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La Maison Du Berger (Commentaire)

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loi » de la Nature semble l’écraser. La Nature est ainsi perçu comme despotique. L’auteur utilise l’impératif pour s’exprimer ce qui indique qu’il reproche à la Nature ce qu’elle est.

« Vivez et dédaignez [...] l’homme, humble passager, qui dut vous être un roi » (3-4) Comparaison implicite entre l’homme mortel et la Nature déifiée : l’homme est un roi dont le pouvoir vient de la Nature comme le roi absolu tient le sien de Dieu. Ainsi, on peut s’imaginer qu’Alfred de Vigny place la Nature comme une maîtresse que l’Homme doit servir.

« Plus que tout votre règne et que ses splendeurs vaines, / J’aime la majesté des souffrances humaines ; / Vous ne recevrez pas un cri d’amour de moi ». L’auteur se dévoile par « je » et « moi » : il est le narrateur de cette accusation et par une litote, il montre sa haine pour la Nature « Vous ne recevrez pas un cri d’amour de moi » (7). « Recevrez » est au futur, ce qui implique que l’auteur se projette dans l’avenir, il gardera sa rancœur bien après l’avoir écrit. Les points-virgules après « loi », « roi » et « humaines » donnent plus d’impact aux reproches du poète. De plus, le son de ces deux rimes est [-aine] ce qui nous rappelle la haine qu’il porte en lui. On note une légère concession, en effet, il accorde à la Nature sa beauté qu’il qualifie de « vaine », car pour lui, derrière ses apparats, elle est une déesse sans pitié qui « règne » sur les hommes.

Dans la troisième strophe, de Vigny qualifie la terre « d’ingrate » et de lieu grâce au pronom relatif « où » et la juxtapose aux « morts » comme s’il reprochait à la Nature d’être éternelle. En outre, la déesse est menaçante comme nous l’indique « appuyée aux branches incertaines » et « ton amour taciturne et toujours menacé ». Si elle s’appuie sur la branche, celle-ci peut casser, mais si elle appuie son front contre l’auteur, elle peut rêver en paix : nouvelle comparaison entre l’homme et la nature.

Ainsi nous avons pu voir qu’Alfred de Vigny se place comme accusateur de la Nature, qu’il qualifie de despotique, menaçante, froide, immuable, sans pitié... Mais nous verrons dans un second temps que ce réquisitoire s’oppose au dithyrambe qu’il fait sur la femme, le couple, l’homme et l’amour.

II. L’éloge de l’Homme et de l’amour fait par un auteur dévoilé

La seconde strophe débute sur une opposition sur ce qui a été dit précédemment. En effet, « Mais toi » montre que le regard de mépris porté sur la Nature s’oppose à celui que l’auteur porte sur la femme qu’il interpelle, nouvelle destinatrice du message à suivre qualifiée de « voyageuse indolente ».

« La majesté des souffrances humaines » l’Homme est qualifié de majestueux.

Le poète a témoigné sa haine par une litote mais l’oppose avec l’image de l’affection qu’il porte en lui pour les femmes. En effet, on note qu’au lieu d’avoir des affirmations tranchantes comme au premier paragraphe, il utilise une interrogation, proposant à la voyageuse de rêver : « ne veux-tu pas, voyageuse indolente, / Rêver sur mon épaule, en y posant ton front » (8-9). Outre l’affection, on note la confiance qu’il témoigne et qui s’oppose à la menace de « branches incertaines » (19).

Dans cette seconde partie, il y a un véritable champ lexical de la quiétude avec « rêver », « indolente », « paisible », « Esprit pur », « pays muets » qui trouve ses limites dans « l’amour taciturne » qui s’oppose à la « souffrance » énoncée dans la première strophe.

« la maison roulante » (10) symbolise le voyage ce qui peut être mis en relation avec « voyageuse » (8). On peut aussi l’interpréter comme l’impossibilité que l’auteur a d’avoir des attaches ou encore comme les diverses femmes qu’il dû rencontrer au cours de sa vie.

Par « voir ceux qui sont passés et ceux qui passeront », de Vigny donne au couple un avenir : pour lui, l’union se poursuivra dans le temps, ce même futur qui se caractérise par le futur simple dans « passeront ».

Le poète propose à cette femme de quitter la ville pour la campagne, ce que nous pouvons clairement retrouver dans : « Tous les tableaux humains qu’un Esprit pur m’apporte / S’animeront pour toi devant notre porte / Les grands pays muets longuement s’étendront ». Ces « grands pays muets » (14) se différencient du vacarme de la ville. « Les tableaux humains » est une métaphore qui met en relief l’analyse que l’auteur fait des autres hommes : il est en effet connu pour être un brillant philosophe, ce qui implique un regard externe sur le monde qui l’entoure et « Esprit pur » pourrait qualifier cet esprit philosophique. « s’animeront pour toi », de Vigny conçoit un amour bâti sur du partage tandis que « notre » dans « notre porte » met en avant le couple, et l’union entre les deux personnages.

La troisième strophe débute sur « Nous marcherons ainsi, ne laissant que notre ombre / Sur cette terre ingrate où les morts ont passé » ce qui nous rappelle « l’homme, humble passager ». Pour l’auteur, le couple et par extension l’homme n’est que de passage et ne vit que pour l’amour et la passion. Par « Nous nous parlerons », « nous marcherons », de Vigny nous présente un couple paisible qui marche, parle et aime

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