Commentaire "Lettre N°81" (Les Liaisons Dangereuses) De Laclos

’entour, puis dissimulation (ne pas laisser voir ses sentiments), et enfin la tromperie (suggérer les sentiments qu’elle n’a pas).

Madame de Merteuil est une femme autodidacte et volontaire. Cela peut se voir grâce au lexique de l’étude : « règles », « principes », « m’instruire », « m’apprit », « travail sur moi-même », « appris », « science que je voulais acquérir » et par le champ lexical de l’effort : « avec soin », « forcée », « j’essayai », « je tâchai », « je m’étudiais », « porté le zèle », « chercher », « je me suis travaillée », « j’ai su prendre », « j’en essayai », « ce travail sur moi-même »» et « tandis que » pour l’opposition, et « sans doute » pour l’idée d’une concession. Sont nombreux également, les verbes d’action qui présente Mme de Merteuil comme une conquérante, une personne volontaire prêt à tout, même jusqu'à prendre les « armes » et donc qui une vie épique, pleine d’obstacles. Elle montre qu’elle était une jeune fille curieuse avec le champ lexical de la curiosité : « utile curiosité », « sûre de mes gestes, j’observais mes discours », « ce coup d’oeil pénétrant »

Après avoir vu que cette lettre était biographique, nous verrons quelle image de Merteuil elle met en avant.

Madame de Merteuil semble être une personne conquérante et sûre d’elle. En effet, est présent le vocabulaire élogieux renvoyant à elle-même : « mes profondes réflexions », « je recueillais avec soin », « cette utile curiosité », « ce premier succès », « cette puissance dont je vous ai vu quelquefois si étonné », « je possédais déjà les talents auxquels la plus grande partie de nos politiques doivent leur réputation ». La Marquise de Mertueil est sans conteste une femme qui aime dominer et qui est libre et qui a plusieurs qualités et défauts : elle est une femme de raison « profondes réflexions », une femme calculatrice « profiter » ; « j’y gagnai », une femme de volonté « j’obtins dès lors de prendre à volonté… », et une femme de science « science que je voulais acquérir ».

Dans cette lettre Laclos a voulu présenter la véritable Madame de Merteuil, ses forces et ses faiblesses. La Marquise se met incontestablement en avant dans ce passage où elle n’emploie que la première personne du singulier (sauf une seule fois le « vous » qui désigne Valmont), pense qu’elle n’est pas comme les autres, et donc au dessus d’elles notamment avec l’emploi de questions rhétoriques. Elle est dans une société sans pitié à l’égard de jeunes filles, destinées à la passivité (« j’étais vouée par état au silence et à l’inaction ») ainsi l’hypocrisie y est nécessaire pour se défendre, voire pour exister. Il s’agit pourtant d’une femme pourtant faible et qui a besoin d’amour : elle dit à Valmont de ne pas s’attaquer à elle, alors qu’elle s’est décrite notamment avec l’omniprésence du « je » comme une femme supérieur.

En conclusion, Laclos fait ici la description d’une femme libertine qui s’est forgée son image elle-même tel qu’elle le souhaitait mais qui est