Les formes indirectes de la puissance

Ch. 3 Les formes indirectes de la puissance

1. La maîtrise des technologies. (le cas des GAFAM)

La technologie est un facteur décisif de la puissance (cf. son insuffisance dans le cas de l’Empire Ottoman; sa place dans la recomposition de la puissance russe – technologie militaire) Elément majeur de la finance et des TIC (technologies de l’information et de la communication, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sont un acronyme qui désigne les FTN dominant l’économie numérique, le Web, sans se limiter à ces 5 entreprises pour autant. Elles sont emblématiques de la puissance indirecte, financière et technologique. Plan  

1. Les conditions actuelles de la maîtrise des technologies.

Elles sont liées à la Mondialisation. Cette mondialisation repose sur le libre échange (faibles droits de douanes ; libre circulation des biens) qui  abaisse les frontières entre les Etats (contraire du protectionnisme) La mondialisation s’inscrit dans un cadre capitaliste libéral (accumulation du capital par l’initiative individuelle, privée, régulée par la loi du marché : rencontre entre les vendeurs et les acheteurs qui fixe les prix) Le cadre est donc celui de la compétition entre les entreprises

L’impulsion de la mondialisation est donnée par les Firmes transnationales (FTN) Ch. d’affaire (masse financière brassée) supérieure à 500M de $ ; 25% du Ch. d’affaire réalisé à l’étranger dans 6 Etats différents. 2/3 du commerce mondial relèvent des FTN qu’on estime à 80 000O. Les FTN contribuent pour 25% au PIB du Monde. Ces FTN utilisent la division du travail : mise en concurrence des territoires en fonction des avantages comparatifs de chacun (salaires, législation fiscale et environnemental etc.). Cependant les GAFA  sont adossées à un Etat puissant, les Etats-Unis qui garantissent sécurité et IDH élevé (niveau de revenu,  niveau de formation de la main d’œuvre)

1. Les manifestations de la puissance dans ce domaine

Les GAFA sont parmi les premières firmes transnationales (FTN): leur capitalisation (valeur) en bourse est supérieure au PIB de l’Allemagne (5° PIB du monde), leur chiffre d’affaire (250MM de $ pour Apple, = PIB Finlande, 60/200) et les bénéfices (ceux d’Apple s’élèvent à 50 MM de $ par an = PIB Luxembourg, Lettonie, Sénégal 100/200) dépassent les PIB de nombre d’Etats. Il va de soi que le budget de ces Etats est de beaucoup inférieur à ces montants. Ceci donne la mesure de la puissance de ces GAFAM.

Elles concentrent la vente de leurs produits et le stockage de données  (Apple : 50% des sommes consacrées à l’achat d’un portable ; Google concentre 90% des requêtes sur internet etc.) au détriment de la concurrence. L’apparence de la gratuité des services offerts et le rôle d’interface cache la revente des données et le monopole de la fixation des prix imposés aux entreprises obligées de passer par les GAFAM (publicité, vente de biens etc.)

Les services offerts par les GAFAM sont dématérialisés, extra territorialisés, hors sol,  ce qui permet l’optimisation fiscale (évitement légal de l’impôt) Par ailleurs, elles peuvent échapper aux législations nationales tout en influençant l’opinion publique (fixation des règles de communication sur les réseaux sociaux, orientation de la consommation par le propriétaire, par l’entreprise, par exemple) par suggestion, censure etc. Le tout s’effectue à l’échelle mondiale. Enfin, les GAFAM diversifient leurs activités (santé, publicité, banque etc.) ce qui étend leur puissance à d’autres domaines