Question de communication - La quête des origines, retour sur la fondation de la communication politique experte en France.
Fiche de lecture : Question de communication - La quête des origines, retour sur la fondation de la communication politique experte en France.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Nina Pasothanang • 4 Novembre 2016 • Fiche de lecture • 1 724 Mots (7 Pages) • 1 160 Vues
Question de communication
La quête des origines, retour sur la fondation de la communication politique experte en France.
Jean-Baptiste Legavre
Introduction :
Michel Bongrand est né le 30 décembre 1921 à Colombes et mort le 19 août 2014.
C’est un conseiller en marketing politique français.
Publicitaire, puis dirigeant de société, il est ainsi considéré comme l’un des « pères de la communication politique en France » Il s’est notamment fait connaître lors de la campagne présidentielle de Jean Lecanuet en 1965, face à Charles de Gaulle.
Spectateur de la campagne présidentielle américaine en 1960 de John Kennedy, il décide d’appliquer en France les techniques du marketing politique, notamment à travers la télévision. Il va donc en prendre exemple pour la première élection présidentielle de la Vème République au suffrage direct en 1965.
Il propose à Charles de Gaulle de s’occuper de sa campagne pour l’élection présidentielle mais celui-ci ne veut pas entendre parler de « marketing politique ». Il fait donc la campagne de Jean Lecanuet en appliquant les techniques du marketing, et fait passer le candidat de 4% dans les sondages à 15% des suffrages en 1965.
C’est à ce moment que Michel Bongrand se fait connaître à travers sa campagne qui met Charles de Gaulle en ballotage.
De plus beaucoup de commentateurs que ce soit journalistes et spécialistes de sciences sociales sont persuadés que la communication politique en France a un « inventeur » Michel Bongrand, et un « moment fondateur » qui est la campagne présidentielle de 1965.
Cependant l’ensemble des communicants sont pourtant loin de s’accorder sur ce point et les quelques indicateurs dont on dispose sont loin de le prouver avec certitude. En d’autre terme cette affirmation doit s’analyser comme un acte de catégorisation, voire comme un acte d’institution, sans doute encore discuté, mais qui permet à un groupe professionnel de s’inscrire dans l’histoire et sa « modernité ».
Problématique :
De ce fait dans quelle mesure l’élection de 1965 marque-t-elle une rupture dans l’histoire de la communication?
Plan :
Nous allons donc voir dans un premier temps l’institutionnalisation de la communication politique à travers la pro-césure de 1965, ceux qui veulent la minimiser (pour se donner de la valeur) et par les facteurs qui font de 1965 une démarcation. Et dans deuxième temps une institutionnalisation vu par les communicants à travers l’évolution du regard porté sur Michel Bongrand ainsi que par les critiques à l’égard de la « techniques » de ce dernier et enfin la posture de celui-ci.
1- Institutionnalisation de la communication politique
La communication politique est un type de communication ciblée dont le but est de permettre à l'électeur de poser son choix mais aussi et surtout à favoriser l'élection d'une personne qui se présente au scrutin. On ne peut cependant considérer que la communication politique est juste une publicité électorale. Elle considère également les échanges entre majorité et opposition ou encore à la relation du monde politique et des médias et notamment au rôle majeur joué par les médias dans la formation de l'opinion publique. L'émergence de la communication politique est intimement liée à l'évolution du pouvoir et de son exercice. Lors de l’élection de 1965, la deuxième sous la 5ème République et la deuxième à se dérouler au suffrage universel direct, on accède à un changement la sphère politique dans le sens ou les traditions passées avec un pouvoir personnel menaçant a donc été rompu. Un nouveau projet a donc été mis en place par le General De Gaulle où le pouvoir exécutif est fort et tend à s’affirmer. L’expérience de 1965.
Le concept de communication politique, pour sa part, est confronté à deux limites : d’une part les rapports entre expression et action ; une logique représentative qui a pour moyen de réguler les flots de communication nombreux et hétérogènes d’une autre part. Ces deux limites sont directement liées au concept d’égalité des opinions au sein de la communication politique. le modèle démocratique est confronté à ces limites du à ces deux conditions théoriques. On parle d’institutionnalisation car en politique une institution résulte du régime politique mis en place par la constitution, les lois, les règlements.
La communication politique est l’espace où s’échangent les discours contradictoires. Tout le monde ne partage pas la même opinion. Les communicants ne divulguent en aucun cas la même information.
Michel Bongrand serait le « premier », « l’inventeur », celui par qui tout commence. Le groupe aurait un « père », voire un « pape » (Michel Bongrand), un premier « vrai » client. C’est pendant cette année 1965 lors des élections que Michel Bongrand prend un rôle considérable dans la communication politique. Il est considéré comme le pape du marketing politique car il a conseillé les chefs d’Etat du monde entier y compris le General De gaulle, il crée une campagne clés en main à destination du Général. Il commande des sondages région par région, adapte les discours aux attentes des publics et use la presse régionale. Il mène une campagne stratégique au nom de De Gaulle. Avec l’apport de son président Jean Lecanuet.
2-Une institutionnalisation vu par les communicants
De tous ceux qui se sont penchés sur l’essor, voir le fondement de la communication, nombreux sont ceux qui reconnaissent une césure en 1965, lors de l’élection présidentielle, et la plupart sont d’accord pour en attribuer le mérite à M.Bongrand, de par le fait qu’il est indéniablement un précurseur quand à ces méthodes et à son importance dans la campagne de J.Lecanuet, mais aussi pour la notoriété qu’il a acquise à lui-même et plus encore à sa profession.
Pourtant, il existe également des professionnels qui se refusent à accepter ce qui paraît pourtant difficilement réfutable.
Divers modalités se présentent alors à nous à travers ceux qui se refusent à admettre son importance.
La première modalité est de l’ignorer, purement et simplement
Ainsi, Denis Lindon ne le cite pas dans sa présentation de l’histoire du marketing politique. Tout comme Michel Noir, il préfère s’attarder sur ses homologues américains que de citer un homme qui est pourtant considérer par certains comme le fondateur de la communication en tant que profession en France.
Bernard Krief suit la même ligne de conduite, et de surcroît il se targue d’avoir inventé le marketing politique.
Même Denis Beaudoin, pourtant ex-responsable presse de Jean Lecanuet, refuse de mentionner Bongrand dans ses mémoires.
La deuxième modalité consiste à penser qu’être fondateur c’est se situer avant M.Bongrand et sa campagne présidentielle.
Le politologue Roland Cayrol affirme que c’est en 1963 que les premières techniques innovantes de communication apparaissent, et ce dans une équipe constitué autour de Gaston Defferre. En omettant ainsi M.Bongrand, il se veut lui aussi précurseur, et il se met en avant en tant que conseiller de Michel Rocard en 1969, allant jusqu'à s’intègrer à ceux qui donné à la communication le statut qu’elle acquiert dans les années 60 .
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