Louise Michel pendant la Commune de Paris
Étude de cas : Louise Michel pendant la Commune de Paris. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lololililala • 5 Mai 2023 • Étude de cas • 1 132 Mots (5 Pages) • 386 Vues
Pendant la Commune de Paris, entre le 18 mars et le 28 mai 1871, les femmes jouent un rôle inédit dans les révoltes, animées par la volonté de former une nouvelle société et de s’émanciper des règles patriarcales. Ainsi, elles s’engagent dans l’organisation de la Commune afin de mettre en place leur émancipation sociale et politique, notamment par le biais de clubs de paroles et de réflexion, de coopératives ou d’écoles pour filles. C’est donc dans ce contexte que Louise Michel prolonge son combat en faveur de l’éducation populaire et revendique la participation des femmes à l’action politique. Elle s’investit notamment dans la réforme de l’école et propose au gouvernement communard une méthode d’enseignement égalitaire, qui pourrait participer à l’émancipation morale et intellectuelle des Parisiens les plus pauvres.
Alors que Paris est assiégée et affamée, le combat politique des femmes se poursuit jusque sur les barricades, des fortifications populaires constituées de pavés, derrière lesquelles Louise Michel défend sans relâche ses idéaux révolutionnaires. On retient notamment la barricade de la place Blanche, qui est comparée à une « véritable citadelle », comme un symbole du combat des citoyennes. En effet, on peut observer sur cette lithographie d’Hector Moloch la présence massive de femmes en bonnet phrygien, symbole de la République française, qui défendent la place.
L’engagement de Louise Michel prend de multiples formes, ce qui montre son dévouement absolu à la défense de la Commune. Elle participe d’abord activement à la défense armée de la Commune en tant que soldat, revêtue de l’uniforme militaire des fédérés, traditionnellement réservé aux hommes. Elle combat notamment avec le 61ème bataillon de marche de Montmartre, dirigé par le général Émile Eudes, et est alors présente sur les barricades d’Issy-les-Moulineaux, de Montrouge, de Clamart, puis de Neuilly. Elle s’engage aussi en tant qu’ambulancière et membre du Comité de vigilance des citoyennes.
Pendant la Semaine Sanglante, du 21 au 28 mai 1871, alors que les troupes versaillaises ont recours à une violence sans limites pour mettre fin à la Commune de Paris, Louise Michel écrit un manifeste dans le but de rallier les femmes à sa cause. C’est ainsi qu’un rapport de police du 4 juin 1871 indique que « Louise Michel […] excitait les femmes à prendre les armes ». En effet, aux derniers jours de la lutte, elle joue un rôle important dans les comités chargés de recruter des ambulancières et des combattantes. Sa déclaration, affichée à la mairie du 10ème arrondissement, est rédigée dans le cadre de son engagement dans l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés, qui s’intéresse notamment à la condition des ouvrières. Louise Michel déclare alors : « Ce n’est pas la paix, mais bien la guerre à outrance que les travailleuses de Paris viennent réclamer », preuve de sa résistance et de sa combativité. On peut ainsi affirmer qu’elle ne s’engage pas seulement en tant que combattante, mais se distingue également par ses écrits et ses discours, comme énoncé dans ses Mémoires publiées en 1886, dans lesquelles elle affirme : « être dominés c’est être lâches ! Que le peuple se mette donc debout ». Alors même qu’elle est emprisonnée, elle continue la lutte par ses discours à l’intention des autres détenus, comme on peut le voir sur cette œuvre de Jules Girardet publiée en 1871.
Alors que Louise Michel est admirée est glorifiée par certains, elle est également présentée comme figure repoussoir dans les discours des contre-révolutionnaires, qui s’attaquent à elle de façon systématique afin de lutter contre les idées qu’elle incarne. L’objectif de ses opposants est alors de discréditer les revendications féministes et révolutionnaires en critiquant sa personne et en la ridiculisant.
Les critiques émises à l’égard de Louise Michel illustrent d’abord une peur de la révolution et des insurrections de la Commune de Paris. En effet, les monarchistes et les républicains modérés présentent la Commune comme un événement dangereux, et considèrent les révolutionnaires comme des individus pervertis, criminels et violents. C’est ainsi que l’Italien Cesare Lombroso, dans son ouvrage intitulé L’homme criminel, publié en 1876, s’intéresse au cas de Louise Michel, en expliquant qu’elle est dépourvue de tout sens moral. Dans cette logique, ses opposants la qualifient de « vieille folle » ou de « folle dangereuse ».
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