Tirade de Phèdre, Acte V Scène 7
Mémoire : Tirade de Phèdre, Acte V Scène 7. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiressquisse de l’innocence.
II) La mort, une punition qui ouvre les portes du ciel
A) Le poison pour un suicide dans la souffrance
Pour réparer sa faute, le poison est le seul moyen à la hauteur, veut se punir.
Une mort lente, dans l’agonie, sous l’effet du poison
o « par un chemin plus lent descendre chez les morts » (v15)
o Contraste entre violence de la passion coupable (« mes brûlantes veines ») et les sensations produites par l’agonie (« un froid inconnu », « un cœur expirant »)
Discours ralenti par des anaphores à la fin du récit (v 18-20 « déjà », v 21-22 « et »)
Rappel de l’impureté (champ lexical : souillaient (23), outrage (21))
De plus, mort contraire aux règles classiques de bienséance (pas de représentation de la mort sur scène)
B) La mort dans la souffrance traduit une volonté de repentir
Premièrement, la mort dans la souffrance permet à Phèdre de devenir un martyr Racine fait de Phèdre une figure chrétienne.
L’aveu sous forme de confession permet à Phèdre d’ « exposer ses remords » (v14), de mourir la conscience légère
Volonté d’aider le monde, pour « lui rendre sa pureté » (v23)
La mort en elle-même constitue donc une forme de rédemption.
Cependant, une volonté d’accéder au paradis ambigüe. Le suicide étant puni par la religion chrétienne, il y a opposition avec le message de la confession. ANTITHESE DE CHRETIENTE
Conclusion :
Racine nous fait ici part d’un dénouement original, par une transformation du mythe antique en mythe chrétien. De plus ce dénouement correspond à la fonction classique de la tragédie
Ainsi est rempli le rôle qu’Aristote assignait à la tragédie. Selon ce philosophe de l’antiquité grecque, la tragédie a pour rôle de provoquer chez le spectateur la « catharsis », c’est-à-dire la purification des passions coupables. Or Racine, par le dénouement qu’il donne à Phèdre, retrouve cette fonction initiale : en mourant, Phèdre rétablit l’ordre qu’elle avait un temps troublé, et, de ce fait, apporte aux spectateurs l’apaisement. Comme il le dit lui-même dans sa Préface il s’agit bien, pour cet auteur classique, « d’instruire les spectateurs » ce qui est bien « la véritable intention de la tragédie ».
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