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La question religieuse dans le débat politique en France au XIX° siècle

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Par   •  28 Mai 2016  •  Dissertation  •  1 676 Mots (7 Pages)  •  1 298 Vues

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La question religieuse dans le débat politique en France au XIX° siècle

Introduction

  • 1801 : signature du Concordat, politisation de la question religieuse
  • 1905 : séparation de l’Église et de l’État, débats politiques

XIX° siècle : période politique complexe par l'alternance de plusieurs régimes politiques variés (consulat, empire, république, monarchie) et héritage de la Révolution, en tant qu’événement de rupture avec les pratiques de l'Ancien Régime, période politique avec la religion comme enjeu de société.

Religion : pilier culturel, phénomène social qui façonne la vie en société, pratique sociale intégrée à la vie politique, avec des débats de fonds sur la législation ou sur les pratiques religieuses, prenant parfois la forme de querelles. Question centrale de la société car concentrant tous les enjeux sociétaux importants, vis à vis de sa place au sein des institutions (école notamment).

3 mouvements d'évolution : - mouvement de sécularisation (émancipation des sociétés à l'égard du religieux, passage au culturel) – mouvement de renouveau (accentuation de certains cultes) – mouvement de politisation

→ Dans quelle mesure la question religieuse cristallise-t-elle les débats politiques en tant qu'enjeu sociétal majeur en France au XIX° ?

  • question primordiale aux lendemains de la Révolution (1801-1830)
  • politisation progressive du fait religieux (1830-1870)
  • sujet de discorde politique majeur (1870-1905)

I- Une question primordiale aux lendemains de la Révolution (1801-1830)

a) La Révolution, une rupture aux multiples héritages

        - Le débat sur la CCC (12 juillet 1790) : vote sans concertation avec l’Église, salariat et élection par les citoyens des religieux, remaniement des diocèses, investiture canonique transmise à l’évêque …

Deux points de discorde :

- nationalisation des biens du clergé, propriétés foncières devenant propriétés de l’État, afin de permettre un remboursement des dettes du pays (mémoire de persécution des catholiques)

- serment de la CCC : à partir du 27 novembre 1790, question politique qui divise la France entre jureurs et réfractaires

→ apparition des premières divisions révolutionnaires à cause précisément de cette question religieuse, brèche dans l'unité révolutionnaire avec des débats et des mécontentements

        - développement de la Contre-Révolution : rejet de la nouvelle politique religieuse, avec des résistances géographiques (Bretagne, Vendée, France très catholique) et internationales (condamnation de la CCC par le Pape en Mars 1791). Rejet de la réorganisation de l’Église française où l’État a désormais un poids considérable, avec les crispations des populations face à la politique de déchristianisation (mesures radicales, calendrier, état civil, mariage, divorce … )

b) Le Concordat, une nécessité politique (1801)

        Napoléon : considère la religion comme une nécessité sociale, afin d'assurer la stabilité de son pouvoir, et du pays. Rôle social du religieux, ancré profondément dans chaque société. Enjeu qu'il faut prendre en compte et contrôler : Concordat, un cadre juridique pour apaiser les tensions.

Négociations avec le Pape Pie VII, qui a deux exigences (exercice libre du culte catholique, et abolition juridique de la CCC). Napoléon a aussi deux exigences (garder les biens du clergé, et renouveler l’ensemble des évêques). Les deux dirigeants ont la volonté commune de trouver un accord malgré les hostilités des deux camps. Beaucoup de négociations complexes jusqu'à la proclamation le 15 juillet 1801. Le texte témoigne de la domination de l’État sur l’Église (nomination des évêques, financement, ordre public, pouvoir du Pape, devenir des biens aliénés, reconnaissance d'acquis révolutionnaires, … ). L’État publie aussi les articles organiques en avril 1802, pour encadrer la question religieuse de façon plus précise, sans consultation du Pape.

        La nomination des évêques est sujet de discorde. Les jureurs ne veulent pas démissionner car ils n'obéissent pas au pape mais à l’État, et les prêtres réfractaires sont mécontents du texte du concordat. Pourtant ce texte permet la construction progressive d'un nouveau cadre religieux, avec une place politisée, et le christianisme comme vecteur de culture.

c) Revalorisation progressive du sentiment religieux dans le débat politique

        Sentiment religieux fort de la part des catholiques : mémoire de persécution de la Révolution, captivité du Pape (1809-1814) : contestation du pouvoir du gouvernement et recherche d'apaisement.

        Restauration, monarchie catholique, revalorisation du sentiment religieux par des fêtes renforçant l'image politique. 1814 : charte religieuse « religion de l'Etat », 1815 : 21 janvier (fête de la mort de Louis XVI) et 25 aout (fête de St-Louis) célébrées avec messes et cloches, 1816 : interdiction du divorce, 1825 : 4 novembre (fête de la St Charles), autorisation par décret des congrégations féminines.

→ mesures politiques, débattues dans la mesure où la religion devient enjeu d'affirmation du pouvoir politique, question religieuse comme sujet de cristallisation des crispations de la société grandement attachée à la religion.

II- Une politisation progressive du fait religieux (1830-1870)

a) Influence religieuse variable et débats de société

        Monarchie de Juillet : baisse d'influence de l’Église dans le domaine politique (reconnaissance de la pluralité des cultes, multiplication des symboles municipaux) mais regain des pratiques (apparitions mariales, constructions, congrégations malgré l'interdiction juridique) qui témoigne d'un attachement de la population à la religion.

        Exemple des querelles de cloches (10000 au XIX°) qui montre l'attachement sentimental et communautaire des gens, avec des enjeux très politisés suite aux destructions de la Révolution. Rivalités confessionnelles ou identitaires, luttes de pouvoir local (exemple de 1863, proche de Rouen).

b) Question politique des États Pontificaux (EP)

        Contexte : occupation militaire et annexion suite aux campagnes d'Italie de Napoléon I (avec captivité du Pape)

        1848 : II° république, soutient de la France à l'indépendance de l'Italie qui cherche à s'unifier. Mais 1849 : élections de Louis-Napoléon, et politique paradoxale (soutient à l'indépendance et troupes de protection du Pape à Rome) afin de ménager les opinions du pays, suite à l'instauration du suffrage « universel » (hommes de plus de 21 ans). 1870 : unité totale de l'Italie, réduction au Vatican, retrait des troupes napoléoniennes.

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