Histoire Du Handicap

l accompagnait les rois et les princes et vivait avec eux.

Sa fonction jouait un rôle de diversion, il était alors le seul à pouvoir se moquer du roi. Son autre fonction était de faire une liaison entre le peuple et le souverain.

Comme le dit Denis VAGINAY dans son livre : « découvrir les déficiences intellectuelles ». « Il sert d'interface entre le monde des hommes, relativement ordonné, policé et hiérarchisé, et un monde de puissance ténébreuse, dont l'existence est pressentie, que l'on craint et que l'on souhaite amadouer. Le fol infirme peut rappeler au roi et aux puissants, sans grand risque pour eux, la fragilité de l'organisation de leur monde et, parfois, la dérision cachée derrière le grand sérieux avec lequel ils prennent leur tâche. »

Peu à peu cette pratique n’eut plus usage à la cour et les infirmes étaient enfermés et cachés pour plus de rationalité pour le pays qui a besoin d'ordre, de force et de pouvoir.

Les hôpitaux où allaient être pris en charge les infirmes, commençaient à se développer. Entre le XIe et le XIIIe siècle. Ces établissements étaient l'œuvre de congrégations religieuses et de notables.

Mais à partir du XIVe siècle, cette prise en charge inquiétait et aboutit encore une fois à l'enfermement, à la mise à écart de ces personnes.

Bien plus tard, au XVe et XVIe siècle, les infirmes furent placées dans des établissements religieux, retirés de la population. Comme le dit Michel Foucault « la cité ne supprime pas le marginal, elle le maintient à une distance sacrée ».

Au XVIIe siècle Louis XIV crée en 1670 les invalides qui soignent et accueillent les vétérans qui ne peuvent plus travailler à cause des blessures de guerre.

À partir du XVIIIe siècle, dans la société, la prise en charge des personnes infirmes devient évidente, notamment avec le philosophe Diderot, qui a réfléchi sur l'égalité des hommes si on leur dispense une instruction et une éducation.

Durant cette période, nombreux se sont penchés sur ces cas, notamment Valentin HAUY qui inventa le braille pour pallier le handicap des aveugles.

De plus l'abbé de l’Epéé et Étienne de FAY ont travaillé sur la communication avec les enfants sourds et muets. Un élément important intervint à cette époque avec la création de la psychiatrie, inventée par Philippe Pinel, il s'agit d'un traitement doux, à contre-courant des violences commises jusque-là. Les « fous » deviennent alors guérissables.

Beaucoup d'événements, se sont précipités au XIXe siècle en faveur du handicap.

Le mot « handicap » est un terme récent (1827), qui vient de l'anglais « hand in cap », littéralement : « la main dans le chapeau ». Cette expression vient d’un de jeux de hasard pratiqué au XVIe siècle en Grande Bretagne, puis ce mot est passé dans le domaine hippique. Chargés de lest, les meilleurs concurrents étaient désavantagés, afin de rééquilibrer les chances des moins rapides.

Le passage de ce mot, du domaine hippique, à celui des capacités humaines et médicales n'est pas connu. Comme le dit Denis VAGINAY : « le handicapé, contrairement au cheval est, celui qui est naturellement pénalisé. Ce choix exprime l'idée que dans la vie chacun peut faire son chemin, malgré ses difficultés ». Ce mot est utilisé de façon officielle pour la première fois dans la loi du 23 novembre 1957, qui permet le reclassement des travailleurs handicapés. Ce terme est désormais entré dans la langue courante, il remplace les mots à consonance négative comme, infirme, invalide, inadapté, paralytique, mutilé, où les mots utilisés aujourd'hui comme injures : idiot, débile, fou, mongol, taré, crétin...

Désormais nous utilisons pour définir le handicap des périphrases comme, « personnes malentendante » ou « personne en situation de handicap », cela empêche l'injure qui ne peut comporter que trois syllabes.

Philippe Wood, un Britannique épidémiologiste, a métamorphosé radicalement le handicap, comme la conséquence des maladies sur une personne en les analysant selon trois plans :

La déficience : correspond à l'altération d'une structure ou d'une fonction psychologique, physiologique.

L’incapacité : réduction partielle ou totale des capacités d'accomplir une activité.

Le désavantage : dont est victime la personne pour une insertion sociale ou professionnelle normale à cause de l'environnement.

Sa vision du handicap a peu de temps après, été critiquée, car elle met en avant l'aspect fonctionnel, et très peu son aspect social. Dans ces conditions, le déficit n'est plus qu'une caractéristique négative de la personne, mais un obstacle à une relation sociale avec le milieu extérieur.

Notre époque moderne s'efforce de légiférer de plus en plus aux droits des personnes handicapées.

La première grande loi en France date du 30 juin 1975. Il s’agit de la loi d'orientation en faveur des personnes handicapées. Elle permet d'organiser le secteur du handicap, spécifie déjà l'importance de la prévention et du dépistage, l'accès des personnes handicapées aux établissements ouverts à l'ensemble de la population ( poste, mairie, tribunal, restaurant...). Elle les maintient chaque fois que possible dans un cadre ordinaire de travail et de vie, ainsi que l'obligation éducative pour les enfants et adolescents handicapés. Même si elle reconnait le handicap, elle ne le dit définit pas ; toutes les confusions sont permises.

La loi du 2 janvier 2002 rénove celle du 30 juin 1975, elle permet notamment de placer la personne handicapée au centre du dispositif. Denis VAGINAY la critique en notant : « Elle place tous les handicapés au centre de leur projet de prise en charge, comme s'ils avaient dans tous les cas, les moyens de participer à son élaboration et de développer un point de vue critique à son égard ».

Trente années après, le handicap