Littérature européenne
TD : Littérature européenne. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Marieastrid • 28 Novembre 2022 • TD • 9 510 Mots (39 Pages) • 311 Vues
PANORAMA DE LA LITTERATURE EUROPEENNE – 17/01/22.
HOMERE.
Homère est aveugle et n’a peut-être pas existé. L’Illiade et l’Odyssée datent du VIIIème siècle avant JC, ces œuvres sont écrites en hexamètres dactyliques (un doigt est un phalange longue et deux phalanges courtes). Il y a 15000 vers dans L’Illiade et 12000 dans L’Odyssée. Epos signifie « vers » en grec. Le premier vers de L’Illiade est « Mênin aeïde Théa Pêlêiadô Akhilêos » (« Chante déesse la colère d’Achille, fils de Pelée »). Nous sommes dans une poésie, ce sont des poèmes homériques basés sur l’oral et sur la transmission par la voix. La moitié des 15000 vers sont du discours, lorsque les héros prennent la parole. De ces deux poèmes homériques, on peut dire qu’ils sont des structures identiques, une évocation à la muse dans l’Odyssée avec des particularités. L’Illiade est l’épopée collective, nationale, panachéenne afin de fédérer les Grecs autour d’une histoire commune, au sujet du catalogues des vaisseaux (livre II). On pense au duel Achille (cruauté) – Hector (adieux à Andromaque au chant VI) avec des humanités. Le moteur de L’Illiade est « mênis » (la colère) parce que c’est son premier mot, donc le premier mot de la littérature européenne. A l’inverse, dans l’Odyssée, le moteur est « mêtis », quasiment un antonyme parce que c’est la ruse d’Ulysse. Les aventures sont celles d’un seul héros, Ulysse, avec ses forces et ses faiblesses (arrogant, faillible…) car il représente l’humanité. Athèna veille sur Ulysee de bout en bout, le mot aventure au sens de rebondissements qualifie l’œuvre.
La guerre de Troie a duré 10 ans et l’illiade raconte 50 derniers jours sans amener à la prise de Troie. Elle s’achève avec la mort d’Hector. Le cheval de Troie est raconté par quelqu’un à Télémaque dans l’Odyssée. Ulysse arrive chez les Phéaciens et Thémodokos, pas reconnu comme tel et en racontant ses récits, se met à pleurer. Ceux-ci le renvoient chez lui et il peut rejoindre sa femme. Ce sont un accomplissement et quelque chose d’élaboré.
La question homérique est de savoir l’authenticité d’Homère. Beaucoup de villes ioniennes prétendent être la ville d’Homère, c’étaient en réalité toutes en Asie mineure sur la côté ionienne. Le dialecte homérique est ionien et éolien (Thessalonie, au centre on parle le Dorien…). Homère utilise un mélange de dialectes sur la côte est en face de Lesbos. On dit que Homère a écrit la brachachios moralis et quand on ne connait pas le nom d’un auteur, on attribue celui d’un auteur illustre et des Vies. Homère est-il un aède, un compteur qui chante les vers épiques s’accompagnant à la lyre ? Il n’y a aucune trace de l’écriture. Homère n’était-il pas une figure demonolos ? (aède aveugle accompagné par un enfant) ? Cette figure de l’aède n’est-elle pas Homère qui se met en scène tout seul ? on sait qu’aux VIème et VIIème, il y a une confrérie d’aède, les Homérides (« les fils d’Homère »), qui va chanter de ville en ville les chants d’Homère. Homère se cache-t-il derrière Phénios ? Avec le statut de l’aède, il peut réciter ses œuvres et jouer un rôle théâtral. La question de la numération des chants pose problème parce que quand on regarde les sources, il ne parle jamais de chant 5-6 mais d’évènements qui y sont liés. Ces 24 chants sont-ils d’époque ou pas ? En grec, un chant est une rhapsodie, vient du grec rhaptô (coudre, rapiécer). Le mot de rhapsodie a peut-être déjà existé par des récits d’aventure avant ceux d’Homère sur Ulysse ou Antigone qui aurait pu s’en inspirer pour son œuvre. Ces 24 chants posent la question de la transmission de cette œuvre écrite (papyrus se conserve en rouleau et il faut le déplier, très fragile, peut qu’il y ait 24 rouleaux). L’époque alexandrine (après Alexandre le Grand, III-IVème siècle avant JC) s’intéresse à ces papyrus, à cette époque seraient sans doute nées ces épopées. Au Vème siècle avant JC, Pisistrate (époque classique) à Athènes décide fixer les œuvres homériques à l’écrit (première édition athénienne de l’Illiade et de l’Odyssée) parce qu’il y avait des concours de rhapsodies sur les panathénées ou Ion de Platon est un personnage qui vient de remporter ce concours pour son excellente connaissance d’Homère. Les homérides ont si bien fait leur travail que les plus grands auteurs s’identifient à Homère, qui est devenu le prince des poètes. Il va intégrer tous les programmes scolaires à plusieurs niveaux, un vrai phénomène culturel questionné sur l’art de la guerre, la morale, la connaissance de l’au-delà, l’histoire, la poésie. Il les structure à l’endroit et à l’envers parce que dans l’Illiade, au chant 2, les vers 210 et suivants dans lesquels on parle de Thersite. Ce dernier est intéressant parce qu’il est un anti-héros. Homère ne décrit jamais ses personnages mais il est hyper précis à ce moment. Thersite est nourri et pensé. Il y a une identification entre le fond et la forme, entre le mauvais et le laid, entre le bon et le beau. C’est la conception archaïque de la société avec une philosophie pratique.
La bibliothèque d’Alexandrie est un centre culturel majeur avec des grammairiens au cours du IIIème siècle avant JC, ils corrigent les textes. On pense à Aristarque de Samocrace parce qu’il a évité Homère, à l’inverse des autres grammairiens. Cette BU est une forme de dépôt légal. Nous avons des phénomènes d’athétèse (tel vers est corrompu et n’a pas sa place) ou d’interpolation (ajout de vers). Il va conserver les thèses avec des petits symboles dans la marge : astérisque (un mot est suspect) et l’obèle (un vers doit être synthétisé). C’est le grammairien qui prend le texte comme il peut, si un vers n’est plus recopié, c’est fini. Il y a une phase intense de critique homérique et des auteurs se permettent de dire que l’Illiade n’a pas été écrit par le même auteur que l’Odyssée (des chorizontes face aux unitaires). Il y a pas mal de différences mises en avant par les chorizontes (structure, pratiques culturelles, dolonie avec le chant 10 qui parle du héros troyen Dolon qui se fait exploser par Ulysse et Diomède qui vont explorer le camp adverse). Il n’y a pas de comparaisons homériques. Ce chant est-il interpolé ? Il y aurait une remise en cause de la numérotation. Dans La briéveté de la vie, Sénèque évoque l’idée que déjà, se poser des questions sur l’identité homérique fait partie du débat (Ier siècle avant JC). L’époque romaine est aussi le temps des imitateurs alors que le vers homérique a totalement disparu. Apolonios de Rhodes a écrit Les Argonides au IIème siècle avant JC. Virgile avec L’Enéide, les 6 premiers chants sur 12 sont comme L’Illiade et les 6 derniers comme l’Odyssée en vers homériques pour rivaliser après Homère. C’est aussi le temps des commentaires élaborés. Eustathe de Thessalonique a écrit au XIIème siècle.[pic 1][pic 2][pic 3]
L’époque byzantine a été un jalon hyper important pour les œuvres homériqyes. Après la décadence romaine, Byzance a su reprendre le flambeau et a continué l’érudition sur les textes de l’Antiquité. On fabrique de nouveau des commentaires, des scholies (les petits commentaires dans les manuscrits souvent réunis sous forme de grands corpus). A cette époque-là, au Moyen Age occidental, on connait assez mal les œuvres grecques, transmises de façon parcellaire ou sous formes de résumés. Benoit de Sainte-Maure publie Le roman de Troie avec 30 000 vers. Le saut qualitatif se fait à la Renaissance qui est censée commencer en 1453, soit le moment où Byzance s’effondre et le brain drain des érudits qui se réfugient en Crète, à Venise. Il y a une hellénisation des érudits qui redécouvrent les textes de l’Antiquité (apprentissage grec payé) : les Humanistes. Il y a en plus un système de publications massives avec l’imprimerie et une soif de savoir, de ce fait de pouvoir. Plus on sait, plus on salie les artistes et plus on peut dominer les autres. Les œuvres grecques ont souffert d’un ralentissement parce que l’imprimerie grecque était trop compliquée. Sur une voyelle, on peut avoir un esprit, un accent aigu ou grave (10 possibilités minimum pour l’alpha). Dans les années 1470, les presses grecques commencent en Italie. Démétrios Chalcondylès, en 1488, a publié les œuvres complètes d’Homère en grec à Florence. A partir du XVIIème siècle, tout est mis sous forme de corsets (Richelieu invente l’Académie française, des règles sont mises en place). La question d’Homère va être le prétexte à « la querelle d’Homère », le début de la querelle des Anciens et des Modernes. Le but est de dire : faut-il continuer d’imiter les Anciens ? oui ou non ? faut-il faire des comédies comme Plaute ou Aristophane ? Les Anciens disaient oui et les Modernes avaient un intérêt nationaliste à dire non, ils ont Larioste au niveau des génies de l’Antiquité. Ces derniers ont eu l’envie de détruire le texte d’Homère et les arguments sont extrêmement simplistes au début puis en deviennent de plus en plus pointus. Charles Perrault a beaucoup donné et était un moderne convaincu, Hildare de Lamotte était aussi moderne. L’abbé d’Aubignac a son œuvre posthume en 1715 publiée, Les conjectures académiques et revient sur la théorie orale mal cousue avec plein de marques d’oralité. Les vers formulaires seraient les vers servant à la mémorisation aux aèdes dans leur apprentissage par cœur via la mnémotechnique. Friedrich Augus Wolf vient critiquer Homère avec en 1780 Les Proégomènes à Homère qui ont une très grande influence de l’Europe parce que c’est un très grand savant philologique respecté, les épopées dans leur texte ont des états de langue différents : le digammaF, cette œuvre semble disparate. Les œuvres sont dispersées et sont petites.
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