Expérience combattante dans une guerre totale : la première guerre mondiale
Cours : Expérience combattante dans une guerre totale : la première guerre mondiale. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar eva.simon • 15 Avril 2016 • Cours • 1 827 Mots (8 Pages) • 1 322 Vues
Chapitre 1 : Expérience combattante dans une guerre totale : la première guerre mondiale
- 1914-1918 : une guerre totale
1 : une guerre européenne puis mondiale
L’Europe est un continent qui a connu dès la fin du 18eme siècle l’industrialisation, même si des pays sont en 1914 beaucoup plus industrialisés que d’autres (France, Allemagne, Royaume-Unis). L’Europe est donc un continent riche et développé à la veille de la 1ère Guerre Mondiale et qui comporte 68 millions d’habitants (le continent le plus peuplé de la planète). L’Europe est également un continent qui connaît plusieurs formes de régimes politiques : certains pays sont des démocraties libérales, c'est-à-dire des régimes parlementaires, des élus, un régime qui préserve les libertés (= Royaume Unis, France, Suisse, Irlande) et d’autres pays sont des régimes autoritaires avec un parlement ayant peu de pouvoir et des libertés limités (=Allemagne, Italie, Russie). Il n’y a aucune unité politique en Europe, ce sont des modèles qui s’opposent. A ceci s’ajoute la question des minorités nationales qui s’explique par la montée au long du 19ème siècle de l’extrême droite (le nationalisme) avec la constitution des états nations comme l’Allemagne et l’Italie qui étaient avant constitués de plusieurs petits états. Derrière ces questions de minorités nationales vient la question des frontières en Europe. (L’Alsace-Lorraine-> territoire qui a été perdu par la France en 1870). La France veut une guerre de revanche pour retrouver le territoire. Egalement en Serbie qui appartient à l’empire austro-hongrois et dans lequel il y a eu un très fort nationalisme, c’est là le principal facteur déclencheur de la 1ère guerre mondiale : les Balkans le lieu de l’élément déclencheur avec l’assassinat à Sarajevo le 28 juin 1914 de l’archiduc François Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie par un étudiant serbe. L’Europe est décomposée en 2 grands systèmes d’alliance diplomatique et militaire : la triple alliance composée de l’Allemagne, l’Aut-Hongr, et l’Italie, et la triple entente avec la France, le Royaume Unis et la Russie. On passe ainsi d’une guerre locale liée à une question de minorité nationale à une régionales dans les Balkans puis européenne avec les alliances. La 1ère guerre mondiale commence le 3 aout 1914 et devient rapidement une guerre mondiale car beaucoup de pays européens sont des puissances coloniales et mobilisent les ressources et les hommes de leur colonies pour l’effort de guerre et parce-qu’en avril 1917, tardivement, les USA entre dans le conflit du côté de la triple entente.
2 : une guerre totale
La première guerre mondiale est avant tout une guerre longue qui s’étend d’aout 1914 à novembre 1918 (52 mois de conflit) et s’est articulée en 3 périodes : 1->aout 14 à nov 14 (phase de mouvement avec la bataille des frontières, la bataille de la marne et la guerre de contournement) 2->nov 14 à avril 18 (guerre de position), 3-> avril 18 à nov 18 (guerre de mouvement). Une guerre totale peut se définir comme la volonté des pays belligérants (en guerre) de mobiliser l’ensemble de leurs ressources dans le but de vaincre et de gagner la guerre. Cette mobilisation se fait à la fois sur le front, et à l’arrière, elle prend 6 formes : -la mobilisation des hommes sur le front qui se fait de deux manières : mobilisation générale, mobilisation par volontariat (70 millions d’hommes ont été mobilisés, en France 8,4 millions), -la mobilisation des colonies : tous les pays européens ont pratiquement tous des colonies (600 000 indigènes ont combattus pour la France, Maghreb ou Afrique Subsa.), la mobilisation industrielle avec la reconversion en industrie (les usines fabriquent désormais pour la guerre. Ainsi la 1GM est la 1ère grande guerre industrielle), -la mobilisation scientifique et technologiques (on mobilise les ingénieurs et les savants pour les progrès dans l’armement et dans la médecine), -la mobilisation financière (mise en place d’emprunts nationaux), -la mobilisation sociale et culturelle (mobilisation des civils). Pour le moral de l’arrière, les Etats mettent en place un contrôle de la presse avec une propagande active qui déforme le plus souvent la réalité, on va appeler ça le « bourrage de crâne », cette censure va s’appliquer également sur les lettres envoyés par les soldats à l’arrière.
3 : une guerre moderne et meurtrière
La première guerre mondiale a été dans l’histoire la 1ère guerre industrielle c'est-à-dire un conflit où l’armement et le matériel ont eu une importance sans précédent (suite à la 2nde révolution industrielle), cette guerre a nécessité une reconversion de l’industrie des pays belligérants pour fournir ce matériel. Ce caractère industriel du conflit a ainsi entrainé une deshumanisation de champ de bataille dans lequel le combattant est désormais dominé par l’ampleur et l’efficacité meurtrière des nouveaux armements. En effet, des armes nouvelles apparaissent sur le champ de bataille notamment l’artillerie, 75% des pertes militaires de la 1ère guerre mondiale sont dues aux obus, la mitrailleuse qui permet un tir automatique, l’aviation avec des combats aériens, le char, les gaz de combat avec le chlore ou l’ypérite. Ce conflit a été particulièrement meurtrier avec plus de 9 millions de morts et disparus et 21 millions de blessés. L’Allemagne : 2 millions de morts, la Russie : 1,7 millions, l’Autr-Hongr : 1,5, la France : 1,4 millions. On peut ajouter que cette guerre s’est déroulée avec de grandes batailles qui ont durés plusieurs semaines et plusieurs mois par exemple la bataille de Verdun entre février 1916 et novembre 1916.
- Expérience combattante et violences de guerre
1 : La violence de guerre et brutalisation du combat
Les conditions de vie sur le front ont été un premier traumatisme car la vie dans les tranchées étaient particulièrement difficiles en raison de l’absence d’hygiène, la présence de parasites, le froid, le manque d’eau, le paysage dévastés, les bombardements incessants, la peur de la mort, les visions morbides. Les conditions du combat et l’expérience de la mort sont aussi des traumatismes profonds pour les combattants, c’est ce que l’on appelle la violence donnée et la violence reçue. La violence donnée est le fait de tuer un autre homme, ce qui est un assassinat en temps de paix, mais pendant la guerre, c’est une norme. On parle d’un renversement des axiomes (=valeurs) qui fondent l’humanité. La violence reçue est le traumatisme que reçoit le combattant, c’est la vue de la mort, des corps déchiquetées, des blessures, la mort d’un camarade. C’est l’un des principaux facteurs de dépression ou de folie chez les combattants. Il existe donc à la fois des blessures physiques (amputations, …) et des blessures psychologiques (le syndrome post-traumatique : dépression, folie, amnésie, …). Face à ces violences et traumatismes, les armées ont développés des services de santé à la fois sur le front (les secours) et à l’arrière (chirurgie et psychiatrie). La haine de l’ennemi pousse le combattant à user d’une violence exacerbée pouvant conduire à des crimes de guerre. Cette violence est intériorisée par les combattants et ne peut qu’être très difficilement exprimée. Toutefois, un certain nombre de combattants réussissent à le faire par différents moyens : l’écriture, la photographie, la correspondance qui crée un lien à l’arrière, l’art, le dessin.
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