L'Etat

L’état

L’Etat est l’ensemble des institutions, politiques, juridiques, militaires, administratives économiques qui organisent une société sur un territoire donné. L’état suppose une permanence du pouvoir et pas juste un chef et une chose publique qui définit un espace publique commun à tous. L’Etat est l’autorité suprême qui s’exerce sur le peuple. Il ne faut pas confondre cette autorité avec les gouvernants qui l’incarnent. Les responsables d’un gouvernement changent mais l’Etat reste.  

Pour Platon, l’Etat est une organisation hiérarchique guidée par la sagesse, la recherche de la vérité et de la justice où chaque individu contribue au bien commun selon ses capacités et ses talents propres.  

Pour Hobbes, au départ les hommes vivent dans un état de nature (= Etat avant la formation d’un gouvernement), c’est-à-dire quand les hommes vivent en dehors de toute autorité politique. L’état de nature, c’est quand les hommes vivent en dehors de toute autorité politique. Pour lui, dans ces conditions, la vie de l’hommes est solitaire, pauvre, brutale et brève : « L’homme est un loup pour l’homme » car les hommes sont en affrontement permanent entre eux. L’état est donc nécessaire pour maintenir l’ordre et éviter la guerre de tous contre. Pour lui, il faut un Etat très fort avec un souverain ayant un pouvoir quasi absolu que lui seul est capable de maintenir la paix et d’assurer la survie de la société. Pour faire simple, c’est en échange de notre liberté absolu, nous donnons une partie de notre liberté au souverain et lui, il nous donne davantage de sécurité. Par exemple, un roi, on est alors dans une monarchie, le roi détient tous les pouvoirs, c’est le pouvoir absolu. Alors, si l’état possède un pouvoir absolu sur la société, l’état n’est plus au service du peuple mais c’est le peuple qui devient le serviteur de l’état.

• Pour Hobbes, l’Etat est absolu, il a tous les pouvoirs sinon les hommes retomberaient dans la violence et la guerre civile. C’est une entité qui nous protège de notre propre nature violente et égoïste. Il est nécessaire pour éviter le chaos.

Pour Rousseau, dans l’état de nature, l’homme est naturellement bon. C’est dû au hasard de regroupement que l’homme doit rentrer en société et pour garantir sa liberté et sa sécurité, il doit se soumettre à la volonté générale. Cette volonté générale reflète le bien commun, c’est la source de la légitimité politique. C’est elle qui guide les lois et les décisions de l’Etat parce que pour Rousseau, le but de l’Etat est de maintenir l’équilibre entre les libertés individuelles et le bien commun sans que l’un ne l’emporte sur l’autre. Pour Rousseau, la société risque d’éloigner l’homme de sa bonté naturelle. Il dit aussi juste avant la révolution française : « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers ». A cette époque, les hommes vivent dans des régimes politiques où ils ne sont pas libres. Pour Rousseau il faut réinventer le contrat social pour éviter le rapport de domination entre l’état et le peuple. Dans son contrat ce n’est plus le roi qui est souverain mais le peuple. Pour Rousseau, le peuple doit se soumettre non pas à un roi mais à la volonté générale (= la volonté du peuple visant le bien de tous), c’est-à-dire au bien commun. Donc il nous dit que lorsque nous nous soumettons à la volonté générale, on ne perd pas notre liberté puisque nous nous soumettons à la raison et non plus à nos pulsions : « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». Si nous respectons une loi que notre raison nous impose alors nous ne sommes pas soumis, au contraire nous sommes libres.

• Pour Rousseau, l’Etat est une construction collective fondé sur un contrat social visant à assurer la liberté et l’égalité, c’est une institution qui doit toujours chercher à réaliser la volonté générale pour le bien de tous.

=> Pour Hobbes, l’homme est naturellement mauvais et c’est la société qui doit le rendre bon alors que pour Rousseau, l’homme est naturellement bon et c’est la société qui l’éloigne de sa bonté naturelle. Pour les deux c’est avec un contrat social.

Pour Tocqueville, l’Etat doit être un équilibre délicat entre égalité et liberté, entre unité et diversité. C’est un défi permanent qui nécessite la vigilance et l’engagement actif de ses citoyens. Il ne faut pas être passif dans l’engagement démocratique car le risque de la démocratie est que l’on devienne désintéressé par sa pratique. Ce qui est paradoxale car le système qui est censé donné le pouvoir aux citoyens, le lui retire discrètement parce que centrer sur sa propre personne, le citoyen finit par se désintéresser de l’exercice du pouvoir. Par exemple, l’évolution du taux d’abstention en France.