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Les croisades

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Par   •  24 Janvier 2019  •  Cours  •  1 483 Mots (6 Pages)  •  563 Vues

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Les croisades et les Etats latins d’Orient (1099-1291) :

I – Définition de la croisade :

Le mot « croisade » émerge au XIIIe siècle, sous le pape Innocent IV, sous la plume de Thomas d’Aquin. Selon Akhar Ahmed, la « réminiscence historique (des croisades) se serait renforcée aux XIXe et XXe siècles » en Orient. C’est en effet l’époque à laquelle les nationalistes arabes font ressurgir cette idée de croisade. En France, au XVIIIe siècle, dans l’Encyclopédie, les croisades sont vues comme des actes d’une violence démesurée dans un cadre fanatique. Châteaubriand, pour sa part, défend les croisades, qu’il perçoit à travers la vision romantique de l’épopée. C’est sous Louis-Philippe, et par l’intermédiaire de l’historien Joseph-François Michaud, que l’étude des croisades revient à la mode. Enfin, à la fin du XXe siècle, Saddam Hussein utilise les croisades et s’en sert à des fins de propagande en se faisant représenter aux côtés de Saladin sur un billet de banque.

II – La première croisade et les Etats latins d’Orient :

La première croisade débute en 1095 par l’appel du pape Urbain II, qui désire venir en aide à l’empereur byzantin Alexis Ier dans sa lutte face aux Turcs seldjoukides. Les chrétiens s’y engagent en échange de la promesse de la rémission de leurs péchés en cas de mort. Aussi, les chrétiens pensent que le Christ reviendra sur Terre (croyance eschatologique) s’ils reprennent Jérusalem. Les participants à cette croisade sont appelés « pèlerins », « croisés » ou « soldats de Dieu ». En juin 1098, les croisés prennent Antioche, puis Jérusalem le 15 juillet 1099. Les Occidentaux fondent aussi des comtés à Edesse et Tripoli pour former les Etats latins d’Orient. Plus tard, en 1192, un cinquième Etat est créé, avec la fondation du royaume de Chypre par Guy de Lusignan.

III – Conflit et coexistence (1110-1244) :

On peut voir trois exemples différents de relations entre croisés et indigènes. Tout d’abord, Usâma ibn Munqidh, un syrien, décrit un Franc lui reprochant de prier dans la direction de la qibla, qui est pris en chasse par les Templiers. Selon lui, il existe un contraste entre les Poulains (présents depuis plusieurs décennies en Orient et assimilés aux mœurs orientales) et les croisés nouvellement arrivés. Ainsi, les Latins et les musulmans ne se comprennent pas, mais ils coexistent. Le deuxième chroniqueur, Burchard de Strasbourg, décrit des musulmans vénérant la Vierge, au sein du sanctuaire de la Vierge, à Damas. Enfin, le récit d’un ménestrel de Reims montre Saladin comme un conquérant tolérant, image qui est très répandue en Occident, notamment par l’intermédiaire de Voltaire.

IV – Jihâd anti-Franc (1120-1291) :

Le jihâd (guerre légale et juste) comporte plusieurs composantes. Il est destiné à se soumettre à la volonté de Dieu, à combattre l’infidèle pour obtenir la rémission de ses péchés et à propager la vraie religion. Peu à peu, les musulmans luttent contre les Francs, car ils découvrent leur visage de croisés. La première révolte musulmane est menée par Imâd al-Dîn Zanqi (surnommé le « Pilier de la religion ») entre 1127 et 1146 : elle mène à la conquête d’Edesse en 1144. Ensuite, Nûr al-Dîn (« Lumière de la religion ») développe l’idée du « double jihâd » (majeur, travail sur lui-même du fidèle, et mineur, prendre les armes contre l’infidèle) et unifie la Syrie en prenant Apamée et en occupant Damas entre 1146 et 1174. De plus, il se lance contre Jérusalem, qu’il ne parvient pas à conquérir. Enfin, Salah al-Dîn (Saladin, le « Justicier de la religion ») domine l’Egypte et acquiert le titre de vizir en 1169. Il utilise le jihâd à des fins politiques en luttant contre des musulmans, puis contre les Francs. Cela lui permet de prendre Damas (1174) et Alep (1183). Puis, il bat les Francs à Hattin le 4 juillet 1187 et reprend Jérusalem. Par ses conquêtes, Saladin rétablit l’unité politique de la umma (la communauté musulmane). Cette reconquête oblige l’Occident à lancer la troisième croisade. Par la suite, les Mongols prennent Bagdad en 1258, mais se heurtent aux Mamelouks à la bataille d’Aïn Djalout en 1260. Antioche est prise par les Baybars en 1268, tandis qu’Acre est renversée par les al-Ashraf Khalil en 1291.

Textes en rapport avec ce cours :

Une description de Constantinople par un prisonnier arabe :

Hârûn ibn Yahyâ (Ixe-Xe siècles) : prisonnier en Palestine et esclave à Constantinople. Son témoignage a été retranscrit par Ibn Rosteh, explorateur et géographe perse du Xe siècle, né à Ispahan, dans le district de Rosta. Il a rédigé une compilation géographique en s’aidant de récits rapportés pour les pays qu’il n’a pas visités.

Constantinople est peuplée de 150 000 habitants au début du Ve siècle. C’est un carrefour entre l’Occident et l’Orient : ce qui en fait une ville cosmopolite. Le Grand Palais, édifié par Constantin Ier, qui dispose d’une enceinte, fortifiée par Théodose II en 413, est destiné à représenter la grandeur de l’Empire byzantin. Aussi, le culte chrétien est mis en avant à travers la Néa Ekklesias (église de la Néa), inaugurée par Basile Ier en 881.

Constantin VII Porphyrogénète (Le Livre des Cérémonies) :

Constantin VII, né en 905 dans la Porphyra (la salle pourpre destinée à l’accouchement des femmes d’empereurs), est d’abord co-empereur avec Romain Lécapène de 913 à 918, avant de gouverner de 945 à sa mort, en 959.

Cet empereur érudit rédige cet ouvrage dans le but de mettre en scène son pouvoir. En effet, le bon ordre de l’Empire byzantin repose

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