En quoi la grande terreur révèle les méthodes totalitaires du régime?

Question problématisée sur la Grande terreur

Suite au décès de Lénine en 1924, Staline prend le contrôle du parti bolchevique. Menacé par ses camarades d’hier, il fait face à des oppositions internes, à l’exemple de Trotski qui s’est ”permis de le contredire publiquement” (documentaire).  Staline décide donc d’éliminer tous ses opposants politiques, réels ou supposés. En outre, toujours avide de conforter son pouvoir, il met en place un système répressif politique. La terreur engendrée par Staline, qui était à l’origine une peur des rivalités dans les sphères du pouvoir s'institutionnalise et s'élargit rapidement à l’ensemble de la  population. Le but n’est plus seulement d'écarter les opposants au parti mais d’anéantir chaque “traître présumé”. Cette période de répression (la Grande Terreur) qui s’étend d’août 1937 à novembre 1938 est d'après  Nicolas Werth le “plus grand massacre d’Etat jamais perpétré en période de paix”.  Par conséquent, la Grande Terreur met en lumière les méthodes caractéristiques du totalitarisme (régime à unique parti qui n’admet aucune opposition).

 Il s’agit donc de démontrer en quoi cette période de répression révèle la logique totalitaire du régime.

Voyons tout d’abord en quoi les populations ciblées par cette répression démontrent les méthodes totalitaires du régime.

La principale caractéristique d’un régime totalitaire est qu’il n’admet qu’un seul parti avec une répression de l’opposition. Staline a dans cette même logique une volonté de  purger l’Armée et son parti de tous opposants. Les premières victimes du dictateur soviétique sont donc des personnalités politiques qui suite aux procès de Moscou sont éliminés ou exilés. Ce sont ses premières victimes car Staline veut écarter toute oppositions internes qui pourraient selon lui “mettre en péril le déroulement historique de la révolution bolchevique”. “ils puent tous, ils ont tous la vérole, mais ce sont des ennemis du peuple” ( V.Grossman, Tout passe ). Le régime stalinien réprime dans un premier temps les opposants politiques, réels ou supposés du parti.

D'ailleurs, cette répression ne vise pas seulement les opposants du régime stalinien. En effet, c’est une pluralité d’individus qui est touchée. Le déchaînement de la violence du régime stalinien touche toutes les classes sociales et toutes les générations.  Ainsi, 767 000 koulaks (fermier propriétaire d'une terre et d’outils qui fait travailler des ouvriers) et contre-révolutionnaires ont été arrêtés. 387 000 d’entre eux seront fusillés et le reste déporté dans les goulag (camp de travail forcé). Staline prémédite ces répressions avec des quotas; “ il faudra exécuter 1000 individus”. Par conséquent, cette période de répression est souvent qualifiée de crime de masse car l’ensemble de la population est touchée d’un point de vue social et géographique. Ainsi, les droits de l’Homme, la liberté d’expression, la justice, le droit n’existent pas : c’est une dictature totalitaire. Les populations touchées par la Grande terreur montrent donc la logique totalitaire du régime.