Portugal : d'un régime autoritaire à la démocratie

Portugal : d'un régime autoritaire à la démocratie

SOMMAIRE

• Introduction
• Contexte politique du Portugal (de 1910 à 1974)
• La Révolution des Œillets
• La transition démocratique portugaise
• Conclusion

Introduction

Le Portugal est un Etat de l’Europe méridional occupant presque toute la partie occidentale de la péninsule ibérique. Aujourd’hui, nous connaissons le Portugal en tant que démocratie mais cette dernière a pu connaître une dictature sous Antonio de Oliveira Salazar. La dictature au Portugal est la plus longue que l’Europe ait connue au XXe siècle. Cependant, cette dictature se voit remplacer progressivement par une démocratie dans les années 70 , c’est la transition démocratique. On appelle "transition démocratique" un processus politique qui permet un passage progressif d'un régime dictatorial à une démocratie.

Comment le Portugal parvient-il à effectuer une transition démocratique après 48 ans de dictature ?

Contexte politique du Portugal

En 1910 : la monarchie est au bord de la crise et une révolution est en marche. Le roi doit s'exiler alors que la 1ere République est proclamée le 5 octobre 1910.

Mais cette République est instable et doit faire face à de la lutte des travailleurs et des crises financières

 A cause de ça , coup d'état de l'armée organisé qui finit par prendre le pouvoir en 1926 🡪 Oscar Carmona est nommé chef de ce nouvel état autoritaire

1929 : Bourse de New York s'effondre 🡪 crise économique au Portugal 🡪 pour y faire face on nomme Antonio De Oliveira Salazar ministre des finances 🡪 redresse économie portugaise en 1an –>  très populaire du peuple et du gouvernement du coup nommé président du conseil par Oscar Carmona en 1932

Grace à cette place de pouvoir, il parvient à former son propre groupe politique et à écarter des potentiels opposants

🡪 1933 : Salazar met en place une nouvelle constitution politique, el "Estado Novo" qui constituera une nouvelle période pour le Portugal

Estado Novo : doctrine anticommuniste , catholique , nationaliste, colonialiste , antiparlementaire 🡪 permet à Salazar d'obtenir tous les pouvoirs et toute opposition politique.

• Se rapproche et s'inspire du fascisme italien (police politique et eugénise portugaise)
• Années suivant la 2nde guerre mondiale : gouvernement se fragilise à cause de guerres coloniales interminables et mort de Salazar en 1970 remplacé par Marcelo Caetano, ancien ministre des colonies

De 1961 à 1964 guerres éclatent dans colonies portugaises (Angola, Guinée, Mozambique) 🡪 armée portugaise doit fournir de + en + d’Hommes -> mise en place du système militaire obligatoire 🡪 gens émigrent 🡪 1973 : opposition de militaires commence

La Révolution des Œillets

La révolution des Œillets portugaise du 25 avril 1974, qui met fin au régime de l’Estado Novo et aux dictatures de Salazar (1933-1968) et de son successeur, Marcelo Caetano, est souvent considérée comme le premier acte de la transition démocratique au Portugal. 

Dès 1972, le gouverneur et commandant des Forces Armées en Guinée, António de Spínola tente de convaincre le président du Conseil, Marcelo Caetano, de trouver une solution politique aux guerres coloniales qu'il considère comme perdues car les pertes en hommes sont énormes et le moral des troupes très affecté.

Caetano refuse. Le régime préfère une défaite à une quelconque négociation.

• Les soldats veulent le retour de la démocratie au Portugal + accorder indépendance aux colonies

Certains de ces officiers mirent alors sur pied une organisation secrète, le Mouvement des forces armées (MFA), dont le but était de rétablir la démocratie – et non de susciter un coup d'État puisqu'il ne s'agissait pas de remplacer un pouvoir dictatorial par un autre.

Pour la 1ere fois dans l’histoire, l’armée ne veut pas instaurer de régime militaire, mais seulement renverser la dictature et redonner le pouvoir au peuple.

Le MFA annonça dans la journée du 25 avril qu'il avait pris le pouvoir, demandant à la police et à l'armée de ne pas quitter leurs casernes, tandis que la population de Lisbonne envahissait les rues.

Les militaires progressistes du Mouvement des forces armées (MFA) organisent ce coup d'État 🡪 car lassés de se battre pour une guerre coloniale sans issue

A 00h20 est diffusée à la radio « Grândola, Vila Morena », une chanson de Zeca Afonso interdite par le régime, qui annonce le départ des militaires révoltés du MFA pour s'emparer des points stratégiques du pays. En quelques heures, le pouvoir s'effondre.

• Le général António de Spínola fait expulser Caetano vers le Brésil, libérer les prisonniers politiques et abolir la censure
• La révolution pacifique prend le nom de Révolution des Œillets (allusions aux fleurs que les soldats reçoivent de la population, mettent des œillets rouges sur le bout de leur fusil pour rassurer le peuple quant à leurs intentions)

La singularité de cette Révolution tient au fait que, bien qu'initiée par des militaires, elle reste pacifique (6 morts seulement parmi les manifestants) et contribue à restaurer la démocratie au Portugal. Seule la PIDE, police politique, oppose une résistance armée et tire dans la foule, faisant quatre morts, uniques victimes de cette révolution. Cette résistance est anéantie dans la nuit du 25 au 26 avril.

Ce coup d'État, massivement soutenu par le peuple portugais a débouché sur une révolution qui a duré deux ans, marquée par de profondes divisions sur la façon de refonder le Portugal.

La transition démocratique portugaise

Dès le 26 avril, le MFA confie le pouvoir à la Junte de Salut National dont le général Antonio de Spinola devient chef. Il proclame la restauration des libertés publiques et annonce que les élections d’une assemblée nationale constituante et d’un président de la République auront lieu dans un délai d’un an.

Conséquences :

-La DGS est supprimée

- la censure est levée

-le parti unique dissout

-les prisonniers politiques sont libérés

- les exilés rentrent au Portugal, tels Mario Soarès ou encore Alvaro Cunhal

Le général Spinola est désigné président de la République le 15 mai 1974.

Au cours du printemps et de l’été 1974, des tensions dans les relations entre les deux têtes de l’exécutif se voient clairement. Le président Spínola et le nouveau premier ministre, Vasco Gonçalves s’opposent. Le sujet étant les revendications sociales mais aussi la décolonisation 🡪  Soarès, ministre des Affaires étrangères, entame le processus de décolonisation des possessions portugaises en Afrique (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, Sao-Tomé et Principe), achevé à la fin de l'année 1975.