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Le choix stratégique du débarquement en Normandie et Guerre Froide

Dissertation : Le choix stratégique du débarquement en Normandie et Guerre Froide. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  20 Avril 2021  •  Dissertation  •  2 300 Mots (10 Pages)  •  489 Vues

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Sujet : Choix stratégique du débarquement en Normandie et Guerre Froide

        La Seconde Guerre Mondiale a marqué la fin de l’isolationnisme des États-Unis, qui décident après l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 d’attaquer l’Allemagne nazie, selon le principe de Germany First : les Etats-unis considèrent que l’Allemagne est l’ennemi principal. Après avoir signé la Charte de l’Atlantique en août 1941 avec Churchill, Roosevelt abandonne le principe de l’isolationnisme et s’implique fortement en Europe, avec la volonté  de construire une société idéale dans une dimension moralisatrice très forte : l’Allemagne nazie constitue une menace contre la démocratie et les États-Unis se doivent de rétablir l’ordre. Côté soviétique, l’URSS est un régime totalitaire voulant établir son idéologie marxiste, communiste, à l’internationale, en parlant de révolution mondiale. Staline  veut s’étendre, et s’allie avec Hitler avec le pacte Ribbentrop-Molotov en août 1939, malgré leur antagonisme idéologique. Cela permet à Staline de récupérer des terres en Europe de l’Est. Mais après l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht, Staline s’allie avec le Royaume-Uni et les États-Unis, formant les Alliés. Le débarquement en Normandie en 1944 marque le début de la résolution du conflit entre l’Allemagne nazie et les Alliés. Cette décision stratégique, qui a été prise malgré des points de vue divergents au sein des Alliés, dessine les futures alliances et équilibres géopolitiques de l’après-guerre. C’est ce que nous allons montrer dans ce devoir. Tout d’abord, le débarquement en Normandie marque l’hégémonie américaine à l’Ouest, tandis que l’URSS a l’occasion d’étendre son Empire en Europe de l’Est. Puis, la résolution de la guerre contre l’ennemi commun (l’Allemagne) cristallise les tensions entre les deux puissances. Enfin, cette division ne cesse de s’accentuer après la guerre et entérine le début des relations tendues entre les deux Grands et initie le début la Guerre Froide.

        

        Pour régler le conflit avec l’Allemagne, il a fallu que les dirigeants de la grande Alliance se mettent d’accord sur la stratégie à adopter : si l’entente est évidente entre les américains et les britanniques, deux stratégies s’affrontent. Alors que Churchill préfère mettre en œuvre une stratégie périphérique qui porterait sur les Balkans, Roosevelt préfère opter pour une stratégie frontale, c’est à dire frapper là où les Allemands sont les plus forts, et donc prône le débarquement en France, afin d’éviter une opération trop coûteuse en homme et trop longue. Les Britanniques, qui pensaient avoir joué un rôle moteur dans la grande alliance, pensent que le monde entier leur est redevable et préfèrent éloigner le front de leur territoire, d’autant plus que Churchill a des intérêts dans certains pays balkaniques comme la Grèce et la Roumanie. Les soviétiques refusent que le front se fasse aux Balkans, et à l’issue de ces discussions, c’est la stratégie américaine qui s’impose lors de la conférence militaire de Téhéran, qui rassemblait Churchill, Roosevelt et Staline novembre 1943, permettant alors le débarquement en Normandie d’avoir lieu. À partir du débarquement, c’est un Américain, le général Eisenhower qui prend le commandement de toutes les troupes alliées : cela marque l’hégémonie des États-unis à l’Ouest, puissance qui s’impose dans les décisions stratégiques de l’Europe, afin de démettre l’Allemagne et son idéologie nazie, opposée à leur idéal démocratique.

        Pour les soviétiques, la décision stratégique d’attaquer l’Allemagne par l’Ouest et non les Balkans leur donne l’occasion de poursuivre leur avancée dans les pays de l’Est et de répendre l’idoélogie communiste au plus grand nombre de pays européens. La conférence de Téhéran a été très bénéfique pour Staline, qui parvient à garder ses territoires dans la Pologne, contre la volonté du pouvoir polonais en exil à Londres, et à annexer le Königsberg. En juin 1944, alors que les Alliés débarquent enfin sur la côte occidentale, cela fait presque un an que l’URSS poursuit son avancée inexorable vers l’ouest. Pendant l’hiver 1943-1944, les forces soviétiques reprennent la plus grande partie de leur territoire de 1939, jusqu’à atteindre en 1944 leurs frontières de 1914 dans les Pays baltes et en Pologne, pénétrer la vallée du Danube, en Roumanie et en Hongrie.

Ainsi, sur le terrain, les armées sont déjà en train de dessiner les contours du règlement d’après-guerre, avec d’un côté les soviétiques qui veulent de plus en plus de territoires communistes en Europe , et de l’autre les États-Unis qui interfèrent désormais dans les affaires de l’Europe afin d’instaurer paix et démocratie.

        Après le débarquement, la fin de la guerre approche à grands pas, il faut donc préparer le monde de l’après-guerre. Contrairement à la Première guerre Mondiale, les Alliés décident de régler le sort de l’Allemagne avant la fin de la guerre. Après la conférence de Téhéran qui décide le démantèlement complet de l’Allemagne, il a fallu adopter une stratégie commune pour hâter la fin de la guerre, régler le sort de l’Europe et garantir une nouvelle stabilité du nouvel ordre mondial d’après-guerre, pendant les conférences interalliées de Moscou et Yalta en 1945. Ces conférences donnent un sentiment de surpuissance à l’URSS, qui obtient une zone d’occupation en Allemagne, la future RDA et lui donne la possibilité d’annexer des territoires et d’avoir un contrôle militaire réel sur toute la moitié orientale de l’Europe. Pourtant, Churchill se méfie de l’URSS et de la progression très rapide de l’armée rouge. Il déclare fin 1944 qu’ « il importe que nous serrions la main de nos amis russes le plus à l’Est possible ». Mais Staline, de par sa puissance militaire, l’armée rouge occupant presque toute l’Europe orientale, sa puissance politique puisque l’armée communiste joue un rôle dans le mouvement de libération de ces pays, et son argument moral, convainc à construire des démocraties populaires dans ces pays intermédiaires. La conférence de Potsdam en juillet et août 1945 qui finit d’achever le démantèlement de l’Allemagne et de mettre en place les 4D (désarmement, dénazification, décartellisation et démocratisation des zones d’occupation), marque la fin de la Deuxième guerre Mondiale, en parallèle de la capitulation du Japon à cause des deux bombes nucléaires en août 1945, dans un monde où l’URSS et les États-Unis sont les deux puissances militaires majeures.

        Ainsi, après le débarquement en Normandie par les Alliés, le sort de l’Europe est dans les mains des deux puissances, qui commencent à  se rendre compte à quel point leurs différences idéologiques ne peuvent être ignorées.

        Ces rapports de force entre les États-Unis et l’URSS découlant du débarquement et de la fin de la Deuxième Guerre mondiale se durcissent. La Guerre Froide commence à se dessiner, avec d’un côté l’URSS qui veut mettre en place son glacis soviétique en Europe de l’Est, notamment en violant la déclaration sur l’Europe libérée signé lors de la conférence de Yalta (avec l’annexion de l’Azerbaïdjan) et de l’autre, les États-Unis qui veulent que l’Europe soit le continent de la démocratie libérale, et qui suspend alors le prêt-bail pour les soviétiques. Ainsi, cette opposition idéologique mène à un engrenage et inévitablement à une confrontation entre les deux systèmes incompatibles.

        Après la guerre, les États-Unis veulent mettre en place un nouvel ordre mondial. Étant à l’apogée de leur puissance, le pays utilise de nombreux moyens de puissance pour dominer ce nouvel ordre mondial, notamment avec le dollar, qui devient la monnaie internationale, définie par rapport à l’or depuis la conférence de Bretton Woods en 1945. Les États-Unis possède donc un privilège exorbitant par rapport aux autres pays, et l’URSS refuse de se plier à cette domination monétaire. Les États-Unis souhaitent également mettre en place un organisme international œuvrant pour la paix dans le monde : l’ONU est créée le 25 avril 1945 lors de la conférence de San Francisco, mais des tensions apparaissent déjà : l’URSS souhaite que le veto du Conseil de sécurité soit mis en place par peur d’être seul contre tous, ce qui est accepté, et veut obtenir 16 sièges à l’assemblée générale pour ses 16 Républiques mais n’en obtient que trois. Chruchill, méfiant envers la Russie, veut que la France obtienne un siège au Conseil de sécurité, anticipant déjà les futurs blocages, qui auront effectivement lieu, notamment sur la question nucléaire : après avoir proposé en juin 1946 (plan Baruch) d’interdire la fabrication d’armes atomiques aux États-membres et de confier  l’exploitation de l’uranium à l’ONU, Staline veut que les USA, qui ont un pouvoir énorme ayant déjà des armes nucléaires, les détruisent, ce que les américains refusent. Par ailleurs, les États-unis décident également de mettre en place un accord douanier et économique avec les puissances européennes (accords du GAAT).

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