Le bouleversement de la Première Guerre Mondiale

LE BOULEVERSEMENT DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

Intro° : Pourquoi la guerre en 1914 ? La Première Guerre Mondiale est la conséquence de l’affrontement des

nationalismes en Europe

Dossier pp. 78-79

Comment l’Europe est-elle organisée en 1914 ? Diversité des régimes politiques (démocratie parlementaire / Empire autoritaire) mais

affirmation du principe national depuis le XIX e : idée née à l’Ouest, e. p. en France, et qui a poussé les peuples qui se définissent comme tels

à lutter pour constituer des Etats-nations, à l’ex. de l’Italie et de l’Allemagne → ... au détriment de certains Empires multinationaux, comme

l’Autriche-Hongrie (question allemande) et surtout l’Empire ottoman dans les Balkans, qui abrite des nationalités (chrétiennes) désireuses

de s’émanciper selon le même principe

Depuis le XIX e s., l’Europe a vu s’imposer le modèle de l’État-nation, qui a conduit les peuples à constituer de

nouvelles puissances (l’Allemagne et l’Italie en 1870) et à remettre en cause les vieux Empire multinationaux

(comme l’Empire ottoman).

L’industrialisation donne les moyens à l’Europe d’affirmer sa puissance à l’échelle mondiale, ce qui en retour aiguise les rivalités sur le

continent, d’autant plus que le nationalisme monte et avec l’idée d’une guerre nécessaire, d’où la formation d’alliances rivales fondées sur

des accords secrets : ex. de l’Allemagne qui avait garanti sa sécurité sur le système bismarckien, se voit distancée dans la course aux

colonies face au Royaume-Uni et à la France après un réveil naval tardif... En face, la France est sorti de son isolement diplomatique grâce

à une alliance contre-nature avec la Russie et après avoir surmonté ses différends coloniaux avec le Royaume-Uni

Dans le contexte de son expansion économique et coloniale, la montée des nationalismes excite les ambitions

des puissances européennes qui s’arment et s’organisent en alliances rivales.

Le problème survient cependant dans la ‘poudrière balkanique’ : pb de l’Empire ottoman qui perd progressivement toutes ses possessions

balkaniques du fait des révoltes des petits peuples chrétiens et slaves soutenus par une Russie désireuse d’atteindre les mers chaudes, ce qui

multiplie les sujets de tensions : ex. de l’émancipation de la Bosnie-Herzégovine (Sarajevo) en 1908, immédiatement annexée par

l’Autriche...

Or, le recul continu de l’Empire ottoman, dont les petits peuples et les puissances qui les soutiennent veulent se

partager les dépouilles, multiplie les sujets de conflit et crée ainsi une situation explosive que l’attentat de

Sarajevo suffit à transformer en guerre européenne

Alliances et objectifs de guerre

L’Autriche veut régler son compte à la Serbie et aux revendications slaves dans un conflit local parce qu’elle ne croit pas à l’intervention

russe

La Russie défend les Slaves et veut laver l’humiliation de l’annexion de la Bosnie en 1908

L’Allemagne se sent encerclée et veut briser la puissance russe et soutient donc son allié autrichien en acceptant le risque d’un conflit

généralisé / La France ne veut pas la guerre et n’approuve pas la mobilisation de la Russie mais elle ne peut abandonner son allié

Le Royaume-Uni essaye de préserver la paix mais se saisit de l’invasion de la Belgique pour stopper l’expansion allemande qui menace

l’équilibre européen.

Problématique : La Première Guerre Mondiale est la 1 ère guerre totale. Pourquoi traumatise-t-elle si

profondément les sociétés européennes ?I.

UNE GUERRE MONDIALE

Référez-vous aux cartes pp. 82-83 et 1 p. 85

1. L’illusion d’une guerre courte

L’Allemagne et l’Autriche-Hongrie entrent en guerre contre la Triple-Entente (Russie, France, Royaume-

Uni) : tout le monde croit alors que la guerre sera courte.

•

L’Allemagne, qui doit se battre sur deux fronts et ne dispose pas d’un grand Empire colonial, opte pour

une stratégie offensive afin de l’emporter rapidement : elle attaque la France en passant par la Belgique

en août 1914 (c’est le plan Schlieffen)

•

La contre-offensive de la Marne, en septembre, suivie de la ‘course à la mer’ et de la ‘mêlée des

Flandres’ en novembre, permettent aux Français et aux Britanniques de stopper les forces allemandes :

le front occidental se stabilise à l’automne 1914 (de la mer du Nord à la frontière suisse)

•

À l’Est, l’armée russe est repoussée par les Allemands dès l’été 1914

2. La multiplication des théâtres d’opérations

La stabilisation du front occidental oblige les adversaires à ouvrir de nouveaux fronts pour tenter de prendre

l’avantage

•

L’entrée en guerre de l’Empire Ottoman aux côtés des puissances centrales dès la fin de 1914 ouvre un

nouveau front dans les Balkans :

- Les petits Etats de la région finissent par choisir leur camp (Bulgarie / Roumanie et Grèce)

- L’Entente organise une expédition pour empêcher le blocus du ravitaillement russe par l’Empire

Ottoman dans les Détroits : c’est l’expédition des Dardanelles qui est un échec en 1915

•

L’Italie négocie son alliance avec l’Entente et entre en guerre contre l’Autriche en 1915

3. Le tournant de 1917

La guerre dépasse rapidement les frontières de l’Europe avec l’ouverture de nouveaux fronts dans les

colonies (au Moyen-Orient, en Afrique...) et l’organisation d’un blocus maritime par l’Entente

•

C’est la guerre sous-marine menée par l’Allemagne pour rompre ce blocus qui décide les États-Unis à

entrer en guerre aux côtés de l’Entente en avril 1917 au nom du droit international (liberté de

navigation)

•

Mais les révolutions de 1917 en Russie entraînent son retrait du conflit → elle conclut la paix avec

l’Allemagne dès mars 1918

→ Le rapport de forces est profondément bouleversé en Europe à la veille de 1918II. UNE GUERRE TOTALE

1. La guerre de tranchées

•

La fin de l’année 1914 marque la fin de la guerre de mouvement : l’emploi de

nouvelles armes, comme les obus ou la mitrailleuse, oblige en effet les adversaires à

s’enterrer dans des tranchées sur tous les fronts

•

Cette guerre de position dure jusqu’en 1918 :

- Deux systèmes de tranchées fortifiées se font face, séparés par le no man’s land

- L’objectif des adversaires et d’opérer une percée des lignes adverses pour faire

avancer le front

-

Ces opérations sont extrêmement coûteuses en hommes et ne font pas bouger

sensiblement le front

Ex. de Verdun, fév.-déc. 1916 : 700000 hommes perdus pour < 10 kms cf. étude de

doc.

2. Une violence extrême

•

Une guerre industrielle : l’effet de nouvelles armes bcp + meurtrières sur les corps et les

comportements