Philosophie Antique
Compte Rendu : Philosophie Antique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresce cours ; il était d’ailleurs possible de réaménager toute cette dissertation sur le thème : I/ la bête en nous ; II/ notre part angélique ; III/ l’humain, un composé).
Il faut par conséquent que notre pensée soit en quelque manière incluse dans notre action (une action excellente, s’entend), et unie à elle, pour que nous en tirions un bonheur complet ; et pour Aristote, cela ne se peut que dans deux cas. Premièrement, la poursuite de la sagesse (à la manière de Socrate). Deuxièmement, la poursuite de la vertu, c’est-à-dire de l’action à la fois excellente et délibérée.
Pourquoi seulement ces deux cas ? Parce qu’il s’agit d’actions tout à fait bizarres, par rapport aux autres actions humaines, pour deux raisons frappantes. Primo, elles procurent du plaisir par elles-mêmes, et pas seulement quand elles atteignent leur but. Ensemencer un champ, placer une somme, réparer un objet, bref, tous les travaux, peuvent procurer du plaisir mais seulement lorsqu’ils atteignent leur fin (au moment de la récolte, de la perception des intérêts, ou de la réparation de l’objet). La vertu et la poursuite de la sagesse, parce qu’elles visent toutes deux à notre amélioration personnelle (et non un objet intérieur à nous) s’animent d’une bonne intention qui nous réjouit à elle seule.
Secundo, ces deux actions se présentent, en droit sinon en fait, comme perpétuelles : on n’a jamais fini d’agir vertueusement, on n’a jamais fini de poursuivre la sagesse. On peut toujours « s’y remettre », alors que toutes les autres actions connaissent une fin naturelle : quand un objet est réparé, il est réparé. Seul un fou irait le re-réparer. Aussi quand ces actions sont finies, elles sont belles et bien finies et le plaisir que nous en avons retiré, en atteignant leur fin, ne reviendra plus.
Il était alors possible de conclure, comme le fait Aristote dans l’Ethique à Nicomaque, que l’action vertueuse et la poursuite de la sagesse sont peut-être des idéaux de conduite trop élevés pour nous seuls, pauvres humains. Dans ce cas, c’est seulement en s’y mettant à plusieurs, par l’amitié et par le dialogue, qu’on peut espérer y parvenir.
Une remarque pour finir : d’ordinaire, les sentences du genre « de tous temps les Hommes » doivent être soigneusement écartées, parce qu’elles sont non seulement contestables, mais banales, creuses, laborieuses, bref, nulles. Dans le cas du bonheur, cependant, il est peut-être exact que tous les humains le recherchent tout le temps (c’est ce qu’Aristote soutient, en qualifiant le bonheur de Souverain bien) ; mais alors, il fallait justement montrer, si l’on employait cette locution, qu’il ne s’agit pas du tout d’un cliché (et le cas échéant, citer Aristote lui-même n’aurait pas juré avec le décor).
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