Introduction à la vie politique et élément de sociologie politique »

Recommandé vivement : « Que sais je , la vie politique en France » de Philippe Breau

« La vie politique sous la 3eme République »

« La république souveraine, la vie politique en France »

I - Aux origines de la politique 



 Quand peut-on parler de politique ? Est-ce qu'on peut parler de politique sous l'Ancien Régime ? Non. Nous ne pouvons parler de vie politique sous l'Ancien Régime parce qu'il n'y en avait pas, elle n'existait tout simplement pas. On peut certes en parler dans la démocratie athénienne, sous la république romaine, mais pas sous l'Ancien Régime où la conception que l'on a de la chose publique est complètement dérivée du christianisme. C'est donc la religion qui a permis de dessiner les contours de ce que l'on appelle le pouvoir et que l'on ne peut plus parler, par conséquent, de politique. 


A l'origine du pouvoir tel que le christianisme l'a défini, chose que l'on appelle la doctrine paulinienne, Saint-Paul fut le premier qui définit, en latin, la façon avec laquelle il fallait envisager l'origine du pouvoir : "Il n'est de pouvoir qui ne vienne de Dieu." Ce qu'il définit est donc l'origine du pouvoir qui ne peut être, selon lui, que divine. 


Hiérarchiquement, Dieu est au sommet. En dessous, se trouve le souverain pontife. Et un peu plus bas, avec une moindre importance, l'on trouve les monarques. La première délégation, ou transmission de pouvoir, est donc communiquée au Pape afin de maintenir une emprise sur les gens et, du Pape, la seconde délégation est transmise aux Princes. 

 Cependant, à partir du 6ème siècle, le Pape Grégoire Ier le Grand, notamment, eut du mal à faire comprendre aux monarques qu'il était hiérarchiquement au dessus d'eux, que ces derniers n'avaient guère plein pouvoir mais que ce semblant de pouvoir qu'ils détenaient n'était, en réalité, rien d'autre que ce qu'ils reçurent par seconde délégation.

La soumission à l'Eglise et, par conséquent, à Dieu ne lui fut donc pas facilement octroyée.


C'est pour cette même raison que l'on vit l'apparition de juristes qui, sous ordres papaux, se chargeront de rédiger des textes de droit en vue d'expliquer cette subordination du pouvoir politique au pouvoir divin.

Cette démarche juridique sera notamment renforcée par le théoricien, juriste et théologien espagnol Isidore de Séville. Ainsi, à partir de ce stade, nous serons en possession d'un corpus de textes juridiques ayant pour but d'expliquer que la marge de manœuvre du pouvoir politique est extrêmement dérisoire. Le pouvoir royal serait donc complètement dépendant du pouvoir religieux. 


Symboliquement, afin de devenir monarque, il est impératif d'être sacré. Cependant, parler de sacre serait faire entrer le possesseur du pouvoir politique au pouvoir religieux. Par ailleurs, l'on sacre quelque chose qui deviendra unique, distinguée et c'est le Pape, qui est en lui-même une autorité religieuse, qui se chargera de transmettre la régalia au monarque en question . Une telle cérémonie a donc pour but de distinguer le Prince en le mettant dans une situation de supériorité par rapport au peuple mais dans une situation d'infériorité par rapport au Pape et donc à Dieu. Evidemment, au fil du temps, plusieurs protestations, notamment intellectuelles mais également des protestations émanant du pouvoir politique même, se manifestèrent. 



 A. Les protestations intellectuelles


 A travers cette soumission du pouvoir royal aux pouvoirs divin et pontifical, l'on parvint à créer un ordre nouveau que l'on appelle la théologico-politique. C'est, en fait, l'ordre qui définit la question du pouvoir sous l'AR, à savoir la relation extrêmement étroite entre la politique et la théologie. Cependant, par la suite, éclateront un ensemble de petites périodes de crise.


La naissance des universités et la remise en cause de la théologico-politique :

La naissance des universités, et plus particulièrement celle de l'Université de Bologne où l'on enseignait le droit, permit aux juristes (qui peuvent être des membres du clergé, aspirant à intégrer le clergé, de rares nobles ou bourgeois aisés) de redécouvrir des choses que l'on perdit de vue, dont la plus importante était le droit romain qui leur ouvrit des horizons précieuses et inattendues.


Au fur et à mesure de leur lecture, les juristes apprirent que le pouvoir et la politique sont une même affaire. Et à partir du moment où l'on commencera à entreprendre des recherches sur ce droit romain, l'on mettra le doigt dans un engrenage qui nous montrera d'autres moyens de comprendre le rapport du droit à la politique autre que ceux montrés par l'ordre prôné par la théologico-politique.


Hormis les textes romains, l'on découvrit certains textes majeurs de l'Antiquité à savoir La Politique d'Aristote. En effet, dans le monde musulman, Averroès, notamment, a gardé des manuscrits appartenant à Aristote. Ces derniers furent aussitôt traduits par Guillaume de Moerbeck et ainsi, en 1265, les penseurs d'Europe virent la traduction faite par ce dernier et apprirent que, dans ces manuscrits, il n'était pas question de remettre le pouvoir à Dieu et encore moins de s'y soumettre. Ce fut, évidemment, révolutionnaire. Et cette réflexion, parmi d'autres évidemment, finira par créer une crise qui poussera certains penseurs, dont le principal est Saint-Thomas D'Aquin, à remettre en cause la théologico-politique.


La peste et l'élargissement de la marge de manœuvre des Hommes qu'elle suscita :

La peste, dans le milieu du XVème siècle, dévasta l'Europe. Cependant, en un ultime effort de lutte contre ce fléau, l'on ne fit que se conformer à la théologico-politique et donc se remettre à l'autorité divine à travers les prières et les différentes manières de repentance. 


Toutefois, au niveau local, les bourgmestres commenceront à se rapprocher progressivement des médecins qui les inciteront à prendre un ensemble des précautions (des gants, des masques, se protéger des cadavres, etc.). Va s'élever, en conséquence, la notion de santé publique. Ainsi, même face à un fléau divin, l'on finit par réaliser que les êtres humains sont en parfaite mesure d'en limiter les dégâts. Et à partir de là, un certain nombres d'initiatives souvent locales, certaines appuyées par des groupes religieux dissidents (dont les franciscains qui décidèrent de mener une vie de pauvreté et de simplicité évangélique) se décida de mettre en place diverses politiques sociales pour lutter contre la pauvreté, la criminalité, etc. 


Ceci leur prouva que les êtres humains avaient véritablement une marge de manœuvre importante.



B. Les protestations émanant du pouvoir politique


Certains monarques et autres seigneurs n'étaient pas d'accord avec le Pape. 
En effet, Philippe-Auguste, roi des Francs, jaugeait ses prérogatives supérieures à celles que lui conféra le Pape. Il n'avait, par conséquent, aucun compte à lui rendre et refusait catégoriquement cette filiation à son égard. Cependant, Philippe-Auguste échouera dans sa tentative d'autonomisation.

Toutefois, d'autres façons furent considérées dans le but d'envisager la politique et de s'affranchir de cette tutelle double à l'égard du souverain pontife et à l'égard de Dieu. Ainsi, l'on continuera de redécouvrir des textes anciens dans l'attente de voir émerger certains penseurs qui se chargeront de proposer une définition nouvelle.


L'un d'entre eux, parlera alors de l'autonomie du pouvoir politique et qui en fera quelque chose de détachée de la religion, de la morale

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