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Permanence et Consciences des tracés d’époque coloniale française en Algérie

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lus de 631 crées dont 475 villages construits à l'intérieur de ces périmètres. 1 La structuration du territoire actuel, à travers l'établissement du réseau administratif et viaire, est l'héritière directe de la logique d'occupation et de contrôle de l'espace par la colonisation française. L'intérêt de son étude et de sa compréhension est à double titre : pour, d'une part, son caractère de fait accompli, d'héritage et d'usage de ces espaces et d'autre part, pour la particularité de son mode d'implantation et de composition de l'espace urbain. Aussi, nous nous intéressons aux villages et villes fondées durant la colonisation française en Algérie afin de saisir une occasion rare dans l’histoire des villes qui est la fondation ex-nihilo d’un groupement qui sera le noyau et le centre de villes actuelles compte tenu de l’importance des territoires couverts par ces binômes (village et périmètre de colonisation)

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" …les 475 villages de colonisation bâtis de la sorte au cours de presque un siècle constituent l'ossature du réseau actuel des centres agglomérés dans les campagnes in "CÔTE Marc "l'Algérie ou l'espace retourné" 1993. p133.

1. Le village de colonisation 2: 2. Le périmètre agricole annexe constitué de parcelles géométriquement tirées au cordeau offrant des lots systématiquement aux colons. Ces derniers recevaient un lot urbain, un lot de Jardin et un Lot de culture3. Ce périmètre est appelé Périmètre de colonisation. Il n’est pas sans rappeler l’équivalent anglo-saxon : les Townships que nous retrouvons dans le Nouveau monde, notamment. Invisibilité apparente La « trame invisible » que nous considérons est celle relative aux structures spatiales et géométriques (donc imperceptibles) des binômes village/périmètre de colonisation. La cohérence et la pertinence liée au site naturel sont, en fait, des « coups partis » avec lesquels il faudra composer. Non seulement pour des raisons d’adaptation et de continuité mais surtout que les territoires qui doivent recevoir les extensions des villes (parcellaire agricole et propriétés foncières) sont issues de ce découpage géométrique lié au tracé de la ville coloniale (nous le démontrerons avec le cas des villes de Boufarik et Cherchell) La permanence de ces tracés est pourtant « apparente » dans la perception quotidienne et la pratique de ces villes : les distances, les rythmes de ponctuations, sont autant de signes de l’existence d’un dispositif urbain avec des catégories diversifiées : l’échelle du quartier, l’échelle de la ville et l’intermédiaire. Ces imbrications sont révélées par l’identification des structures spatiales en place : les parcours principaux, servitudes, éléments topographiques …. A laquelle nous superposons la « trame » de l’installation coloniale française. Cette trame est en fait le périmètre de colonisation avec l’emplacement du village son découpage, la mesure des parcelles agricoles, les « jalons » que constituent les éléments hors village : le cimetière, le marché, la gare, les franchissements divers tels que pont, gué. De même que les éléments naturels (oueds..) et historiques (ruines...) La mise en relation de ces composantes prises dans un cadre spatial géométrique confère à la structure de la ville contemporaine une indéniable cohérence et de solides repérages dans la définition des entités ou plus l’aspect plus problématique que constitue la délimitation des périmètres de POS (Plan d’Occupation des Sols) Nous sommes conscients de la portée de ce propos qu’est la cohérence de la composition spatiale de la ville. Elle n’est pas innocente, c’est une façon pour nous de reposer la problématique des fondements théoriques dans l’élaboration des instruments d’urbanisme. C’est également un aspect que nous traitons et développons, tant dans nos travaux pédagogiques – nous avons en charge le module Projet Urbain de 4ème année graduation dans l’enseignement en architecture - que professionnels.

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M. Côte "L'Algérie l'espace retourné" Edition Média plus 1993 p 133 relève qu'au total, " sur 200 agglomérations de plus de 7500 habitants que compte aujourd'hui le pays (en 1993) que l'on peut qualifier d'urbaine, 32 sont les héritières de médinas, 122 sont dans le droit fil des villes et villages de colonisation crées ex-nihilo le reste correspond à des ksours sahariens. En outre, entre 1848 et 1928, les services de colonisation officielle ont crées 631 périmètres de colonisation. Ce sont 475 villages de colonisation qui ont été construits dans ces périmètres."

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Xavier Yacono « Colonisation de la plaine du cheliff »

Traces et devenir L’incidence de ces tracés est un des aspects traités dans notre recherche. Dans les divers outils mis en place dans l’élaboration des instruments d’urbanisme. Il n’est pas fait référence aux structures coloniales puisqu’elles ne sont pas encore identifiées ou du moins pas évaluées. En effet, ces tracé géométriques, une fois identifiés, représentent une structure indéniable dans l’élaboration des projets urbains, tant pour les restructurations que pour les extensions. Nous proposons d’illustrer à travers un exemple de fondation de village de colonisation (Binôme Village/périmètre de colonisation) le tracé hypothétique à la base de l’installation. En effet, nous considérons qu’un projet d’architecture ou d’aménagement urbain, de restructuration… ne peut exister sans une attache dans une structure d’ensemble identifiée et hiérarchisée. Pour chaque site d’intervention une échelle d’appartenance est considérée permettant d’établir la pertinence du choix programme/site d’«implantation» Le parcours et l’orientation dans la ville est tributaire d’une structure urbaine claire et hiérarchisée : c’est l’espace public qui représente la construction et matérialisation volontaire et consciente de cette structure. Ainsi, considérant l’échelle d’appartenance telle que définie, il serait aisé de rentrer dans des spéculations théoriques en associant à chaque site d’intervention une entité à laquelle elle se rattachera sans pour autant assoir une base de travail établie sur de critères objectifs. De même qu’il serait aisé de traiter n’importe quel projet (toutes échelles confondues) en s’inventant des données (contraintes) urbaines au gré des « souhaits du client, ou autre maître d’ouvrage…». Nous tenterons d’illustrer à travers la présente contribution comment la matrice du tracé d’époque coloniale française à Boufarik peut servir de base de travail pour l’identification des lignes primaires dans la composition la structure de la ville et par la même suggérer la définition de ces échelles d’appartenance par la construction des espaces publics. Ceci paraîtra comme des raccourcis faciles mais en fait l’exercice, a priori empirique, est vérifié dans plusieurs exemples de villes notamment de la Mitidja. Eu égard au temps qui nous est imparti, nous nous attarderons uniquement sur l’incidence du tracé de la ville (ou village) et du périmètre agricole annexe sur les extensions contemporaines et enfin sur l’émergence d’une composition potentiellement « ordonnée » de la ville. Nous y reviendrons plus loin. Cas de Boufarik : En effet, nous illustrerons, à travers l'étude d'un cas, certes, particulier - dans ses conditions, son contexte et ses objectifs : celui de la ville de colonisation de Boufarik- les capacités de cette méthode à intégrer de façon positive les spécificités du site, les préexistences dans le processus d'élaboration, puis de la formation de la ville. La prise en charge, en amont, des éléments forts ou lignes de force du site telles que les lignes de crête, les talwegs, l'orientation, les parcours,… préexistants, permet l'ancrage du projet dans son environnement basé sur des pérennités commodes c'est-à-dire réutilisables comme

éléments de composition assurant un rôle et une fonction concrets. Ceux-ci contribuent à donner à la composition sa spécificité et son unicité. L'analyse de quelques exemples historiques pourra révéler comment diverses compositions ont pu s'enrichir et atteindre une complexité par l'intégration des données et préexistences du site. Nous verrons dans le cas de la ville de Boufarik, comment on est passé du village de colonisation à grille rigide et monotone à une ville intégrée à un réseau de canaux d'assèchement de la plaine de la Mitidja à travers la forme du village et son orientation. La composition urbaine spécifique de cette ville - que nous avons présentée dans d’autres occasions - est Hypothétique. Ainsi, l’ensemble du tracé régulateur à la base de l’élaboration de la composition urbaine relève d’un procédé systématique des auteurs des dessins de ces villages de colonisation (les ingénieurs du Génie et ceux des Pont-et-chaussées) Les tracés sont identifiés dans plusieurs villes de la Mitidja et divers villes du sahel Algérois, Cherchell, Tizi-Ouzou… pour ne citer que ceux que nous avons le plus étudiées. Description des exemples et des étapes de composition : Diapositives –

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