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Fiche De Lecture De Alain Leroux, "Peut-On Éliminer La Pauvreté En France"

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ntre la pauvreté, aliénant ainsi 4 milliards d'euro complémentaires pour endiguer totalement ce mal. Le montant total « antidote », signifierait un supplément de prélèvement d'environ 17 milliards d'euros. Mais selon l'auteur les individus et les pouvoirs publics en sauvant de la pauvreté 60% de la population menacée se satisfont de la situation actuelle, se reposant sur les efforts portés à la solidarité pour justifier et se décharger des 40% laissés pour compte restants, qui représenteraient 4 milliards d'aides supplémentaires. Alain Leroux dénonce l'ineptie de nos politiques actuelles de solidarité et d'assistance en dégagent le simple constat évocateur qui fait que le sens commun tel un contentement général, à fixer le SMIC au dessous de ce que l'on appelle le seuil de pauvreté. Alain Leroux explique cet émiettement des prélèvements obligatoires affectés aux individus menacés face à la pauvreté par la dispersion des Allocations et revenus de transferts attribués à certains agents qui n'en n'auraient pas la pertinence d'y prétendre. Or, selon l'économiste, la conservation de notre logique actuelle de droits sociaux ne pourrait se résoudre et se résumer dans le simple redéploiement de notre effort de solidarité en direction des objectifs prioritaires, en particulier la

1. Introduction, Question N°2, page 2, « Peut-on éliminer la pauvreté en France ? », Alain Leroux, Economica

2. La solidarité et la pauvreté en France, Question N°10, page 24, « Peut-on éliminer la pauvreté en France ? », Alain Leroux, Economica

lutte contre la pauvreté.

Pour lui une réforme totale du système de répartition est nécessaire.

Le constat ainsi fait et les fondations de l'analyse ainsi posées nous allons à présent nous pencher sur l'élément principal de la théorie de l'auteur, l'allocation personnelle. En quoi consiste alors ce terme un peu obscure ? Est-ce tout simplement une allocation supplémentaire ou uniquement juste un regroupement des différentes aides en places ?

Alain Leroux nous présente alors un système novateur basé sur le principe d'allocation personnelle dont il me semble primordial avant toute synthèse d'en reprendre la schématisation proposée dans son ouvrage.

Éliminer la pauvreté en France avec l'Allocation personnelle » : http://allocation-personnelle.typepad.fr/liminer_la_pauvret_en_fra/

Le vulgarisation du fonctionnement de son système d'allocation des ressources peut se présenter de la façon suivante. Chaque mois, chacun d'entre nous reçoit de la collectivité une allocation de base identique, disons 84€. Il ne s'agit pas à proprement parler de 84€, mais seulement d'une promesse de le devenir. Cette promesse, gagée par la collectivité (ou l’État, pour faire simple), est soumise à condition : celle d'adhérer à une, et une seule, mutuelle de redistribution. Si nous avons fait cette démarche, la collectivité crédite directement notre mutuelle de redistribution de 84€, au titre de notre cotisation. C'est avec l'ensemble des allocations de base de ses membres que la mutuelle de redistribution va pouvoir organiser l'entraide. L’allocation personnelle ainsi présentée par l'auteur dans son ouvrage semble bien éloignée des institutions ordinaires de l’État-Providence actuelles. Elle vient se substituer aux multiples aides sociales existantes (ceci ne concerne pas les assurances chômage, santé, vieillesse qui conserveraient leur forme actuelle) versées sous forme d’aides aux familles, au logement, aux chômeurs en fin de droits et aux sans-ressources. Ce n'est donc pas qu'une énième allocation dont, la prétention ne reposerait que sur des droits, mais bel et bien une aide qui engloberait les allocations actuelles, basées sur la bienveillance et des critères définis au préalable par les membres d'une même mutuelle. Un montant de l'allocation de base défini et contrôlé par les pouvoirs publics et le fisc ne serait pas redistribué mais servirait à financer le fonctionnement de la mutuelle, la somme utilisée serait déterminée chaque mois par le fisc en fonction de la taille de la mutuelle, par son nombre de membres et par ses coûts de fonctionnement.

L’État pourrait ainsi inciter fiscalement à une certaine générosité conservant un taux t de l'allocation personnelle dans le cas où les mutuelles reverseraient la quasi totalité de l'allocation de base à leurs membres. L'auteur pose pour exemple un taux t = 50%, soit donc une mutuelle peu généreuse reversant la totalité de l'allocation de base à ses sociétaires, sans aucune redistribution, verrait un montant réel reversé après incitation fiscale de 50% soit une allocation plus que de 22€ au lieu de 84. Le reste allant à l’État pour le soutient aux mutuelles en manque de moyen. Les pouvoirs publics pourraient aussi contrôler la dénomination des mutuelles pour éviter la formation de mutuelles de riches et surtout de mutuelles de pauvres (pas de « mutuelle des SDF », par exemple). Précisons aussi que les mutuelles ne pourraient refuser l’adhésion de personnes ne correspondant pas à leur dénomination. Quant à l’aide sociale, elle serait réservée aux membres de la mutuelle, et accordée dans le cadre d’entretiens trimestriels avec des délégués (bénévoles) dont le rôle consisterait à réévaluer les besoins des demandeurs afin de lutter notamment contre les situations de précarité de longue durée (fonction de l'évolution des coûts de la vie...). De plus, toute allocation versée par les mutuelles serait perceptible de la même somme pendant 12 mois afin de « sécuriser l'horizon » de l'allocataire. Enfin, toute baisse de l'allocation ne pourrait être effective qu'après l'avertissement du bénéficiaire 9 mois au préalable.

II

« ZÉRO PAUVRE, MOINS D'IMPÔTS »,

UTOPIE OU RÉALITÉ NOVATRICE ?

Après avoir vu dans une première partie les bases du dispositif d'allocation personnelle d'Alain Leroux, nous allons à présent nous pencher sur les contradictions qui pourraient venir réfuter sa thèse. Cette seconde partie ne sera que l'affrontement entre les questions que tout bon lecteur avisé pourrait se poser dans un premier temps et les réponses auxquelles l'auteur par son dispositif peut en donner, puis s'il y en a les interrogations auxquelles l'auteur n'aurait pas songer ou n'aurait pas voulu voir étant dans l'impossibilité d'y répondre. Alors l'élimination de la pauvreté sans effort supplémentaire de cotisation de la Nation, utopie ou réalité novatrice ?

Alain Leroux base les fondements de sa théorie sur le principe de générosité3, il avance un système basé en grande partie sur la générosité de tous, sur le bénévolat et la bienveillance commune.

Or, aujourd'hui combien de personnes passent leur chemin devant un mendiant dans le besoin ne demandant que peu pour survivre ? Une très grande majorité malheureusement, chacun se trouvant une « raison » au fond de lui, afin de justifier son ignorance. « Pour qu'il aille s'acheter de l'alcool... Non merci », « Il ferait mieux d'aller chercher du travail comme tout le monde »...

De plus, aujourd'hui on interdit la mendicité dans certaines villes4 et on interdit aux gens de fouiller

3. En référence au principe de « générosité sympathique » de Alain Leroux

dans les poubelles4, la générosité sympathique comme défend l'auteur ne semblerait-elle pas bancale ?

A l'heure où les aides de l'Europe aux associations de lutte contre la pauvreté vont subir une réduction drastique, à l'heure où le gouvernement parle de réduire par ailleurs les déductions d'impôt sur les dons aux associations (soit une perte de 25 à 45% selon les organismes), que peut-on penser de la générosité actuelle de notre société... La thèse de l'auteur basée sur ce seul principe ne pourrait-elle pas se voir effondrer par l'égoïsme primaire Français ? La théorie même de l'économie basée sur le principe de « l'homo-économicus » avance l'idée d'un individu égoïste et individualiste, n'actant que par un habile calcul de maximisation de son utilité. Alors comment baser une théorie sur la générosité dans l'état actuel d'émiettement dans laquelle elle se trouve ?

Alain Leroux vas trouver une façon très adroite de palier à cette érosion de la générosité française. L'auteur remarque par son étude et analyse que les individus n'accordent pas la même importance à 1€ dans leur poche que à 1€ potentiellement à eux mais pas encore à eux. Soit donc c'est pourquoi l'économiste avance l'idée que l'allocation personnelle distribuée aux individus ne serait que dans un premier temps une encaisse fictive dont les agents ne détiendraient pas la jouissance monétaire. Par ainsi, il fait la constatation que les individus seraient bien plus généreux et philanthrope qu'à l’accoutumé. Ces 84€ de l'allocation de base ne représentant pas pour eux une augmentation

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