Genèse Du Développement De l'Approche Territorial Au Maroc

e du processus, à cause de la faiblesse des compétences humaines et des ressources financières au niveau des structures décentralisées qui ne disposent pas d’autonomie suffisante pour élaborer des programmes de développement cohérents.

v Le Maroc engagé dans l’approche territoriale du développement

L’approche locale est actuellement privilégiée dans les démarches de développement. En s’appuyant sur une tradition d’auto-gouvernance, des initiatives ont vu le jour à divers niveaux pour prendre en compte les attentes réelles des populations dans les processus de développement.

v Pouvoirs locaux et développement

Avec le nouveau découpage territorial et administratif de l’espace commun par l’Etat Marocain sans tenir compte du contexte communautaire de l’histoire et du mode de vie des populations, la mise en place du processus participatif du développement local basé sur la mobilisation et la responsabilisation des communautés organisées, a rencontré des difficultés. Les acteurs locaux n’ont pas eu la tâche facile à monter des projets communautaires et à mutualiser les efforts pour une utilisation optimale des ressources locales.

v Limites et perspectives de l’action territoriale

La mise en œuvre de projets de développement territorial n’a pas donné les résultats escomptés et accéléré les dynamiques de croissance et de développement. Les acteurs locaux n’ont pas pris toute la mesure des missions de développement des fonctions communales pour faire valoir les potentiels du territoire. Les leviers de développement sont insuffisamment maîtrisés ou conçus, ajouté au manque de moyens et de compétences disponibles.

Les acteurs économiques du développement local : En 1998, on dénombre 1724 coopératives, 180 associations dont 56 associations à caractère national et 124 associations à caractère régional couvrant de nombreux et divers secteurs d’activité de développement local.

Le cadre institutionnel du développement local : En 1997, la loi fixe le cadre institutionnel, structurel et juridique en découpant le territoire national en seize régions dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière, ainsi que de substantielles prérogatives susceptibles d’en faire un instrument efficient de développement régional et de développement local.

« La globalisation, qu’il ne faut pas confondre avec la banalisation, laisse toute sa place à l’espace, au territoire. Apparaît ainsi un nouveau clivage : le global et le local. Il s’agit d’un développement territorialisé et mondialisé. Cette logique bouscule aujourd’hui une approche spatiale qui se traduisait jusqu’à maintenant dans le domaine des relations économiques par une logique de proximité et d’emboîtement » p27

« La Province ou Préfecture, résultat d’un mixage du couple déconcentration-décentralisation, est le véritable centre du pouvoir politique et économique marocain ». p22

« Le problème n’est pas simplement d’initier des projets plus ou moins importants, mais de faire en sorte d’accélérer les dynamiques locales observées ». p26

Nacer El Kadiri a exposé très explicitement avec cohérence, la genèse et le développement de l’approche territoriale au Maroc. Il s’agit d’une démarche pédagogique qui invite le lecteur à appréhender ce qui peut constituer un atout pour le développement territorial, mais en même temps des contraintes dans sa mise en œuvre. C’est avant tout un exemple saisissant pour l’analyse des dynamiques territoriales dans un pays en voie de développement et les limites qu’impose parfois, la théorie et la pratique du développement local par la transformation du territoire et des acteurs.

La démarche pédagogique de l’auteur à imprimer des principes de développement local au Maroc semble sous-estimer les contraintes environnementales (ou les capacités environnementales). L’élan se heurte à des difficultés d’ordre institutionnel et structurel de la décentralisation. Mais loin de constituer une entrave, l’engagement politique des autorités marocaines à recouvrir aux approches de ‘’systèmes productifs locaux’’ et des ‘’projets de territoires’’ a été une réussite. Si par ailleurs, la mise en place de la décentralisation est un processus de longue haleine, la remise en cause des modes de gouvernance centralisées et interventionnistes